« Sur les 5 prochaines années, l'objectif est de faire croître notre CA de +20%, et de multiplier par deux l'EBIT (bénéfice avant intérêts et impôts) » a annoncé hier devant la presse Marie-Christine Lombard, la présidente du directoire de Geodis. Elle présentait les grandes lignes de son nouveau plan Ambition 2019-2023, intitulé « la performance au service de la croissance ». Ambition 2018, qui s'achève en fin d'année, aura déjà permis au groupe de doubler sa marge et de retrouver un cash-flow positif. « Nous sommes aujourd'hui dans la moyenne de nos concurrents sur le plan de la rentabilité, et nous visons désormais le peloton de tête », a-t-elle ajouté. Pour cela, Geodis compte récolter en productivité les fruits des efforts de rationalisation de son système opérationnel, notamment dans la distribution express (une seule solution de track & trace contre 10 auparavant), dans le fret forwarding et en logistique contractuelle (passage de 17 à 5 du nombre de WMS utilisés sur ses différents sites dans le monde). Un autre levier est d'ordre organisationnel : pour favoriser les synergies et le cross-selling, l'entreprise conserve son organisation par métiers mais réintroduit des patrons de région, ayant pour mission de vendre l'ensemble de l'offre Geodis (freight forwarding, logistique contractuelle, distribution express, route et supply chain optimisation). Ambition 2019-2023 comprend aussi un volet « croissance externe ». « En Europe (hors France), nous ne sommes pas au niveau où nous devrions être. Il faut absolument trouver des solutions pour consolider notre présence en Allemagne, où nous réalisons un CA de 400 M€, très insuffisant », a estimé Marie-Christine Lombard en précisant le profil idéal d'entreprise à racheter : un acteur majeur de la logistique, réalisant un CA de l'ordre de 1,5 à 2 Mds €, et ayant des ramifications vers les Pays-Bas, l'une des portes d'entrée portuaire de l'Europe. Geodis regarde également les opportunités en Amérique du Nord (Etats-Unis / Mexique) et en Chine, pour renforcer sa présence dans des activités domestiques de logistique contractuelle et de gestion des activités transport. (voir suite) JLR Photo :Marie-Christine Lombard, présidente du directoire de Geodis
Lors de sa conférence de presse, Marie-Christine Lombard a indiqué en filigrane l'intention de Geodis d'aller plus loin dans la digitalisation avec la mise en œuvre d'une « place de marché digitale innovante pour la logistique, tous modes de transport confondus ». Apparemment, le groupe travaille sur ce projet depuis deux ans, mais la plate-forme ne portera pas le nom de Geodis, qui en serait actionnaire. L'annonce officielle de cette solution mystère, présentée comme une sorte de « voyage-sncf.com version logistique » mettant en relation de façon intelligente l'offre et la demande sur tous les modes de transport, aura lieu le 6 novembre prochain. Toujours sur ce chapitre des nouvelles technologies, elle a par ailleurs mentionné le partenariat tissé aux Etats-Unis avec le constructeur Locus Robotics. « Nous utilisons actuellement 120 robots Locus dans nos entrepôts américains, ce qui a notamment permis de doubler la productivité et de faire face à la pénurie de main d'œuvre lors des peak periods ». Le 3PL devrait poursuivre ses investissements dans d'autres entrepôts aux Etats-Unis, et peut-être bientôt en Allemagne. JLR Les robots Locus dans un entrepôt Geodis aux Etats-Unis
Mews Partners en est persuadé, les projets liés à la « data science » et à l'intelligence artificielle vont devenir un véritable enjeu stratégique chez les acteurs de la Supply Chain. Le cabinet de conseil annonce l'arrivée d'un nouveau « partner », Xavier Brucker, qui sera en charge du développement de l'offre « Digital Innovation & Artificial Intelligence », ainsi que de l'animation d'une équipe de data scientists recrutés récemment et de celle du réseau de partenaires technologiques. Agé de 42 ans, ce diplômé de l'Ecole Polytechnique (1996), Télécom Paris Tech (2001) et du MIT (2002) a commencé sa carrière dans le conseil en stratégie, au Boston Consulting Group (2002-2003). Il a par ailleurs dirigé un grand programme de défense chez Safran (2007-2008), avant de prendre la direction de la division e-commerce et paiements d'EquensWorldline, puis de partir dans la Silicon Valley (entre 2014 et 2016) pour travailler sur diverses missions de consulting pour des start-up dans le domaine du Saas, du big data et de l'IA. Depuis 2017, il était directeur du développement de QuickSign, une start-up française de la Fintech qui s'appuie notamment sur des technologies de machine learning et de signature électronique. JLR
Certes, 2018 ne devrait pas battre le record établi l'an dernier sur le marché des entrepôts de plus de 10.000 m². Selon JLL, le recul est à ce stade de 20%, avec 2,06 M de m² commercialisés depuis le début de l'année, contre 2,57 M de m² à la fin du 3e trimestre 2017. L'année en cours s'annonce « plus traditionnelle », selon l'indice français de la Supply Chain établi par le géant du conseil en immobilier d'entreprise, qui estime que 3 M de m² devraient être commercialisés sur l'exercice 2018, contre près de 3,8 M sur le précédent. Mais JLL relève que comme le parc français d'entrepôts est vieillissant et de moins en moins adapté à l'évolution des stratégies SC, le marché de la promotion immobilière logistique est désormais en première ligne pour répondre aux besoins des utilisateurs : sur les 3 dernières années, 54% des m² commercialisés sur ce marché (plus de 10.000 m²) ont concerné des bâtiments à construire. Et la tendance se maintient à 52% sur 2018. « Depuis 2015, nous dénombrons plus de 200 projets clés en main sur le marché français logistique, que ce soit sur du locatif ou en propre », indique Jean-Marie Guillet, directeur Logistique JLL France. Et il relève que sur les 140 opérations développées en propre, à peine 10% se sont appuyées sur des investisseurs dans le cadre d'opération de sale & lease back. La proportion est en légère augmentation, mais ce type de montage financier reste encore peu utilisé, et même trop méconnu selon lui, alors qu'il est a priori créateur de valeur à la fois pour l'utilisateur et l'investisseur. Par ailleurs, JLL relève que la région parisienne reste la plus attractive, captant 25% des m² commercialisés, suivie de près par une région lilloise qui devrait battre des records (17% de la demande placée), tandis que le marché marseillais poursuit sur une bonne dynamique (9%). Vu la pénurie de foncier disponible près de Lyon, la région n'a capté que 5 % de l'activité immobilière depuis le début de l'année. Les marchés secondaires, hors de la dorsale, ont quant à eux totalisés 44% des m² commercialisés. MR Photo : Jean-Marie Guillet, JLL France
Selon une étude réalisée par PwC (Global Truck Study 2018), les dépenses en SC devraient chuter de 41% d'ici 2030 du fait de l'automatisation de nombreuses fonctions, aussi bien à l'intérieur de l'entrepôt (automatisation des inventaires et du picking, réduction des accidents, baisse des coûts d'assurance...) qu'à l'extérieur. Le coût du transport devrait pour sa part baisser de 47% dans ce même laps de temps, une économie due à 80% à la réduction anticipée des dépenses en ressources humaines. L'automatisation aura aussi un effet direct sur le taux d'utilisation des camions : selon PwC, ceux-ci devraient passer 78% de leur temps sur la route contre 29% actuellement, avec à la clé une accélération de 40% des délais de livraison. L'inévitable croissance des volumes ne devrait donc pas se traduire par une augmentation du nombre de camions sur la route. Toujours côté transport, le coût du 1er km de livraison, avec l'automatisation de l'affectation des camions dans la cour et celle de nombreuses tâches administratives, devrait chuter de 45%. Quant au dernier km de livraison, l'amélioration de l'efficacité grâce aux algorithmes de prévision de la demande ainsi que l'automatisation de la livraison (notamment par drone), pourraient générer jusqu'à 51% d'économies, l'étude. Avant d'en arriver là, le cabinet entrevoit trois étapes décisives dans l'évolution de la SC. 2020 : avènement de la Mobility-as-a-Service (MaaS), lancement du platooning, électrification des camions et généralisation des drones d'inventaire (-5% sur la facture SC). 2025 : automatisation partielle des camions, idem pour les process, liaisons inter-hub en MaaS et utilisation de drones de livraison (-20% sur l'addition). 2030 : généralisation du MaaS sur les liaisons inter-hub et des camions entièrement autonomes, automatisation de 100% des process et synchronisation des flottes de livraison hétérogènes. PM
L'éditeur néerlandais Ortec, spécialiste des logiciels d'optimisation et de planification avancée, lance sa nouvelle suite Ortec Routing 10, présentée comme « axée sur la collaboration au sein de la Supply Chain ». Elle intègre bien sûr son produit phare Ortec Routing & Dispatch, dédié à la planification avancée, à la gestion des ressources, à l'affrètement, au suivi d'exécution et à la préfacturation des opérations de transport, mais aussi des outils métiers tels qu'Ortec Inventory Routing (développé pour l'industrie pétrochimique) et Ortec Service Planning (pour les fournisseurs de services B2B et B2C). La suite met notamment l'accent sur la planification dynamique des ordres de transport et des ressources, grâce à la mise en place d'un flux d'information commun à tous les acteurs de la SC en s'appuyant sur de nouveaux portails collaboratifs, tels que le Portail Transporteur et l'Application Mobile Chauffeur. « Les innovations apportées à nos moteurs d'optimisation permettent également aux utilisateurs de prendre en compte des facteurs habituellement hors du scope des opérations de planification. C'est par exemple le cas du nouveau moteur de prévision VMI dans Ortec Inventory Routing, du moteur de réservation de créneaux horaires dans Ortec Service Planning et de l'algorithme de lissage des départs des dépôts dans Ortec Routing & Dispatch », précise Daniel Taylor, le chef de produit de la suite Ortec Routing. JLR
L'investisseur-développeur P3 Logistic Parks annonce la signature avec Airbus d'un accord portant sur la construction d'un nouveau centre logistique clé en main de 31.280 m² au sein du parc P3 Illescas, proche de Tolède. Le groupe aéronautique compte justement d'un de ses 3 sites de production espagnols dans cette localité au sud de Madrid, où il produit des éléments composites pour ses différents programmes civils, ainsi que pour l'Eurofighter. Airbus est un nouveau client pour P3, qui entend nouer avec lui un partenariat de long terme pour l'accompagner dans d'éventuels autres projets en Europe. Pour cette première collaboration, la construction du futur site logistique doit démarrer d'ici la fin de l'année, pour une livraison au 3e trimestre 2019. Ce bâtiment, qui vise la certification Breeam Very Good, sera en l'occurrence le deuxième au sein du parc d'Illescas, où près de 200.000 m² sont soit déjà construits, soit en cours de développement. P3 y dispose encore d'un foncier permettant la construction d'une plate-forme logistique clé en main de 53.000 m². MR
Shippeo a recruté Steve Holmes au poste de sales director au sein de son tout nouveau bureau d'Holborn, près de Londres. Avant de rejoindre la start-up dédiée à la visibilité au sein des flux routiers de marchandises, Steve Holmes a été responsable commercial et directeur général de 3t Logistics, où il a notamment piloté une multiplication par 2,5 du CA entre 2011 et 2018. Shippeo met en perspective l'ouverture de ce nouveau bureau et cette nomination avec le fait que « le Royaume-Uni est la seconde économie d'Europe et le fret routier le moyen le plus important de transporter les marchandises au sein de l'Union Européenne ». Dans une logique similaire, la plateforme s'était déjà récemment implantée aux Pays-Bas et en Allemagne (voir NL n°2771 et voir NL n°2744). JLR Photo : Steve Holmes