« Il n’y a pas de problèmes logistiques dans la chaîne de distribution des vaccins anti-covid en France. » Face au difficile début de campagne vaccinale constaté sur le territoire, c’est en ces termes que l’organisation représentative des dépositaires pharmaceutiques a rappelé récemment que les logisticiens de la santé n’étaient en rien responsables de ce retard à l’allumage. « L’organisation de la campagne qui comprend les répartitions, dotations et priorisations est réalisée par Santé Publique France », explique la fédération LogSanté, qui compte parmi ses adhérents les sociétés Aguettant, Alloga, CSP, Ceva Logistics, Welcoop Logistique, Colca MS, FM Health, Laphal Industries, Movianto, Rhenus Logistics, Sanofi Wintrop, et AS Healthcare. Les dépositaires pharmaceutiques jouent donc leur rôle de prestataire, la campagne vaccinale en France métropolitaine s’appuyant aujourd’hui sur 5 plateformes logistiques régionales de dépositaires (dont trois appartiennent à des adhérents de LogSanté) pour stocker les vaccins expédiés par les laboratoires, effectuer les préparations de commandes et assurer les livraisons auprès des hôpitaux, des Ephad et des unités de soins longue durée (USLD). Ces dernières catégories de livraison sont réalisées dans un délai maximum de 12 heures et s’effectuent en direct si les établissements disposent d’une pharmacie à demeure ou bien via leurs pharmacies référentes s’ils n’en disposent pas. Rappelons que le vaccin Pfizer doit être stocké à - 70° C, puis décongélé avant d’être administré et peut être conservé pendant 5 jours à une température comprise entre 2 et 5° C. « Toutes les plateformes disposent de super congélateurs et les processus de transport sont adaptés selon les types de destinataires », précise Jean-François Fusco, président de LogSanté. Depuis son autorisation de mise sur le marché, ces plateformes assurent aussi le stockage et la livraison du vaccin Moderna, qui doit être conservé à - 20° C. Le nombre de sites livrés n’a pas cessé d’augmenter depuis le lancement de la campagne de vaccination, les plateformes gérant aussi les livraisons vers les centres de vaccination actuellement opérationnels en France (+ de 800). « Cela ne change rien au process car il s’agit juste d’une planification de ressources, indique Jean-François Fusco. Or, notre métier, c’est l’allocation de ressources par rapport à des tâches à réaliser selon un cahier des charges. » L’arrivée du troisième vaccin contre le Covid-19, celui d’AstraZeneca, devrait également être prise en charge par les plateformes logistiques des dépositaires, ces sites pouvant être amenés à cette occasion à assurer aussi la distribution auprès des officines pharmaceutiques, puisque le produit peut se stocker entre - 2 et - 8° C. AD