Les nuages noirs de 2020 n’ont guère pénalisé les grands noms de l’immobilier logistique, à l’image de Prologis, poids lourd mondial avec ses 91 M de m² répartis entre 4 700 entrepôts dans 19 pays. Au-delà des arbitrages au sein de son portefeuille, le développeur et gestionnaire d’immobilier a procédé à 912 M$ d’acquisitions et engagé de nouveaux projets pour quelque 2,1 Md$. Relayant ces « excellents résultats », sa directrice générale France et Europe du Sud, Cécile Tricault, a souligné qu’au-delà de la démonstration de sa résilience en 2020, le secteur devrait bénéficier de « l’accélération du e-commerce sur l’ensemble des marchés, avec les besoins de m² que cela implique mécaniquement, ainsi que d’une éventuelle réévaluation des schémas logistiques côté clients, où l’articulation entre stocks et flux pourrait être revue au profit des premiers pour pallier les difficultés opérationnelles soulevées à l’échelon mondial par la pandémie ». S’il est trop tôt pour relever ces effets à l’échelon du parc français de Prologis, un peu supérieur à 3 M de m² répartis entre 122 bâtiments, d’autres axes de la stratégie du groupe ont mobilisés ses équipes sur 2020. Notamment l’accent mis sur la logistique urbaine, illustré par 5 acquisitions en région parisienne entre l’A86 et le périphérique (voir NL 3249, la 5ème opération en toute fin d’année ayant porté sur un immeuble multi-niveaux de 10 000 m² à Ivry-sur-Seine). « Nos équipes se sont aussi employées à accompagner nos clients face à leurs enjeux opérationnels de circonstances, par exemple pour résoudre les problématiques d’acheminement sur site des salariés au plus fort du confinement », indique Cécile Tricault, en soulignant l’enjeu pour 2021 de consolider une stratégie du groupe plus tournée vers les services. Plusieurs initiatives s’inscrivent dans ce cadre, à commencer par le déploiement du label-maison ParkLife, qui vise à étendre l’offre de services proposées à l’échelle de ses parcs pour en faire des « lieux de vie » propices à la fidélisation et au recrutement de main d’œuvre des exploitants logistiques. Restauration collective, équipements sportifs, solution d’accès aux sites : le label embrasse différents sujets, et 4 parcs sont à ce jour concernés en France. L’une des réalisations-phare de Prologis dans l’Hexagone s’inscrit dans cette optique : l’entrepôt de 100 000 m² qui sera livré cette année à Samada / Monoprix à Moissy (77), par ailleurs le premier en France à viser la neutralité carbone avec diverses innovations permettant de réduire son empreinte carbone de 80% à l’échelle d’un cycle de vie sur 50 ans (et une formule de compensation pour les 20% restants). L’autre axe majeur de l’accent sur les services repose sur l’initiative Prologis Essentials Marketplace : mise en pratique mi-2020 en France et en Europe, la formule permet à ses clients de s’appuyer sur Prologis pour sourcer différents équipements et services. Par exemple pour équiper une cellule en racks, constituer une flotte d’engins de manutention, s’équiper en LED, ou bénéficier de services de maintenance spécialisés. Plusieurs accords-cadres et des tarifs pré-négociés ont déjà été montés à l’échelon mondial, européen ou plus local (par exemple avec Stow pour les rayonnages en Europe, ou le spécialiste des chariots Still). Cet accent sur les services est d’ailleurs aussi porté par une réorganisation des forces vives de Prologis fondée sur le principe de Customer Experience Team : des cellules multi-compétences au service des clients, regroupant différents métiers du groupe immobilier (qui en a profité pour internaliser la fonction de Facility Management, au contact quotidien des occupants). MR