Alors que l’importance de renforcer l’attractivité des métiers du transport et de la logistique est martelée par toute la filière, il est paradoxal d’en arriver à se poser la question suivante : le capital humain est-il toujours aussi capital pour certaines entreprises du secteur ? J’aurais tendance à répondre quand même par l’affirmative suite à l’accord trouvé vendredi soir entre la direction de DHL France et les syndicats pour une reprise du travail dans des entrepôts de messagerie engorgés par des milliers de colis. Très suivie depuis une semaine, une grève y dénonçait l’absence de négociations obligatoires annuelles, mais surtout -de source syndicale- l’annulation d’une prime d’intéressement que la direction s’était engagée à verser aux salariés pour cette fin d’année. Si tel est le cas, comment ne pas comprendre sentiment de ces femmes et ces hommes qui brassent et livrent des millions de colis à l’approche des fêtes de Noël d’être considérés comme la dernière roue du carrosse du dernier km ? Je ne cible pas là une entreprise de messagerie en particulier, mais reconnaissons que quand il s’agit de montrer sa capacité à suivre l’accélération des flux de colis, leur communication vis-à-vis des investisseurs ou des journalistes se concentre toujours sur leurs investissements spectaculaires dans un nouveau hub, une automatisation à base de trieur, dans des consignes ou des camions. Rarement dans le provisionnement des primes de fin d’année pour les collaborateurs qui restent (encore) indispensables pour mettre de l’huile dans les rouages de toute cette belle mécanique ! Jean-Luc Rognon