Newsletter quotidienne n° 4178

Début avril, le groupe Deret a inauguré un entrepôt flambant neuf à Sorigny, à une douzaine de km de Tours. Implanté sur 4 hectares de la vaste Zac Isoparc et construit en moins de 12 mois par Quartus Logistique, le site affiche 18.000 m² au sol avec ses trois cellules et son plot de bureaux, mais il développe près de 40.000 m² pour l’exploitation grâce aux mezzanines aménagées sur deux niveaux dans certaines zones. Depuis le début de l’année, Deret y a progressivement transféré les clients et opérations jusque-là assurées sur un site devenant obsolète à Montbazon, la commune limitrophe. Ce nouvel entrepôt est ainsi au service de différents acteurs de la mode, clairement haut-de-gamme, avec des aménagements pour le stockage sur cintre ou la gestion de chaussures, et des prestations de contrôle qualité et de préparation à la pièce, notamment en e-commerce. Selon nos informations, il héberge par exemple l’entrepôt central d’un des Maisons du groupe LVMH (Givenchy), ou des stocks relevant de Nona Source, la plateforme de revente de tissus et « matières d’exception » lancée en 2021 par des collaborateurs du géant du luxe.

Une certification Breeam Excellent

Le projet avait été initié par le promoteur Catella, avant que Deret prenne la main pour le développer en pleine propriété avec le souci de procurer un environnement de travail de qualité à ses collaborateurs, sachant que les 50 salariés de Montbazon y ont tous été transférés et devraient être rejoints par de nouvelles recrues (encadrants et opérateurs). Le curseur environnemental a aussi été poussé en visant la certification Breeam Excellent et le label BiodiverCity (avec matériaux éco-responsables, pompe à chaleur, isolation performante, et une future centrale photovoltaïque en autoconsommation). « L’une des expertises de la marque Deret a toujours été de participer dès la conception aux projets de construction des entrepôts. Le site de Sorigny est un projet ambitieux et reflète notre vision partagée avec nos clients et nos partenaires : celle d’une logistique plus efficiente, plus durable et adaptée aux défis et enjeux de demain », souligne Lina Deret, la directrice générale du groupe Deret. MR

Après un premier rachat avec effet de levier (LBO) en 2020 (voir NL 3131), le cabinet de conseil Argon & Co vient de réaliser à nouveau ce type d’opération avec l’entrée à son capital en tant qu’actionnaire « minoritaire significatif » de Bridgepoint Development Capital (parallèlement à un financement par la dette de 180 M€ auprès de la plateforme Global Credit du fonds d’investissement Carlyle). Argon & Co continue d'être majoritairement détenu par ses associés et son investisseur existant, Ardian Growth (qui reste actionnaire avec un pourcentage inférieur à celui de Bridgepoint). Quant aux deux cofondateurs de l’entreprise, Yvan Salamon et Fabrice Bonneau, ils ont poursuivi la logique de désengagement progressif de leurs participations au capital, conformément à la stratégie de transmission et de pérennisation du cabinet annoncée en 2020. « Nous sommes fiers du parcours accompli jusqu'à présent par Argon & Co aux côtés d’Ardian, et nous sommes enthousiastes à l’idée de nous associer à Bridgepoint pour ce nouveau chapitre », a déclaré Jean-François Laget, le directeur général d’Argon & Co. Le communiqué de Carlyle souligne par ailleurs que le financement accordé à Argon & Co viendra « soutenir la croissance future de l'entreprise, y compris par le biais d’acquisitions ». Depuis 2020, le cabinet a racheté pas moins de 13 sociétés dont Bevington Group (plus de 200 consultants en Australie et Nouvelle-Zélande), Prexpartners (Allemagne), Pebble (Irlande), Caliba Group (Australie) et Intent Group (Nouvelle-Zélande). Dans le même temps, son CA est passé de 50 à 175 M€ et son effectif de 270 à plus de 850 personnes, avec des bureaux à Paris, Londres, Abu Dhabi, Amsterdam, Atlanta, Auckland, Chicago, Dublin, Düsseldorf, Hong Kong, Lausanne, Melbourne, Mumbai, Riyadh, São Paulo, Singapour et Sydney. JLR

Spécialiste de la distribution BtoB de consoles, accessoires, jeux vidéo et de produits dérivée sous licence (comme Marvel, Disney ou Harry Potter), Innelec a signé début avril avec OneChain pour une mise en service de son TMS en un temps record : dès la semaine prochaine ! OneChain sera utilisé pour moderniser la gestion de sa chaîne logistique sur deux points clés en particulier, la fluidification de son processus de préparation de commandes et la gestion de quais en entrepôt, pour les appros comme pour l’expédition. « Avec OneChain, nous pourrons fiabiliser nos process logistiques et accélérer la circulation de l’information entre nos équipes et nos partenaires. C’est un vrai levier de performance pour notre supply chain », indique Gervais Ndoh, responsable Transport et Expéditions chez Innelec. En l’occurrence, OneChain va permettre de faire le pont entre le service ADV et les commandes préparées dans son entrepôt de Moussy-le-Neuf (15.000 m²), en lien avec le WMS Geode. En sélectionnant directement dans OneChain les numéros de facture pour ordre d’enlèvement (issues de l’ERP Sage X), les équipes ADV pourront déclencher une demande de préparation qui sera automatiquement transmise à l’entrepôt via l’ERP (dans une prochaine étape, OneChain sera directement intégré au WMS Geode). Et une fois la commande préparée, l’ordre d’enlèvement ainsi que l’ensemble des documents de transport seront envoyés directement par OneChain au transporteur ou transitaire. À noter que le module dit de préparation de commandes est déjà utilisé par d’autres clients de OneChain, notamment Christofle (voir NL 3995). Innelec gère quelque 10.000 références distribuées au travers d’un réseau d’enseignes GSA / GSS, multi-spécialistes, et revendeurs spécialisés en France et à l’international. La société a réalisé en 2024 un CA de 187 M€. JLR

Un chantier de taille débute sur le vaste eParkWest de Cergy-Pontoise que développe Dentressangle Immobilier Logistique, qui a confié à Idec la construction d’une 1^ère tranche de 42.000 m² d’un entrepôt qui atteindra quasi le double. Celle-ci a été pré-louée en large partie –quasi 25.000 m²– à un « utilisateur de renommée nationale » qui pourra y déployer ses opérations début 2026. Aux côtés des équipes de Dentressangle, CBRE s’emploie à trouver preneur pour les 56.000 m² encore disponibles sur cet entrepôt XXL situé à la croisée de l’A15 et de la Francilienne, à moins de 25 km du périphérique parisien. Ces travaux amorcent la concrétisation d’un projet de longue haleine pour Dentressangle (voir NL 3872), qui devrait consacrer près de 200 M€ au développement de cet eParkWest dont les trois bâtiments proposeront 116.000 m² (à cet entrepôt de 80.000 m² s’ajoutant un site de 19.500 m² axés stockage et logistique, et un 3^ème de 16.500 m² fléché pour des activités industrielles). En acquérant fin 2021 quelque 27 hectares historiquement occupés par Renault au cœur du parc des Bellevues, sur les communes d’Éragny et Saint-Ouen-l’Aumône, Dentressangle avait saisi le potentiel qu’offrait une telle friche pour développer un vaste programme, alors que l’opportunité de projets XXL se fait rare aux marges de l’agglomération parisienne. « Notre eParkWest répond aux besoins croissants en matière de renouvellement immobilier en proposant des produits logistiques et industriels aux plus hauts standards environnementaux et de productivité. Grâce à sa localisation stratégique, ses infrastructures modernes et sa centrale photovoltaïque, il offrira un environnement de travail optimal pour nos futurs clients-locataires », fait valoir Christophe Broncard, le directeur général de DIL. Le projet s’inscrit dans l’objectif Zéro Artificialisation Nette) et ses bâtiments visent les certifications Breeam Excellent et Well Gold. On notera que les centrales PV prévues sur plus de 50% des toitures afficheront une puissance d’environ 7 MWc et que le chauffage relèvera d’un réseau urbain produisant une énergie à 70 % issue de biomasse et de l’incinération de déchets. MR

Lancé en septembre dernier par Zebra Technologies, l’AI Developer Challenge a pour vocation de distinguer les meilleurs développeurs d’applications de vision basées sur l’IA, créées avec sa suite Zebra Mobile Computing et fonctionnant sur les terminaux mobiles du spécialiste américain des solutions d’identification et de traçabilité. Parmi les 40 candidats en lice de ce concours, 10 ont atteint la finale. La 1^ère place revient à l’éditeur Spatialsolutions.ai et son application Store AI spécifiquement conçue pour les terminaux mobiles Zebra. Elle permet non seulement de s’orienter en magasin ou en entrepôt, mais aussi de reconnaitre les produits à prélever et d’afficher sur l’écran des informations en réalité augmentée (réalogramme). La 2^ème place ne concerne pas le monde de la logistique et revient à l’américain SoftServe pour son application Zebra Eyes and Ears (reporting alimentée par l’IA destinée aux professionnels de la sécurité publique). Et sur la 3^ème marche du podium fifure le texan Tego, spécialiste de la traçabilité basée sur l’IoT (notamment dans l’aéronautique et la santé), qui a développé une solution dénommée Tego Warehouse Management Solution. Celle-ci n’est pas à proprement parler un WMS : elle exploite la technologie OCR (reconnaissance optique de caractères) de Zebra et les modèles d’IA de reconnaissance produit et de localisation de codes-barres pour proposer une gestion automatisée et fluide des stocks, de la réception à l’expédition. JLR

Le fabricant d’appareils électroménagers multi-marques BSH Hausgeräte (filiale du groupe Bosch) se fait construire un entrepôt automatisé adossé à son site de production bavarois de Dilligen. Destinée au stockage de composants, l’installation sera opérationnelle au printemps 2027 et hébergera un système à navettes signé TGW. « Il jouera un rôle central de buffer pour l’approvisionnement de la production, plus d’une cinquantaine de navettes devant assurer le stockage et le déstockage des composants », souligne le spécialiste de l’intralogistique automatisée. Et l’entrepôt poussera plus loin le curseur de l’automatisation : à terme, il se verra aussi doté d’AGV. « L'automatisation, combinée à l’utilisation optimale de l’espace grâce au stockage shuttle en quintuple profondeur, permet une grande efficacité », souligne Johann Steinkellner, responsable service client Europe centrale chez TGW Logistics. À Dilligen, BSH emploie plus de 2.000 salariés et produit chaque année quelque 2 millions de lave-vaisselles. AD