Il y a six mois, lors de la présentation des résultats annuels de Stef pour 2019, Stanislas Lemor ne mesurait sans doute pas encore la violence et l’ampleur de l’impact de la crise sanitaire qui débutait à peine en France. Vendredi, lors d’une conférence web, le pdg de Stef a présenté le bilan du premier semestre 2020 : un CA en repli de -10,5% à 1 491 M€ et un résultat net part du groupe en chute de -62,7% à 14,9 M€, soit le même niveau qu’il y a 5 ans. Sur la France, qui représente 70% du CA du groupe, la baisse de l’activité est de -6% à 935 M€ (-12% au deuxième trimestre), et de -34% pour le résultat opérationnel. Sur les mois d’avril et de mai, le logisticien du froid a dû encaisser une baisse très violente de -150 M€ sur son CA en raison notamment de diminutions de 15 à 20% du transport de produits frais, de 50% des volumes de produits de la mer et de 80% des volumes en RHD du fait de la fermeture des restaurants et du ralentissement de la filière grossiste. « Le groupe a fait le choix de maintenir ouvert notre dispositif opérationnel pour continuer à servir nos clients coûte que coûte, sans prendre de risques pour la santé de notre personnel » a déclaré Stanislas Lemor, qui a salué l’engagement sans faille de ses équipes au service de clients et des consommateurs. En soulignant par ailleurs la capacité limitée du groupe à ajuster les coûts de ses moyens opérationnels, notamment sur son réseau de transport, « avec des marges relativement faibles et où moins de 50% des charges sont variables ». Tirée par l’e-commerce (+50% des volumes), la GMS est l’une des rares activités à rester en croissance en France chez Stef (+11%) sur ce premier semestre, avec la BU TSA (produits tempérés secs alimentaires), en hausse de +5% avec de nouveaux développements pour trois grands acteurs du secteur chocolat (et malgré une baisse de 36% de l’activité conditionnement). Les activités les plus touchées sont la RHD (-24%), et l’activité seafood (-18%). Pour la seconde partie de l’année, les perspectives sont évidemment plus engageantes même si le choc de la première moitié de 2020 « ne sera pas rattrapable » sur l’exercice. « Hors activité maritime, nous sommes revenus à 95% du niveau d’activité que nous connaissions avant la crise » a néanmoins déclaré Stanislas Lemor. Durement affectée par la crise, la Méridionale (groupe Stef) va tenter d’ailleurs de diversifier son offre en ouvrant en octobre une ligne maritime régulière entre Tanger et Marseille pour le fret et les passagers. JLR
Stanislas Lemor, le pdg du groupe Stef.
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