Le gouvernement est bien entendu concerné au premier chef par ces dysfonctionnements dans le rappel de certains lots contaminés à la salmonelle, qui concerne des millions de boîtes de produits infantiles, commercialisés dans des dizaines de milliers de points de vente en France et dans une soixantaine de pays. Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Lemaire tient aujourd'hui un point presse à ce sujet. De son côté, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a déclaré hier matin sur RTL qu'« il faudra déterminer les responsabilités et cela sera fait avec la plus grande rapidité et sévérité si celles-ci sont avérées ». La DGCCRF, l'autorité dépendant du Ministère de l'Economie qui supervise le rappel et le retrait de produits, a aussi fait le point hier dans un communiqué en commençant par préciser que c'était Bruno le Maire qui avait ordonné cette procédure de retrait/rappel, faute d'une démarche volontaire de Lactalis. Et en rappelant que c'est l'industriel qui est responsable de la mise en œuvre d'une opération de retrait/rappel de produits, qu'elle soit menée de manière volontaire ou en application d'une décision du Ministre. « Tout au long de la chaîne de distribution, chaque maillon est responsable, d'une part, de cesser la commercialisation des produits concernés et, d'autre part, d'informer ses clients de la procédure de retrait/rappel. Le distributeur final a une obligation d'information des consommateurs de l'existence d'une procédure de rappel pour les produits qu'il a déjà commercialisés. Tous ces opérateurs ont une obligation de résultats » souligne en outre le communiqué. Et c'est à la DGCCRF d'en contrôler l'effectivité : plus de 2.000 contrôles aléatoires ont été effectués à ce jour, selon le communiqué. La DGCCRF évoque par ailleurs d'éventuelles suites qui pourraient être données si des manquements ont été commis : « le fait de poursuivre la vente de produits concernés par une opération de retrait/rappel est susceptible de constituer une tromperie aggravée, ce qui est un délit pénal ». Lactalis et l'ensemble de la grande distribution seraient-ils de fait soupçonnés d'être responsables (et coupables) de négligence et d'incompétence ? Ne serait-ce pas plutôt, comme nous l'avons développé dans le dossier de SCMag n°4 de décembre, les systèmes de traçabilité actuels, pas assez collectifs, et qui montrent leurs limites ? JLR
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement,
dans les studios de RTL ©DR
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement,
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