L'idée selon laquelle les robots pourraient travailler à notre place ne date pas d'hier. Les romans d'anticipation ont depuis longtemps imaginé des sociétés où les employés seraient remplacés par des humanoïdes métalliques, infatigables et dévoués. Sans qu'il s'agisse cette fois de science-fiction, certains auront pu lire la semaine dernière dans cette Newsletter comment le robot nommé RBO Hand 2 peut saisir à peu près n'importe quel objet pour préparer les commandes d'un site marchand qui ne compte pas moins de 48.000 références (cf.NL n°2425). Une innovation qui peut à bien des égards nous interroger sur la répartition des tâches dans les entrepôts du futur, et au-delà, sur les conséquences sociales et sociétales d'une transformation qui arrive à grands pas. Lors d'un débat que Supply Chain Magazine avait organisé en avril dernier à l'Université Paris-Dauphine, Olivier Landau, chercheur membre du conseil d'administration d'Ars Industrialis, avait abordé le sujet en soulignant la nécessité de repenser certains « paradigmes économiques pour valoriser les savoir-faire individuels et développer les externalités positives ». On peut en effet se demander si l'éradication de certains métiers pénibles sera, dans un avenir plus ou moins proche, catastrophique pour l'emploi ou au contraire un progrès de nature à favoriser l'émergence de nouveaux talents. On peut également voir dans la robotisation l'opportunité de relocaliser certaines productions (cf. étude ci-dessous). Dans le débat qui oppose les candidats à l'élection présidentielle ces questions sont déjà partiellement abordées, notamment à travers la notion controversée de revenu universel. Mais que l'on y soit favorable ou farouchement opposé, une chose est certaine : l'ère du numérique et de la robotisation va obligatoirement bousculer notre façon de penser. JPG