L’avantage de l’impression 3D pour assurer une production au plus près des besoins illustre son potentiel dans cette crise sanitaire. Les initiatives se multiplient, au premier rang desquelles la plateforme Covid3D installée au sein de l’Hôpital Cochin, dans le 14ème arrondissement parisien, pour servir les besoins de l’ensemble des établissements de l’AP-HP. « Avec une soixantaine de machines d’impression 3D plastique et une capacité de production de l’ordre de 300 pièces/j ou 3000/semaine selon la complexité des dispositifs, c'est tout simplement la plus importante plateforme d'impression 3D de matériel médical d'Europe », indiquait mercredi 1er avril Roman Hossein Khonsari, le médecin responsable de l’impression 3D de crise pour l’AP-HP. Une semaine après le début de son installation, ce parc est pleinement opérationnel (24H/24 et 7j/7) pour produire un catalogue de pièces qui ne cesse de s’étendre (voir sur covid3D.org): du serre-tête pour les visières de protection (déjà produites en série), à du matériel d’intubation ou des valves pour respirateur (pour lesquels prototypage et validation se font en lien avec le personnel médical, l’Agence Générale des Équipements et Produits de Santé, ou les fournisseurs des matériels en question). Si le projet s’est monté en dix jours à peine, c’est notamment qu’il s’appuie sur une collaboration déjà existante entre la start-up Bone 3D et l’AP-HP, et notamment le docteur Khonsari, spécialiste de la chirurgie maxillo-faciale à Necker. Créée au printemps 2018 en alliant des compétences médicales et d’ingénierie, Bone 3D avait communiqué au début de la crise sur la mise à disposition de son expertise et de son parc machine, et sur la mobilisation de son équipe de 11 personnes. Notamment ses 5 ingénieurs spécialisés qui s’emploient à tirer le meilleur parti des 59 machines du fabricant israélien Stratasys, installées à Cochin (fournies via CADVision), ou des trois autres machines situées dans les locaux de Bone 3D dans le 13ème arrondissement, ou à l’hôpital Necker (ces dernières permettant une impression multi-matières). La plateforme Covid3D mobilise de fait des compétences multiples, au sein de l’AP-HP, de l’Université de Paris, de partenaires industriels familiers de la fabrication additive, entre autres. Sans oublier le groupe Kering qui a financé l’achat des soixante nouvelles machines et le fonctionnement de la plateforme pour les quatre prochains mois. Propriétaire desdites machines, l’AP-HP pourra en tirer parti pour industrialiser sa démarche de fabrication additive bien au-delà. MR
C’est dans des salles historiques de l’abbaye de Port-Royal de Paris, au sein de l’hôpital Cohin, qu’a été installé le parc d’une soixantaine de machines d’impression 3D Stratatys mobilisées par le projet Covid3D pour servir les besoins de l’AP-HP.
Crédit photo Bone 3D