Que l’on soit distributeur, industriel ou consommateur, il va falloir faire avec. Les pénuries s’installent dans notre quotidien, conséquences des à-coups de production en Asie dus à des problèmes de disponibilité de conteneurs dans le fret maritime, la compétition pour certaines matières premières et de la recrudescence du Covid-19 dans certains pays. Dans l’industrie automobile, certaines lignes de production sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines faute de composants électroniques et les délais de livraison s’allongent. Tout comme la liste des médicaments en rupture. Les enseignes de jouets et les grandes marques du textile font passer des messages sur leurs problèmes d’approvisionnement et leurs difficultés de transport qui risquent fort de perturber nos habitudes de consommation à l’approche des fêtes de Noël. Sans parler de nos voisins britanniques, qui connaissent des ruptures de stocks dans les rayons de leurs magasins alimentaires, notamment en boissons, dans un contexte aggravé par le Brexit et la pénurie de chauffeurs, et de main d’œuvre plus largement. En tant que consommateurs, nous allons sans doute devoir réviser nos attentes à la baisse, accoutumés que nous sommes à un monde d’abondance et de produits personnalisés livrés en « same day ». Quant aux praticiens de la Supply Chain, il va falloir plus que jamais faire des choix, les yeux rivés sur les niveaux de stock et gérer les allocations selon des critères de clients stratégiques ou non, de zones géographiques ou de maîtrise des marges financières. Bienvenue dans le monde du « pendant », en attendant le monde d’après. Jean-Luc Rognon