C’est sur fond de crise sanitaire que Boris Winkelmann a été nommé en juin Pdg de Geopost et de son réseau international de livraison de colis DPDgroup. Il prend le relais de Paul-Marie Chavanne, qui aura piloté pendant 20 ans le développement du Groupe La Poste sur ce segment du colis qui représente aujourd’hui 30% de son activité. Sur la période, le CA a été décuplé pour atteindre 7,8 Md€ en 2019, avec des opérations dans 47 pays sous enseigne DPD ou d’autres marques fortes en local, comme Seur en Espagne, ou BRT, le n°1 italien dont l’acquisition a été bouclée en janvier. C’est en fait l’an dernier que Boris Winkelmann était revenu en central pour préparer le passage de relais, en provenance de DPD Deutschland. A 50 ans, cet européen de conviction (allemand grandi à Toulouse et au français sans accent) a vu son parcours étroitement lié au développement de Geopost et DPD, pour avoir participé à sa création il y a 20 ans, puis compté parmi ses partenaires en exerçant pendant 10 ans dans le conseil IT, avant de revenir dans le giron du groupe en 2013. « Je prends mes nouvelles fonctions alors que DPDgroup vient de connaître en 3 mois, en restant opérationnel sur l’ensemble de ses marchés, l’effet d’accélération anticipé pour les 3 années à venir », indique-t-il. L’effet le plus tangible tient à l’emballement du marché e-commerce, qui devrait durablement renverser la répartition en pourcentage de l’activité du groupe entre les marchés B2B et B2C (de 55/45 à 45/55, après une pointe à 40/60 le mois dernier car nombre de magasins restaient encore fermés en Europe). De fait, les volumes de colis e-commerce ont augmenté de plus de 40% en Allemagne et Italie, de 50 à 60% en France ou en Irlande, de 80% sur d’autres marchés européens, et même de 100% pour les filiales russe ou brésilienne. « De nouveaux segments ont particulièrement bénéficié de cet effet d’accélération, comme la livraison alimentaire multipliée par 2,5 avec des pointes à plus de 200 000 colis jours en France, où cette activité s’est structurée aussi bien en température ambiante que contrôlée, notamment à la suite de plusieurs acquisitions », précise-t-il, en mentionnant un effet d’entrainement similaire pour les activités liées à la pharma. Et si le montant unitaire de chaque opération est moindre en B2C qu’en B2B (où le marché va rester « compliqué » pendant quelques temps), il s’agit bien de croissance rentable, précise-t-il. Sans entrer dans le détail des nombreux segments de la livraison de colis et de la multitude de pays où opère DPD et ses filiales, Boris Winckelmann confirme aussi les ambitions de poursuivre la politique de croissance externe, en citant parmi les nouveaux horizons géographiques l’Asie du Sud Est, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine. Et l’effet d’accélération joue aussi sur les investissements, qu’il s’agisse d’accentuer le verdissement des moyens de livraison (comme c’est déjà le cas à 100% à Paris pour Chronopost, voir NL 2994, mais aussi dans le centre de Madrid, une partie de Londres ou Dublin) ou de continuer à augmenter les capacités de traitement des colis (la nouvelle plateforme à 100 M€ prévue pour fin 2022 outre-Manche devrait être livrée plus tôt , de même que celle prévue pour Chronopost au sud de Paris). MR
Boris Winkelmann, nouveau Pdg de Geopost / DPDgroup
Crédit photo DPDgroup