Carrefour et ID Logistics ont inauguré officiellement hier à Brie-Comte-Robert (77) une nouvelle plate-forme logistique dédiée aux produits frais pour le commerce de proximité en Ile-de-France. Divisé en trois cellules, ce bâtiment de 18.700 m2 sous température dirigée est opérationnel depuis septembre dernier. Il a été conçu pour préparer en picking ou en cross dock 17 millions de colis par an, des fruits et légumes (entre 8 et 10°C), volailles, produits de marée et produits Libre-Service (entre 0 et 3°C). Doté de 73 portes à quai, il livre aujourd'hui environ 440 magasins de proximité de Carrefour (Carrefour City, Bio, Carrefour Contact, Carrefour Express, Bon App, quelques 8 A Huit, Proxi), en très grande majorité des franchisés, à Paris et dans l'est et le sud de l'Ile-de-France. Cette préparation était auparavant effectuée dans un entrepôt Carrefour de Combs-la-Ville. Environ 200 personnes travaillent sur le site, dont 130 CDI (sans compter l'équipe Carrefour d'une quarantaine de personnes pour les services appros, fruits & légumes, marketing et SAV). L''objectif étant d'atteindre un effectif de 170 CDI d'ici fin 2017. En mars dernier, Carrefour a ouvert en interne un autre entrepôt de taille comparable à la Courneuve pour couvrir la partie Nord et Ouest de la région parisienne, toujours sur la partie frais. « Historiquement, le groupe Carrefour a plutôt pour ses magasins proxy une tradition de logistique internalisée. Faire confiance à un prestataire pour une opération faite jusque-là en interne c'était prendre un certain niveau de risque. Carrefour nous a fait confiance, et je pense que le résultat est au rendez-vous » a déclaré Eric Hémar, le Pdg d'ID Logistics. « Le nouveau site de Brie-Comte-Robert répond parfaitement à nos besoins opérationnels et devient un atout considérable pour accompagner le développement de l'enseigne en Ile-de-France », a pour sa part déclaré Florence Batchourine, Directrice Supply Chain France chez Carrefour. JLR (Voir aussi l'interview de cette dernière plus bas dans cette newsletter)
Dans une interview aux Echos de ce jour, la ministre des Transports Elisabeth Borne évoque l'éventualité que les poids lourds en transit en France contribuent au financement des infrastructures. Cela ne sera pas pour autant une renaissance de l'écotaxe : « non, ce ne serait pas une bonne idée », a-t-elle rassuré tout en indiquant que certaines régions seraient volontaires pour lancer des expérimentations. Le péage sur certaines sections des routes nationales fait aussi partie des mesures envisagées. Les besoins de financement des infrastructures concernent notamment les routes non concédées dont le réseau « se paupérise », a indiqué la ministre. Mais elle écarte l'hypothèse d'adosser celui-ci au réseau concédé en échange d'un allongement des concessions. A ce sujet, Elisabeth Borne juge qu'un nouveau plan de relance avec les sociétés concessionnaires, ne serait « pas raisonnable » d'autant plus que le réseau autoroutier est déjà « de grande qualité ». Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir les organisations professionnelles : « Il serait dommageable que le nouveau Gouvernement donne l'impression qu'une nouvelle politique en matière de transport routier ne ferait que recycler d'anciennes idées qui n'ont pas fonctionné. La question de l'écotaxe, sous quelque forme que ce soit, et quel que soit son champ géographique est une ligne rouge pour la Profession », commentait dès ce matin, la fédération TLF dans un communiqué. SLG/JPG
Le plus grand site de Stef en froid positif (2 à 4°c) se trouve désormais à Darvault (77), tout près de Nemours, à 70 km au sud de Paris. Inauguré mardi 4 juillet en présence de Jean-Pierre Sancier, DG de Stef, il affiche 18.500 m² (deux cellules) et procure environ 150.000 m³ de stockage, soit quelques 17.000 palettes. Une 3e cellule est d'ores-et-déjà prévue, et pourrait sortir de terre dans les deux à trois ans. Stef y concentre l'ensemble des flux frais en France : les produits y sont livrés en A pour B (J+1 dans le jargon du frais) sur l'ensemble du territoire, et même en A pour A sur le périmètre parisien pour les commandes reçues avant midi. En activité depuis février dernier, ce site compte actuellement quatre clients et en abritera deux de plus à la rentrée 2017. Pour soigner leur bilan carbone et ses marges, Stef a conçu un bâtiment le moins énergivore possible, et doté de deux lignes de filmage automatique équipées d'appareils photographiant les quatre faces des palettes avec leur code barre, ceci afin de fournir une preuve par l'image en cas de litige. Ces lignes traitent actuellement 70 palettes par heure, pour un total d'environ 900 palettes (250 t) expédiées chaque jour par une cinquantaine de camions desservant 500 points de livraison, en GMS (essentiellement) et en restauration. Le gros de l'activité reste la préparation de commande au colis, il s'en expédie chaque jour 70.000 par cellule, chacune disposant par ailleurs d'une zone de co-packing montée sur une mezzanine de 600 m². Le site de Darvault a été construit en un temps record, à peine plus d'un an de travaux et seulement cinq mois d'instruction du permis de construire, grâce à la volonté des autorités locales, notamment de Jean-Luc Marx, Préfet de Seine-et-Marne et de Valérie Lacroute, Député Maire de Nemours et Présidente de la Communauté de Communes du Pays de Nemours, eux aussi présents à la cérémonie d'inauguration. « Il reste encore de la place sur la ZAC de la Pierre Levée » a-t-elle soulignée. Avis aux amateurs. PM
Dans la foulée du discours de politique générale du Premier Ministre, les présidents d'ID Logistics et Stef, Eric Hémar et Francis Lemor, ont diffusé une tribune appelant au maintien du CICE. Ce Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi avait été introduit le 1er janvier 2013, et son remplacement par une baisse de charges « claire et pérenne » avait été prôné pour 2018 pendant la campagne d'Emmanuel Macron. Hier, Edouard Philippe a annoncé que cette transformation se ferait plutôt l'année suivante. A la différence du Medef qui plaide pour un remplacement du CICE au plus tôt, les dirigeants d'ID Logistics et Stef estiment qu'il faut juger les effets sur le long terme de cet « outil vilipendé par certains », et appellent à son maintien au-delà du 1er janvier 2019. Morceaux choisis : Le temps de donner sa pleine mesure « L'amélioration de la conjoncture économique actuelle doit beaucoup au CICE. Dans l'économie atone de 2013, il a d'abord servi à éviter l'asphyxie de nombreuses entreprises, puis à reconstituer leurs marges (2014-2015), puis maintenant à investir et à se développer (2016-2017). [...] Faut-il changer de médicament pendant la période de convalescence ? Pour nos entreprises, tout changement crée de nouvelles incertitudes et perturbe les anticipations. » Le risque d'un marché de dupe « Le crédit d'impôt est un net, pas la baisse de charges qui augmente la base imposable : pour être équivalente en produit net, la baisse de charges devrait s'élever à 150% du CICE actuel. [...] Le plus probable est que, même reportée en 2019, cette transformation devienne un marché de dupe : le CICE risque de disparaître sans être compensé par une baisse de charges équivalente... » Transport et logistique dans la cible « Le CICE profite d'abord aux entreprises de services, à fort taux de main d'œuvre, exerçant leurs activités en France et payant leur impôt en France. C'est la bonne cible. [...] En 2015 et 2016, notre secteur du transport et de la logistique, qui emploie environ 1,9 million de collaborateurs en France, soit 8% du secteur marchand, a retrouvé le chemin des créations d'emplois, notamment dans les transports terrestres, l'entreposage et les services auxiliaires des transports. Et cela grâce au CICE. » En conclusion, Eric Hémar et Francis Lemor se défendent de considérer le CICE comme « l'Alpha et l'Omega ». « Mais, en matière économique, une solution n'est jamais parfaitement optimale : le CICE existe et il fonctionne. Gardons-le. »MR
GNvert, filiale d'Engie spécialisée dans la distribution de carburants alternatifs, et Messer, acteur de l'industrie des gaz industriels, ont annoncé un partenariat pour le développement de solutions vertes communes destinées à leurs clients dans le secteur du transport routier frigorifique. Messer offrira sur la nouvelle station Engie de La Courneuve une solution d'avitaillement en azote liquide pour les poids-lourds, porteurs et semi-remorques, équipés d'un groupe frigorifique cryogénique. Ce modèle sera dupliqué sur plusieurs autres stations Engie en projet. Pour Philippe Van Deven, DG de GNvert, « ce partenariat offre non seulement de nouvelles perspectives pour le développement des carburants alternatifs dans le secteur du transport frigorifique, mais aussi, un gain de productivité important pour nos clients en permettant l'avitaillement en Gaz Naturel Carburant et en Azote Liquide sur une même station ». JPG
Alibaba France a signé avec GS1 un Mémorandum d'entente visant à étendre l'adoption des standards aux produits mis en ligne sur les marketplaces d'Alibaba. Les partenaires encouragent ainsi tous les e-commerçants français qui souhaitent vendre sur ses plateformes à utiliser le code GTIN (Global Trade Item Number). Précisions que ce Mémorandum pour le marché français s'inscrit dans une démarche mondiale puisque Alibaba a déjà engagé un processus similaire avec d'autres entités GS1 à travers le monde. Le GTIN (Global Trade Item Number) est un code international à 13 chiffres permettant aux produits d'être identifiés de manière unique. Pour François Deprey, Président Exécutif de GS1 France, « les standards GS1 sont essentiels pour assurer des données structurées et fiables aux acteurs du e-commerce. Ils permettent à la fois de renforcer l'intégrité de la marque, d'assurer une meilleure visibilité des produits en ligne et d'améliorer l'expérience du consommateur ». Sébastien Badault, DG d'Alibaba France y voit une opportunité pour les producteurs français : « Cet accord est en phase avec notre mission d'aider toutes les entreprises françaises qui souhaitent s'ouvrir au marché chinois grâce aux marketplaces de l'écosystème d'Alibaba. Près de 350 marques françaises sont déjà présentes sur les plateformes Tmall ou Tmall Global. Les consommateurs chinois sont de plus en plus sensibles à la qualité et l'authenticité des produits français. Ce que nous appelons le « Made in France for China » est très attractif pour les consommateurs chinois et l'adoption des standards GS1 leur permettra d'acheter nos produits dans un environnement encore plus sain et plus transparent ». Le géant chinois prévoit que ses clients rencontreront, travailleront et vivront à Alibaba et que l'entreprise perdurera… au moins 102 ans ! JPG François Deprey, Président de GS1 France, et Sébastien Badault, Directeur Général d'Alibaba
SCM : Comment s'intègre la logistique des magasins de proximité au sein du grand programme Caravelle ? Florence Batchourine : Caravelle, c'est le plan de modernisation de la logistique de Carrefour. Cela recouvre à la fois la modernisation des actifs et l'adaptation de la logistique au commerce d'aujourd'hui et de demain. La croissance des magasins de proximité, c'est quelque chose qui est en toile de fonds depuis 10 ans, et qui s'est accentué lors des trois dernières années, notamment en région parisienne. Cela nous a fait réfléchir sur le réseau en Ile-de-France et sur la pertinence d'entrepôts multiformats dans tous les cas de figure. Le choix que l'on a fait, qui s'intègre complètement dans Caravelle, c'est que compte tenu du nombre important de magasins de proximité en région parisienne, il est préférable d'avoir une logistique dédiée en ce qui concerne les produits frais. En ambiant en revanche, on reste sur un site multiformat. Il n'y a pas de dogme, notre réseau logistique s'adapte à la situation de nos magasins dans un environnement donné.
SCM : Les magasins de proximité du Sud et de l'Est de la région parisienne sont livrés en produits frais à partir du site de Brie-Comte-Robert, dont l'exploitation a été confiée à ID Logistics. Mais vous avez un autre site pour couvrir le Nord et l'Ouest ? Florence Batchourine : Oui, nous avons ouvert en mars un site de taille comparable à la Courneuve, qui est géré par nos équipes en interne. Ces deux entrepôts livrent désormais les produits frais pour l'ensemble des magasins de proximité Carrefour de l'Ile de France, ce qui représente entre 900 et 1.000 magasins dont une grande partie viennent d'acquisitions récentes. Avec une démarche très orientée développement durable, non seulement dans la conception des bâtiments mais aussi en ce qui concerne les livraisons. Notre cible à la fin de l'année est d'utiliser 200 camions qui rouleront au biométhane pour livrer les magasins de proximité de Paris. Nous avons déjà atteint aujourd'hui la moitié de cet objectif, et nous pouvons désormais nous appuyer sur deux stations de ravitaillement, l'une à Brie-Comte-Robert et l'autre à la Courneuve.
SCM : V1ous parlez de partenariat et non pas prestation avec ID Logistics, pourquoi ? Florence Batchourine : j'insiste, nous ne sommes pas ici dans le monde de la prestation mais du partenariat. Nous cherchons et construisons ensemble des solutions innovantes, qui vont accompagner le business. Et ce, dès la construction des sites. Globalement, chez Carrefour, notre objectif est de partager l'activité entre un monde intégré et un monde presté. Et à l'intérieur de ce monde presté, de répartir les missions entre de grands partenaires logistiques. ID Logistics, avec qui nous travaillons depuis 2001, fait partie de nos trois principaux partenaires logistiques. En l'occurrence, ce partenariat dans la durée nous permet de construire et de réfléchir ensemble aux solutions de demain. Propos recueillis par Jean-Luc Rognon
Le groupe allemand Rhenus Logistics s'est acheté une présence en Australie avec l'acquisition d'O'Brien Customs & Forwarding, le 16 juin dernier. Créé en 1996 en tant que commissionnaire en douane, l'entreprise a depuis évolué pour proposer des services d'entreposage et de Freight Forwarding maritime et aérien. Basé à Melbourne mais jouissant d'une présence nationale, O'Brien opèrera désormais sous le nom de Rhenus Australie. « La reprise d'O'Brien et la création de cette branche nationale nous permettent de proposer nos services dans l'Australie toute entière. A travers cette acquisition, nous gagnons également une équipe d'employés expérimentés doublée d'une expertise locale sur les opérations Air & Ocean, qui rejoindront la B.U. Rhenus Freight Logistics » commente Jan Harnisch, COO de Rhenus Ocean Freight Asia. Cette acquisition s'inscrit dans une stratégie de croissance en Asie-Pacifique, où le 3PL allemand entend ouvrir plusieurs nouveaux sites cette année, notamment en Chine, Malaisie, Vietnam, Indonésie et aux Philippines. PM
Le distributeur néerlandais Spar a choisi DHL Supply Chain pour soutenir son développement en Thaïlande. Son objectif : ouvrir 300 boutiques de proximité à horizon 2020. DHL SC mettra à la disposition de son nouveau client ses entrepôts de Bangna et de Klong Prapa pour l'entreposage en température ambiante et en froid négatif, respectivement, ainsi que son réseau transport. Ces bâtiments sont équipés de mesures de sécurité (surveillance en caméra CCTV et extincteurs d'incendie automatiques) et gérés par WMOS, l'outil maison assurant le suivi des niveaux de stock et la meilleure productivité possible des opérations. « L'expérience avérée de DHL en tant que soutien des distributeurs alimentaires, que ce soit en Thaïlande ou dans d'autres marchés, nous a incité à nous appuyer sur leur infrastructure pour bâtir notre Supply Chain locale » témoigne Tom Rose, Head of Operations chez Spar International. Avec 12.545 magasins, Spar est présent dans 44 pays, dont cinq nouveaux depuis 2016 (notamment la Chine et la Russie), et a réalisé l'an dernier un CA de 33,1 Md€ en progression de +4,5%. PM