Newsletter quotidienne n° 3203

Malgré les épreuves liées à la crise sanitaire et à sa propre santé, Eric Sarrat n’est certainement pas du genre à se laisser abattre. Positif, tourné vers l’avenir, le président de GT Logistics a d’abord évoqué hier devant la presse spécialisée la situation difficile rencontrée par l’entreprise ces derniers mois. Après un début d’année prometteur, avec neuf nouveaux contrats pesant plus de 10 M€, le confinement et la fermeture provisoire de sites (CEA, automobile, aéronautique) ont d’abord fait craindre le pire pour les résultats du prestataire de logistique in-situ. « La pandémie nous a fortement impactés, mais nous avons décidé de réagir fortement. Nos collaborateurs ont été admirables de réactivité, d’agilité, nous avons su proposer pour certains clients d’autres prestations, comme la gestion des masques par exemple, et nous avons aussi serré les frais de structure » a indiqué Eric Sarrat. Résultat, le CA 2020 devrait s’établir à 61 ou 62 M€ (contre 65 M€ en 2019), mais avec une meilleure rentabilité qui pourrait même permettre à l’entreprise de rester bénéficiaire sur l’année. Son effectif est même en augmentation, à 1040 salariés (contre 1029 fin décembre), malgré trois arrêts de contrat (Imeca, GGB, et Einea). La répartition du CA reste assez diversifiée entre automobile et mécanique (28%) ; PGC, santé & alimentaire (26%) ; aéro défense (25%), industrie lourde (18%) et commissionnariat de transport (3%). Après Cap 2020 en 2017, le prestataire se lance aujourd’hui le défi de « devenir le prestataire logistique préféré de l’industrie » grâce à son plan Cap 2024, qui vise une croissance annuelle de 7% du CA en développant de nouvelles activités, tout en maîtrisant les frais de structure (à moins de 7% du CA). A noter que cette stratégie « de conquête », qui allie diversification des compétences et des activités (notamment dans la défense et l’agroalimentaire), développement de l’autonomie des managers et de la créativité des collaborateurs, et poursuite et structuration de la démarche RSE, a été élaborée avec l’aide de Jérôme Gasquet, ancien directeur SC (Danone Boissons) et ex-dirigeant d’activités chez Geodis et Daher, devenu manager de transition (The Business Companions). Fidèle à lui-même, Eric Sarrat a été très transparent sur les raisons qui l’ont poussé à faire appel aux services de Jérôme Gasquet depuis l’année dernière : « à la mi 2019, j’ai eu à lutter de nouveau contre une récidive du cancer, avec un traitement un peu plus lourd que les précédents, et il fallait sécuriser le dispositif de prise de décision dans l’entreprise ». JLR

Eric Sarrat, le président de GT Logistics, a présenté hier à la presse professionnelle son Plan 2024, avec l’ambition de « devenir le prestataire logistique préféré de l’industrie ».

Le spécialiste norvégien du ‘stockage cubique’ AutoStore accuse l’e-commerçant britannique Ocado de violation de brevets dans le cadre de l’offre de stockage automatisé que ce dernier propose sous le nom d’Ocado Smart Platform (OSP). AutoStore lui reproche de violer ses brevets, liés à ses technologies de levage et de moteurs de robots, notamment, et assure avoir entamé des procédures judiciaires aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le norvégien sollicite des dommages et intérêts, et demande l’arrêt de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et de l’utilisation de la solution d’Ocado dans ces pays. « Il est clair que notre technologie est au cœur du système d’entreposage d’Ocado, indique Karl Johan Lier, le Pdg d’AutoStore. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps la violation de notre droit de propriété intellectuelle par cette entreprise qui cherche à booster sa croissance et à se transformer en entreprise technologique mondiale. » Son communiqué de presse diffusé cette semaine rappelle en outre qu’Ocado est son client depuis 2012. Ces dernières années, l’entreprise britannique a équipé de grandes enseignes de la distribution comme Marks & Spencer ou Morrisons au Royaume-Uni, et notamment Kroger aux États-Unis (voir NL 2893) ou Monoprix en France (voir NL 3107). Courant juin, Ocado Group a en outre levé en bourse 1 Md£ (voir NL 3155). AutoStore a de son côté déployé plus de 500 installations et quelque 18 000 robots dans une trentaine de pays, y compris outre-Atlantique. « Un tribunal norvégien a déjà conclu qu’AutoStore était bien détenteur de brevets couvrant la technologie de la cavité centrale de ses robots, mais Ocado a continué à poursuivre des partenariats lucratifs en vendant cette technologie - ainsi que d’autres technologies appartenant à AutoStore - comme la sienne », conclut le groupe norvégien. De son côté, Ocado a assuré dans un communiqué n’être au courant d’aucune procédure judiciaire entamée à son encontre, et entend vérifier que ses propres brevets n’ont pas fait l’objet de violation de la part d’AutoStore. AD

Les systèmes AutoStore (à gauche) et Ocado (à droite) vont désormais se livrer bataille devant les tribunaux.

Les travaux de terrassement ont été lancés mi-juillet, mais c’est la semaine dernière qu’a été officiellement posée la première pierre de la base logistique de 70 000 m² qu’Intermarché se fait construire dans la Drôme, à Donzère. Le contractant général Idec mène cette réalisation qui occupera 27 des 45 hectares du Parc des Éoliennes, développé et aménagé par Faubourg Promotion (autre filiale du Groupe Idec). Sur cet entrepôt situé au sud de Montélimar, qui hébergera aussi son siège régional, Intermarché transfèrera à terme les opérations de ses actuels sites de Pierrelatte et Loriol-sur-Drôme. Exploité par ITM LAI (Logistique Alimentaire des Mousquetaires), il assurera le stockage et la préparation de commandes d’un large éventail de produits, alimentaires ou non. Outre des cellules en température dirigée (froid positif et négatif), et une dalle de préparation de 10 000 m², le bâtiment comptera 5 cellules en grande hauteur (l’une culminant à 35 m), qui accueilleront un vaste système automatisé pour les produits secs, avec un quai de réception associé. Comme lors du projet similaire d’Intermarché à Saint-Quentin-Fallavier, réalisé il y a trois ans (voir NL 2407), la terminologie associée à cette partie automatisée laisse à penser que sa conception et sa réalisation ont été confiés au spécialiste allemand de l’automatisation intralogistique Witron. Les travaux devraient être menés tambour battant par Idec, car l’objectif est d’assurer une livraison anticipée des cellules classiques dans un an, la zone grande hauteur automatisée devant être finalisée pour une remise des clés globale à l’été 2022. Notons que 25 000 des m² en toiture seront équipés de panneaux photovoltaïques, le projet visant un large panel de certifications (Breeam, HQE et Effinergie). Après le long travail mené par Faubourg Promotion en amont du développement de ce parc, pour les études d’impact environnemental notamment, la conception, les dépôts de PC et l’autorisation d’exploiter ont reposé sur une étroite collaboration avec sa société-sœur Idec et les équipes d’Immo Mousquetaires. Ce projet représente un investissement estimé à 80 M€ pour le distributeur, qui sera propriétaire du site, et s’inscrit dans une relation suivie avec le Groupe Idec. En 2016 et 2017, sa branche Idec avait ainsi réalisé un site de taille similaire à Bourges, puis un second entrepôt de 53 000 m² à Grand-Fougeray, entre Rennes et Nantes. MR

La future base logistique régionale d’Intermarché sera livrée en deux tranches successives, à la rentrée 2021 et à l’été 2022.

Prévue pour être livrée en novembre 2021, l’extension de 7 000 m² de la plateforme surgelés de Mutual Logistics à Attignat, près de Bourg-en-Bresse (voir NL 3149), a déjà trouvé preneur, pour une bonne partie de sa capacité estimée à 11 000 palettes. Il s’agit d’Unilever France, qui a signé avec le 3PL un contrat « de longue durée » pour la logistique de ses marques de crèmes glacées (dont Magnum, Carte d’Or, Viennetta, Calippo, Ben&Jerry’s) sur la partie Sud du territoire français. L’industriel devrait profiter des synergies offertes par le rapprochement physique de son stock de produits de les stocks surgelés de deux grands distributeurs déjà présents sur la plate-forme Mutual Logistics d’Attignat (21 000 m²), en l’occurrence Carrefour et Système U. « Ce partenariat avec le Groupe Unilever valide la stratégie de mutualisation des flux que notre groupe déploie depuis plusieurs années en France sur ses différents sites. D’ailleurs, il y a un autre synergie qui pourrait être trouvée à terme avec Unilever sur la partie transport, avec les 15 autres industriels qui stockent leur produits surgelés sur la plate-forme d’Attignat » nous a confié Naïm Denis, directeur commercial et marketing de Mutual Logistics. JLR

La plate-forme surgelés de Mutual Logistics à Attignat, actuellement de 21 000 m², aura une extension de 7 000 m² prévue au dernier trimestre 2021. Le premier client annoncé est Unilever France, pour la logistique de ses crèmes glacées sur la moitié Sud de la France.

Spécialiste de l’optimisation de la performance opérationnelle, le cabinet de conseil Kepler annonce le recrutement d’un consultant émérite en matière de Supply Chain : Alain-Bernard Duvic rejoint son équipe en tant que directeur associé. Celui-ci compte 20 ans d’expérience dans le conseil sur ce domaine, pour avoir successivement officié au sein des équipes SC du cabinet AT Kearney puis aux côté d’Hervé Hillion chez Headlink Partners, Mazars, puis Say Partners, avant d’intégrer il y a 5 ans Eurogroup Consulting pour diriger sa practice SC & opérations. Avant ce riche parcours côté conseil, c’est toutefois sur le versant opérationnel que ce diplômé de l’ESCE puis du Master SC de l’ISLI avait débuté sa carrière au milieu des années 90, d’abord au sein de la logistique du Groupe Seb, puis comme directeur SC d’un acteur français du luxe, le chausseur Stephane Kélian. En rejoignant Kepler, Alain-Bernard Duvic amène ainsi une solide connaissance des secteurs du retail, des biens de consommations, et de l’industrie (aéronautique et défense, notamment), sans compter son expertise en matière de logistique urbaine et de « dernier km ». « Alain-Bernard apporte une expérience à la fois opérationnelle et conseil, particulièrement pertinente en cette période compliquée pour nos clients », commente Lionel Muller, le président de ce cabinet fondé en 2007, qui compte à ce jour plus de 70 collaborateurs répartis entre ses bureaux de Paris, Chennai, Shanghai et Chicago. MR

Alain-Bernard Duvic rejoint le cabinet de conseil kepler en tant que directeur associé.

Un an après son lancement (voir NL 2996), l’ambition de SAP Logistics Business Network est plus que jamais de constituer un point d’entrée unique et sans couture sur le cloud, pour les SI des clients de SAP, à des fonctionnalités issues de plates-formes digitales transport partenaires. SAP a ainsi annoncé mardi une nouvelle version de sa plate-forme, avec des API ouvertes, ainsi que trois nouveaux partenaires, qui proposent une intégration standard de leurs offres de service avec SAP Logistics Business Network. Deux sont des experts des solutions de visibilité en temps réel des transports de marchandises (avec estimation des heures d’arrivée), en l’occurrence le français Shippeo et l’américain Project44. L’autre nouveau partenaire est une start-up de la Silicon Valley dénommée ClearMetal, qui fait de l’analyse prédictive à base de machine learning pour optimiser la planification et l’exécution du transport maritime en s’appuyant sur des données telles que les réservations, les taux de changes, le tracking des conteneurs, la météo, etc. JLR

Développer et promouvoir le transport combiné afin d’accélérer la transition écologique du secteur des transports en France. Voilà l’objectif du partenariat stratégique que viennent de signer l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le Groupement national des transports combinés (GNTC). « Le transport combiné rail-route est l’un des segments de marché au plus fort potentiel de croissance », rappellent les deux partenaires. Ces derniers font référence à l’objectif des membres de l’alliance 4F, à savoir le doublement de la part du fret ferroviaire dans les transports de marchandises en France d’ici 2030, avec un triplement des volumes de marchandises pris en charge par les opérateurs de combiné rail-route (voir NL 3163). La collaboration entre le GNTC et l’Ademe doit se matérialiser par la création d’un Observatoire du transport combiné avec toutes les parties prenantes pour disposer d’une meilleure connaissance statistique du secteur ainsi que par la mise en œuvre d’actions de communication/promotion auprès des utilisateurs de fret (transporteurs routiers, chargeurs…). Les deux organismes entendent par ailleurs plancher sur la création d’un label sur les chaînes logistiques intégrant le transport combiné, travailler sur de nouveaux types de financement pour le lancement de liaisons combinés et créer de nouvelles fiches de calcul de Certificats d’économie d’énergie (CEE). Enfin, elles comptent s’intéresser à toutes les innovations susceptibles de favoriser le développement du transport combiné (matériels de manutention, digitalisation, outils d’aide à la décision…). « La dynamique impulsée par ce partenariat va permettre de développer les stratégies d’avenir nécessaires aux transitions énergétiques les plus pertinentes», souligne Ivan Stempezynski, président du GNTC. AD

Sous-traitant exclusif d’UPS Belgique sur les provinces du Hainaut et de Namur, le prestataire transport et logistique Eco DTLO a déployé deux convoyeurs télescopiques BestReach du fabricant FMH Conveyors dans sa plateforme de cross-dock de Fleurus, en Wallonie (5 000 m²). Fournis par le distributeur d’équipements de manutention UVOTec, ceux-ci sont opérationnels depuis le mois de mai et ont permis au prestataire de quasi doubler sa productivité. « Tous les colis sont déchargés en deux heures, indique Philippe Damman, dirigeant d’Eco DTLO. Auparavant, il fallait une heure et demi de plus. » Le prestataire recherchait une solution lui permettant d’automatiser le déchargement des poids lourds sur les deux quais de réception de son site qui traite au quotidien 10 000 colis (parfois jusqu’à 12 000). Son infrastructure devenant trop petite, Eco DTLO envisage désormais de déménager son activité sur deux autres sites d’ici la fin 2022. « Ils seront tous les deux équipés de convoyeurs », note UVOTec. AD