Newsletter quotidienne n° 4169

Outre les nouvelles capacités d’IA sur sa plateforme Maestro d’orchestration de la Supply Chain (voir NL 4159), l’éditeur Kinaxis a annoncé un partenariat d’envergure avec l’américain Databricks lors de son évènement Kinexions North America 2025 au Texas (31 mars- 2 avril). L’enjeu est de taille puisqu’il est question d’un socle unifié de données pour Maestro, qui permettra d’accélérer considérablement l’adoption de l’IA (y compris l’IA agentique). Combinée à Maestro, la Data Intelligence Platform de Databricks ouvre en effet des perspectives nouvelles en matière d’intégration rapide et intelligente des données (nettoyer, éliminer les doublons, mettre au bon format exploitable), que celles-ci proviennent des ERP, des WMS, des équipements IoT, mais aussi de sources externes telles que les prévisions météo ou les commentaires sur les réseaux sociaux. « Les données issues de la supply chain figurent parmi les plus complexes et les plus critiques pour le bon fonctionnement des entreprises. Elles sont pourtant indispensables à la construction d’une véritable intelligence des données » souligne Shiv Trisal, responsable du développement de Databricks au niveau mondial dans les secteurs de l’industrie, du transport et de l’énergie. L’autre gros avantage de la plateforme Databricks est son élasticité, c’est-à-dire sa capacité à absorber et à fiabiliser des gros volumes de données complexes. « Ce partenariat vient consolider la data fabric sur laquelle repose Maestro, accélérant notre dynamique d’innovation en intelligence artificielle et permettant des décisions plus rapides, plus intelligentes, à grande échelle » a déclaré de son côté Andrew Bell, le directeurs des Produits chez Kinaxis. (voir aussi article suivant) JLR

Avant-hier, lors d’un évènement organisé à Paris par Databricks, spécialisé dans les données et l'IA (voir Une), Jean Calvin Kuemkong, le directeur des Opérations Data & Analytics chez Danone a témoigné de l’adoption au sein de son entreprise de la Data Intelligence Platform de l’éditeur californien. L’objectif du projet OneSource 2.0 lancé par le groupe agroalimentaire est d’améliorer la précision des données et de réduire de 30% le délai entre la collecte des données et la prise de décision (data-to-decision) de ses collaborateurs, au niveau mondial ou local, pour pouvoir s’adapter plus rapidement aux évolutions du marché (y compris en Supply Chain). Selon le communiqué de Databricks, la Data Intelligence Platform, qui utilise l’IA générative, sera utilisée comme fondation centrale pour l’analytique et l’IA afin de « démocratiser l’accès aux données pour l’ensemble des collaborateurs, tout en assurant une gouvernance rigoureuse et une qualité optimale des informations ». La vocation de l’outil est aussi de « faciliter l’accès aux analyses et aux applications intelligentes en combinant les données des clients à des modèles d’IA puissants, adaptés aux spécificités de leur activité ». Parmi les autres bénéfices attendus figure la plateforme "IA-ready" pour accélérer l’innovation, avec des capacités d’IA prêtes à l’emploi pouvant faire l’objet d’expérimentations rapides « avec des données de haute qualité et sous gouvernance ». A noter que la Data Intelligence Platform de Databricks s’appuie sur un modèle dit de lakehouse, une architecture de gestion de données qui combine les avantages d’un data lake (flexibilité et évolutivité) et d’un data warehouse (fiabilité, performance et gestion des données structurées). JLR

Hier matin, une présentation in situ de l’Atelier Logistique en cours d’aménagement dans un parking du 66 des Champs-Élysées a livré plus de détails sur ce projet d’hôtel logistique axé « Supply Chain Retail » associant de multiples parties prenantes (dont SwissLife AM, investisseur majoritaire, et Mont Thabor, l’initiateur de ce projet passé en commercialisation au Mipim, voir NL 4152). Premier fait marquant : les flux amont seront déchargés au niveau rue (de Ponthieu), avec une trentaine de livraisons prévues chaque nuit via des porteurs électriques d’une capacité de 12 équivalent-palettes, celles-ci étant saisies directement sur le haillon par des AMR chargés de les acheminer en intérieur via une rampe à plus de 22%. Un brevet est en cours pour ces équipements à chenilles sans pareil, dont le correcteur d’assiette à base d’IA permet d’opérer dans la pente avec jusqu’à 400 kg de charge. En bas de rampe, les palettes sont soit chargées dans deux monte-charges automatiques les envoyant dans les trois niveaux inférieurs (sur les 9 du site), ou d’autres AMR prennent le relais pour un stockage de masse. Une autre partie du flux est dirigée vers d’autres niveaux, où palettes et colis voisinent dans de multiples zones de stockage ou préparation, desservies par deux autres monte-charges et en prise directe avec les zones d’expédition où seront chargées les VUL et autres vélos-cargos (dans un secteur baptisé La Boétie du nom de la rue où débouche l’autre accès du site). L’IA contribuera à orchestrer les opérations pour la synchronisation des AMR, monte-charges et autres transpalettes automatisés (un autre développement), sachant qu’un maximum de 19 personnes peut opérer dans les zones « profondes » du site.

Une offre de bout en bout

Conçu comme une extension des points de vente sur une zone de chalandise susceptible d’atteindre jusqu’au Marais en 20 minutes (et non des entrepôts en périphérie), le projet relève d’une approche services : la formule englobe depuis la pris en charge des marchandises sur les entrepôts source jusqu’aux livraisons à la demande ultra-réactive des magasins, sans compter les flux retour. Le -1 accueillera d’ailleurs un plateau pour le pick-up d’articles en direct par les collaborateurs des magasins ou les clients finaux, un atelier de réparation / reconditionnement et de gestion de flux inter-magasins. Une centaine d’emplois devraient être créés pour faire tourner H24 et 7j/7 ce site dont la mise en opérations est prévue à l’été 2026. MR

Le groupe Rhenus renforce son directoire avec l’arrivée de trois de ses collaborateurs, Joana Bätz, Jan Harnisch et Marcus Ewig. Directrice des ressources humaines du prestataire depuis 2022, Joana Bätz représentera les fonctions du groupe pour les ressources humaines, le développement durable et la conformité. En tant que CEO de la division depuis 2022, Jan Harnisch y représentera de son côté Rhenus Air & Ocean. Quant à Marcus Ewig, le CEO de Rhenus Automotive depuis 2017, il y sera le représentant des fonctions du groupe relatives au secteur automobile, mais aussi aux achats, à la santé et à la sécurité, ainsi qu'à la gestion de la qualité. « Avec l’élargissement de notre directoire, nous renforçons notre approche centrée sur les personnes et notre engagement à assurer la pérennité de notre entreprise pour les générations à venir, souligne Tobias Bartz, CEO du groupe Rhenus. En outre, nous mettons l’accent sur le renforcement de toutes nos divisions au niveau mondial. En période de volatilité géopolitique et d’évolution rapide des marchés, nous nous assurons de pouvoir fournir à nos clients des solutions logistiques sur mesure encore plus résistantes et de répondre encore mieux aux besoins spécifiques de chaque secteur ». Le directoire de Rhenus compte comme autres membres Stephan Peters, Andreas Stöckli, Gilles Delarue et Tobias Bartz. AD

Dans la série 100 Questions pour Comprendre et Agir, un ouvrage intitulé « Comprednre l’intelligence artificielle : concepts, usages et enjeux » vient de paraître chez Afnor Editions. Conçu sous la coordination de deux enseignants chercheurs en IA, Vincent Guigue (AgroParisTech) et Laure Soulier (Sorbonne Université), ce livre cible un public très large, des béotiens aux data scientists en mêlant volontairement des sujets sur les usages, la technique, l’éthique, la réglementation et la régulation tout au long de ses 6 parties. Sur la centaine de questions posées (et évidemment de réponses intelligibles apportées), voici quelques exemples : « l’IA nous mettra-t-elle au chômage ? », « comment déployer et assurer le suivi des algorithmes d’IA ? » ; « quel est le coût des algorithmes d’IA ? ». JLR

Depuis le 1^er avril, FM Logistic ne compte qu’une seule plateforme en Italie. Le prestataire français a cédé les activités de 3 de ses 4 sites transalpins à Number 1 Logistics Group, 3PL italien disposant de plus d’une quarantaine d’entrepôts et de sites cross-dock de l’autre côté des Alpes. Number 1 Logistics Group prend notamment possession des plateformes du 3PL français situées à Vellezzo Bellini, au sud de Milan (72.000 m²), et de Capriata d’Orba, entre Turin et Gênes (45.000 m²). Number 1 Logistics Group voit ainsi ses effectifs croître de 200 collaborateurs pour dépasser la barre des 2.000, et son CA annuel progresser de 60 M€ pour passer le cap des 400 M€ de CA. Dans son communiqué, le prestataire italien souligne que ce rachat lui permettra d’atteindre une part de marché supérieure à 25% en renforçant sa présence dans les secteurs de la température dirigée et de la beauté/santé. « L’accord est le résultat de plusieurs mois de négociations et d’analyses stratégiques, souligne dans la presse italienne Renzo Sartori, le président de Number 1 Holding. La croissance du secteur de la logistique ne peut se faire sans fusions et acquisitions (…). Dans ce contexte, le modèle ‘small is beautiful’ n'est pas durable. Pour rester compétitif, il est nécessaire d’étendre ses capacités opérationnelles, d’étendre son réseau et d’améliorer son efficacité grâce à des synergies stratégiques. » Pour Jean-Christophe Machet, le CEO de FM Logistic, le transfert d’activité à Number 1 Logistics Group est présenté comme une évolution naturelle. « Leur solide expérience sur le marché italien et leur engagement envers la qualité de service assureront de la continuité à nos clients tout en leur offrant de nouvelles opportunités de croissance », a sobrement indiqué le dirigeant français. FM Logistic ne quitte pas pour autant l’Italie, le deal signé avec le 3PL italien ne concernant pas son site lombard de Corteolona. AD