L’ex-président de l’Aslog Jean-Michel Guarneri a officialisé le lancement de la place de marché Partakus, projet sur lequel il planchait depuis plus de 3 ans. Il renoue avec les enjeux du marché de la pièce détachée automobile, non plus sur son versant B2C comme lorsqu’il était à la tête d’Oscaro entre 2015 et 2016, mais bien sur son volet B2B, et plus précisément sur le segment des commandes de pièces passées par les milliers d’acteurs de la réparation indépendante. « En tant que place de marché, Partakus vise à leur permettre de mieux tirer parti de la multitude de stocks existant dans ce secteur complexe pour se procurer avec un maximum de réactivité les pièces dont ils ont besoin », résume-t-il avec son regard de professionnel aguerri de la Supply Chain, en soulignant que l’ensemble des stocks au niveau hexagonal représentent environ une année de CA du secteur, de l’ordre de 15 Md€. L’initiative n’entend pas foncièrement redistribuer les rôles entre les dizaines de plateformes qui assument la profondeur du catalogue en stockant des millions de références (on estime à 70 000 le nombre de modèles de véhicules en circulation, avec environ 5 000 pièces pour chacun et jusqu’à une vingtaine de fabricants pour une référence donnée), et les quelque 5 000 distributeurs locaux qui s’efforcent de répondre aux besoins des réparateurs dans les délais les plus serrés, idéalement sous 3 heures. « Un garagiste peut travailler avec 30 ou 40 des distributeurs en question, en multipliant les demandes de disponibilité et les devis, mais cela lui demande beaucoup de temps, et ne lui garantit pas de trouver en proximité la pièce en question. Partakus vise justement à centraliser sur une place de marché unique la vision sur la disponibilité de chaque référence, qu’elle se trouve chez un distributeur proche avec lequel il ne travaille pas habituellement, ou en annonçant un délai de livraison fiable, le temps qu’un acteur proche se la procure auprès des grandes plateformes, qui peuvent être spécialisées par type de pièces, par marque », poursuit Jean-Michel Guarneri. À charge pour Partakus de connecter sa place de marché aux outils d’un maximum de distributeurs et de plateformes, notamment les ERP, pour assurer cette visibilité (en se rémunérant via une commission à la transaction, côté distributeur). Après plus d’un an de tests en Italie, en Lombardie et dans le Piémont, Partakus vient d’être lancé commercialement en France et en Espagne, avec comme premier objectif de regrouper 10 à 15 000 garagistes et quelque 300 distributeurs par pays, pour assurer la pleine valeur ajoutée de la place de marché. Quitte à devoir jouer le rôle de tiers de confiance pour permettre de régler par CB les premières transactions passées entre un réparateur et un distributeur chez lequel il n’aurait pas de compte ouvert. Quant au volet opérationnel des flux de pièces entre les différents maillons, il n’est pas du ressort de Partakus, mais Jean-Michel Guarneri estime que la solution permettra de favoriser un approvisionnement en puisant dans les stocks les plus proches, plutôt que de faire venir une pièce d’une plateforme située à l’autre bout du pays. MR
Les deux co-fondateurs de Partakus, Jean-Michel Guarneri (G) et Julien Dubois (D), ont préparé depuis plus de trois ans son lancement, le premier avec son expertise supply chain et son expérience chez Oscaro, le second avec la connaissance des réseaux de réparation tirée de ses années chez Speedy. On notera qu’au tour de table monté pour lancer l’initiative figure le groupe Renault.
Crédit photo Partakus