La semaine dernière, IBM a présenté à ses clients et prospects européens sa plate-forme Supply Chain Insights. « La solution permet une totale visibilité des risques opérationnels pesant sur sa supply chain, avec un volet machine learning reposant sur notre agent d'intelligence artificielle Watson », a résumé Chris Cameron, Worlwide Sales Leader sur ce volet Watson Supply Chain. Pour en présenter les atouts, il est revenu sur la génèse du développement de cette plate-forme depuis 4 ans, comme portail de management interne de la SC d'IBM : « Celle-ci est très complexe, compte tenu des centaines de milliers de variantes de nos produits, voire plus, de nos 11.000 fournisseurs réguliers, et des différents 3PL avec qui nous travaillons à l'échelle mondiale ou régionale. C'est avec ces derniers que nous connecte la solution, avec une optique de risk management conjuguée à de l'analyse prédictive. Dans l'énorme masse de données que cela engendre au niveau de nos outils et de nos ERP, l'enjeu est de remonter aux opérationnels de notre supply chain d'éventuels problèmes à venir, et de les accompagner dans leur résolution. Watson permet non seulement d'intégrer des données externes, comme une vague de brouillard sur les aéroports londoniens, l'essentiel des flux passant par l'aérien dans l'industrie high-tech, mais aussi de générer des alertes en identifiant les composants concernés et les clients destinataires, et surtout d'accompagner nos équipes dans leur résolution. Notamment en identifiant les personnes ayant déjà eu à résoudre le type de problème en question, avec laquelle l'opérateur concerné peut se mettre en relation, Watson intervenant dans leurs échanges en langage naturel afin de suggérer des informations pertinentes ou d'éventuelles solutions. Un problème qui mettait plusieurs jours à être résolu peut l'être en quelques minutes, quitte ensuite à en automatiser le traitement », a expliqué Chris Cameron, en faisant valoir sa double expertise du côté 3PL et du côté IT. Et les bénéfices ont été très probants pour IBM, tant sur les coûts d'expédition que sur la réduction des stocks et des immobilisations que sur les coûts structurels de la SC. Soit environ 40 M$ d'économies sur 3 ans, qui ont plus que compensé les coûts de développement de la plate-forme (suite ci-dessous). MR Chris Cameron, Worlwide Sales Leader, Watson Supply Chain
La pertinence de cette nouvelle plate-forme SC d'IBM l'a amené à en développer une version commerciale. Entre le début 2017 et le mois d'août dernier, elle a été mise en œuvre chez une dizaine de grands groupes, qui ont chargé les données correspondant à un volet partiel de leur supply chain, l'enjeu étant notamment d'entrainer le moteur de machine learning qui fait tout l'intérêt de la solution. A ce jour ce sont pas moins de 50 entreprises qui ont commencé à l'utiliser, principalement dans l'industrie high-tech et automobile, dont une quinzaine en Europe et une demi-douzaine en Asie. Depuis le début décembre, la phase de commercialisation à proprement parler est engagée en Europe. « Mieux vaut commencer par un POC sur un périmètre limité ou un flux particulier, à la fois pour que Watson se familiarise avec les problématiques de l'entreprise et de son secteur, mais aussi pour lui donner l'occasion de faire la preuve de sa pertinence et mieux convaincre de son utilité en interne », indique Chris Cameron. Pour l'instant, la cible se porte surtout sur les entreprises manufacturières, compte tenu des problématiques avec lesquelles la solution a pu se familiariser au sein d'IBM et des premiers partenaires. Mais pour 2018 et surtout 2019, les entreprises des secteurs Retail, Fashion ou PGC sont dans le viseur. Un nouveau terrain de jeu s'ouvre pour l'agent cognitif Watson, dont l'intelligence artificielle est développée par IBM depuis les années 70, et qui a déjà pu faire ses preuves en tant que joueur d'échecs, notamment face à Kasparov dans la décennie suivante, et même en tant que champion du jeu télévisé Jeopardy. MR
L'élaboration du référentiel RSE commun, qui fait partie de la Stratégie nationale France Logistique 2025, a bien avancé. La phase de consultation, commencée en septembre avec les entreprises concernées par la logistique (par questionnaire, voir NL n°2534, puis entretiens individuels) et poursuivie avec les associations professionnelles, s'est terminée le mois dernier par plusieurs sessions d'ateliers thématiques (social, environnemental, sociétal). Le document final devrait être prêt dans le courant de janvier, et comporter plus d'une trentaine de domaines d'actions RSE concernant la logistique, avec des notions de priorité et des définitions de KPI (indicateurs clés) correspondants. A son objectif initial d'aider les entreprises à démarrer une démarche RSE pour leurs activités logistiques s'est ajouté en cours de route un second : donner des éléments sur la RSE afin de structurer dans ce domaine les appels d'offres entre donneurs d'ordre et prestataires. JLR
Le groupe australien d'assurances et de ré-assurance QBE a publié une étude comparative menée à l'échelle de 15 pays européens, en combinant 20 indicateurs de risques dans la Supply Chain (répartis selon 5 catégories, à savoir « economic », « infrastructure », « cyber », « environmental », et « political »). Petite surprise dans ce classement : l'Allemagne, n°1 mondial de l'indice de performance logistique de la Banque mondiale, n'arrive chez QBE qu'au septième rang européen en ce qui concerne les risques SC, avec un score très moyen de 51/100. Les premiers sont les Pays-Bas (74/100), devant la Suisse (71), la Suède (67), Le Luxembourg, le Danemark et l'Autriche. Quant à la France, elle est classée 10e avec un score de 46/100, malgré une très bonne note en « infrastructure » (70) mais plombé par un catastrophique 14 sur le volet « political ». Voici la queue du peloton : le Portugal (même score que la France), le Royaume-Uni (44/100), l'Espagne (38), l'Italie (20, avec un incroyable 7 en « infrastructure ») et la Grèce (avec un total de 18/100). « Se prémunir contre une éventuelle rupture de la chaîne d'approvisionnement est devenu un véritable enjeu stratégique pour les entreprises de toute taille », commente Renaud de Pressigny, directeur général de QBE France, qui propose par ailleurs à ses clients PME un outil gratuit, QBE Risk Profile, leur permettant de cartographier leurs risques et de les hiérarchiser en fonction de leur gravité, de leur impact potentiel et de leur probabilité de survenance. JLR Photo : Renaud de Pressigny,QBE
Après 12 années passées dans le groupe Bodet, l'éditeur lavallois Osys (3,5 M€ de CA), spécialisé dans les logiciels de MES (Manufacturing Execution System), a été racheté en octobre par l'italien Sedapta (CA de 35 M€, plus de 250 personnes dans le monde). Créé il y a 4 ans à Gênes par l'homme d'affaires Giorgio Cuttica, ce groupe international présent en France, en Italie, en Allemagne et au Brésil, rassemble plusieurs entreprises high-tech contribuant à l'industrie du futur (Supply Chain Management, GMAO, ordonnancement, et désormais MES). Avec un effectif de 40 personnes, la nouvelle entité française se prénomme désormais Sedapta-Osys. Présente également à Lyon et Toulouse, elle vient d'agrandir les bureaux du siège à Laval pour y accueillir de nouvelles recrues : des consultants experts dans les domaines de l'ordonnancement, du S&OP et du MES. La société s'apprête à commercialiser dans l'Hexagone son offre OSA (Orchestrator, Skillaware, Analytics) qui permet, selon elle, d'orchestrer les différentes technologies utilisées, du MES à la GMAO en passant par l'ordonnancement et la Supply Chain, en faisant collaborer de manière transversale l'ensemble des personnes et des processus au sein d'une usine. Notamment dans les filières de l'agroalimentaire, de la plasturgie, de l'automobile, de la cosmétique et de l'aéronautique. JLR
Concepteur et fabricant de composant automobiles, Alcorta Forging Group a retenu deux solutions de l'éditeur Zetes pour gérer la traçabilité unitaire de ses produits avec une visibilité sur l'ensemble de sa supply chain. L'enjeu est d'avoir un suivi de bout en bout du cycle de production, de l'arrivée des matières premières sur le site de production jusqu'à l'expédition du composant fini, avec la possibilité d'enregistrer les opérations réalisées en externe. Spécialiste des solutions d'exécution de la supply chain, Zetes met en œuvre chez Alcorta un processus de Track & Trace fondé sur sa solution de packaging et d'identification ZetesAtlas, qui gère l'identification unique et la sérialisation des différentes unités logistiques (article, boîte, palette) et garantit l'agrégation des données au fil des étapes de la production. Et tous les événements sont enregistrés dans le référentiel de sa plate-forme ZetesOlympus, y compris ceux qui ne se déroulent pas dans l'usine d'Alcorta mais sur les sites de ses partenaires industriels. « Cette visibilité totale sur le processus de fabrication des composants nous permet désormais d'apporter une réponse instantanée face à une demande ou à un incident. Et le cas échéant, nous sommes en mesure de gérer plus efficacement la logistique inverse », indique Oscar Bustillo, directeur informatique chez Alcorta. MR