Lors d’un déplacement sur le port d’Arles (13), le ministre des transports a dévoilé mardi une série de mesures destinées à accélérer le report modal, notamment en faveur du fluvial. Jean-Baptiste Djebbari a annoncé le lancement de deux nouveaux programmes de Certificats d’économies d’énergie (CEE) pour favoriser les transports massifiés, mais aussi fait savoir que CMA CGM prendrait à sa charge les surcoûts de manutention de transferts de conteneurs maritimes sur barges fluviales dans les terminaux portuaires du Havre et de Fos-Marseille pour l’ensemble de ses flux à compter du 1er avril. Venant en complément des opérations déjà éligibles à des CEE (acquisition d’un automoteur fluvial neuf ou de wagons d’autoroute ferroviaire, par exemple), les nouveaux programmes CEE ont pour appellations respectives Remove et Appel d’Air. Doté d’une enveloppe de 38 M€, le premier vise à développer le report modal de la route vers le fluvial, le maritime et le ferroviaire via des actions de sensibilisation, des aides financières sur les coûts de manutention ainsi que de pré et post acheminement, ou encore l’écolabel des flux logistiques et portuaires qui valorise l’ensemble des chaînes logistiques vertueuses utilisant les ports français. « Fortement initié et porté par nos équipes, ce programme permet de multiplier par quatre le budget dédié à l’accompagnement des entreprises souhaitant basculer leurs trafics de fret vers le fluvial », souligne Thierry Guimbaud, le directeur général de VNF (Voies Navigables de France). Le second programme, doté d’une enveloppe de 7 M€, vise à stimuler l’adoption de l’IA et favoriser la mise en open data des données des acteurs du secteur (horaires, trajets des marchandises...). Des opérateurs aimeraient toutefois que d’autres étapes soient franchies. Entreprises fluviales de France (E2F), fédération représentative des opérateurs fluviaux de transport de fret et de passagers, souhaiterait que d’autres armements suivent l’exemple de CMA CGM concernant les surcoûts de manutention. « Afin de donner son plein effet à cette pratique, il conviendra que l’ensemble des armements maritimes qui escalent dans les ports français suivent le mouvement et que la pratique s’ancre sur le long terme », note Didier Leandri, président délégué général d’E2F. Le port de Dunkerque s’est déjà attaqué il y a quelques années à ces surcoûts en ne faisant pas de différences entre les coûts de manutention selon les types transferts de marchandises opérés (chargement routier, ferroviaire ou fluvial). AD