L'enseigne Leclerc a été la première à reconnaître officiellement mardi un dysfonctionnement, dans quelques-uns de ses magasins, des opérations de retrait des produits infantiles Lactalis (voir NL n°2630). Mais c'est loin d'être un cas isolé dans la grande distribution. Auchan Retail France a indiqué hier par voie de communiqué avoir vendu par erreur 52 boîtes sur 28 magasins, malgré le retrait effectif de 36.000 produits sur l'ensemble de ses 641 points de ventes en France après le 21 décembre. L'enseigne a été alertée le 2 janvier, quand un de ses magasins a reçu une livraison comprenant des références concernées par le rappel du 21 décembre. Après audit, il apparaitrait que l'origine de l'anomalie provient d'une « livraison par le fournisseur de produits non conformes, livraison postérieure aux opérations de retrait exécutées précédemment par les équipes d'Auchan Retail France dans ses magasins ». Chez Système U, selon un communiqué du groupe, c'est 384 boites de lait infantile qui ont échappé à la procédure de rappel et ont été vendues. Comme Leclerc, le groupe a « instantanément procédé à l'appel des clients identifiés » et lancé un audit interne. Carrefour indique aussi avoir vendu 434 produits devant être retirés de la vente (sur 94.959 produits qui ont eux fait l'objet d'un retrait). Le groupe précise en outre qu'il a élargi ensuite son rappel à tous les produits infantiles fabriqués par l'usine Lactalis de Craon en Mayenne. Quant à Intermarché, après ouverture d'une enquête interne, il annonce carrément dans un communiqué qu'il va arrêter « définitivement » de commercialiser les laits infantiles Lactalis de la marque Milumel sur ses 1.800 points de ventes. Interrogé hier par l'AFP, son Président Thierry Cotillard a pointé du doigt une « gestion chaotique » de la crise par Lactalis en affirmant qu'il n'avait jamais vu « une telle confusion de la part d'un fournisseur quant à la gestion d'un retrait rappel » (trois procédures de rappel successives en un mois). Intermarché indique aussi que tout produit faisant l'objet d'un retrait sera désormais bloqué en caisse. Un tel dispositif a déjà été mis en place progressivement depuis début décembre au sein du groupe Casino, qui nous a précisé par ailleurs que dès le mois dernier, tous les clients ayant acheté récemment du lait infantile (incriminé ou non) avaient été alertés (par courrier ou e-mail). JLR