Newsletter quotidienne n° 3574

En août, un magasin automatisé signé Scallog sera installé sur 700 des 12 000 m² du site de logistique industrielle du Groupe Blondel à Rochefort, au sud de La Rochelle. Le 3PL s’équipe pour gagner en productivité et répondre aux besoins d’un de ses clients clés, Airbus, qui est implanté juste à côté et dont la production remonte en cadence (avec la perspective d’un millier d’avions assemblés sur 2025, au niveau mondial). L’installation Scallog comptera quelque 160 étagères mobiles, déplacées par 6 de ses robots Boby alimentant 2 stations de préparation, et gèrera 8 à 10 000 références de pièces et composants, soit 50 % du référentiel et de l’activité de picking sur ce site du Groupe Blondel. Puis l’objectif sera de monter à 100 % des préparations en 2023, ce projet devant contribuer à tripler la productivité et à fiabiliser le picking (avec un volet pick-to-light), tout en optimisant de 30 % l’utilisation de la surface de stockage. L’enjeu est aussi d’alléger la pénibilité et la fatigue des opérateurs, dont certains travaillent en horaires décalés sur ce site qui compte 120 collaborateurs et traite environ 160 000 réceptions et un million d’opérations par an. Résilience oblige, une utilisation en mode dégradé de l’installation est prévue « en cas de black-out », pour éviter toute rupture de la production chez l’avionneur. Inscrite dans la démarche RSE de Blondel et dans son approche Kaizen d’amélioration continue, cette robotisation goods-to-man veille à l’implication des opérateurs dans les évolutions de process : consultés pour l’élaboration des stations de picking, l’orientation des étagères ou la définition des étiquettes, ils le seront aussi post-déploiement pour livrer leur avis sur leur nouvel environnement de travail. Cette automatisation a valeur de « chantier test » au sein du Groupe Blondel. « Il devrait être dupliqué dès la fin 2022 sur d’autres sites de notre BU Industrie & Logistique, qui représente plus de 25 % de nos 240 M€ de CA, indique Christian Debucquet, directeur de cette BU pour la région Grand Ouest. Demain, la robotique selon Scallog devrait avoir une place prépondérante dans notre groupe pour traiter des volumétries de picking toujours plus importantes, tous secteurs d’activité confondus ». Le prochain site concerné pourrait être celui récemment ouvert à Valence (voir NL 3502). MR

Fonctionnalité désormais classique des WMS, le Labour Management permet de planifier les ressources de l’entrepôt, humaines comme matérielles, en fonction de la charge à venir en réception et en expédition. Mais si les acteurs du retail et du-e-commerce la demandent systématiquement dans leur cahier des charges, ils sont nettement moins nombreux à la déployer. C’est en tentant d’expliquer les raisons de ce paradoxe, à partir d’un benchmark des solutions du marché, que les équipes de Savoye ont imaginé les contours d’un nouveau module de Labour Management pour sa solution WMS/TMS Odatio. Les principaux défauts relevés par l’éditeur sont la faible efficacité de la prévision de la charge au-delà de quelques heures (rendue difficile par l’omnicanalité), l’imprécision des suivis d’activité, l’incapacité du WMS à mesurer la productivité de processus qu’il ne pilote pas directement, la complexité liée à la gestion d’un planning nominatif de personnel, et l’absence de ROI. Son nouveau module se base sur les données historisées de l’entrepôt et sur des algorithmes de machine learning pour réaliser ses propres prévisions, via l’aide des usages métiers. « Sur un historique de près de cinq ans, nous sommes parvenus à atteindre un écart de 5 à 10 % entre le réel et nos calculs. Un excellent résultat permettant à nos clients de mieux anticiper leurs charges opérationnelles notamment lors des soldes ou d’événements exceptionnels et de gagner en rentabilité » indique Grégory Lecaignard, responsable de l’offre logicielle chez Savoye. Par ailleurs, la solution est conçue pour être entièrement configurable aux spécificités de chaque installation, avec la possibilité de définir des KPI personnalisés pour le pilotage de l’entrepôt (productivité par « secteur », « cellule », mais aussi par « destination de livraison » ou « canal de vente »). Autre caractéristique de l’outil : la partie reporting est capable de mesurer la productivité réelle des opérateurs, y compris sur des tâches non prises en charge par le WMS. Enfin, par souci de simplification et de réactivité dans la prise de décision, Savoye a opté pour une gestion en ETP (équivalents temps plein) et non en « ressources nominatives ». La solution fait déjà l’objet de  trois POC (Proof of Concept) dans le secteur du retail. JLR

Relocalisations.fr a choisi la ville de Rouen pour y organiser la première étape de son évènement « 24 heures pour relocaliser », les 16 et 17 juin prochains. Réunissant entrepreneurs, enseignants-chercheurs, consultants en stratégie, experts sectoriels, investisseurs et startups, ce think tank créé en 2021 s’est donné pour mission de promouvoir la relocalisation de filières entières portant sur des produits (estimés au nombre de 250) sur lesquels la France est devenue vulnérable à travers des phénomènes de pénurie, de hausse des coûts, de retard dans les délais d’approvisionnement, ou encore de mise à l’arrêt de chaînes de production. La métropole rouennaise a été sélectionnée en priorité en raison de son fort dynamisme, et de ses atouts en termes d’attractivité, avec des mesures fiscales inédites en France, actées par la Métropole en septembre 2021, comme l’exonération totale de CVAE et de CFE pendant 3 ans pour toute création ou implantation d’entreprise sur le territoire métropolitain (et des exonérations pouvant aller jusqu’à 8 ans dans certains cas). Organisé avec le soutien de l’agence de développement Rouen Normandy Invest, cet évènement va rassembler sur le campus de l’école de commerce Neoma des industriels, startups, et designers ayant le désir de diversifier leurs activités tout en contribuant à un projet utile de relocalisation. Durant 24 heures, ils seront secondés par des chercheurs et des experts pour les aider à passer de l’idée d’un produit à relocaliser à un modèle technologique et économique. A noter la présence de grands distributeurs comme Decathlon et de partenaires comme Bpifrance, les CCI, et Origine France Garantie, pour accompagner la suite de ces projets naissants à travers les prix qui seront décernés aux équipes gagnantes. « Je me félicite chaque jour d’avoir pris, dès 2014, la décision de fermer l’usine chinoise de Lucibel à Shenzhen et de relocaliser notre activité dans la périphérie de Rouen. Nous avons ainsi pu servir nos clients avec plus de réactivité et accélérer le rythme de mise sur le marché de nos innovations, ce qui a permis une montée en gamme de notre positionnement » déclare Frédéric Granotier, qui est à la fois le président de Lucibel (solutions d’éclairage basées sur la technologie LED) et de l’agence d’attractivité Rouen Normandy Invest. L’initiative a vocation à poursuivre son tour de France avec Caen et les Hauts-de-France comme prochaines étapes pour la rentrée. JLR

Depuis fin 2017, le répartiteur pharmaceutique OCP dispose d’une plateforme de centralisation et de synchronisation de stocks (PCS) de près de 50 000 m² située à Baule, près d’Orléans. Ce hub réceptionne toutes les livraisons des laboratoires avant d’expédier les médicaments auprès des 39 dépôts d’OCP. Ces derniers acheminent ensuite les commandes vers 16 000 pharmacies réparties sur tout le territoire. Mais la plateforme est confrontée à une très grande variabilité des flux : d’un jour sur l’autre, elle peut expédier de 1,4 à 2 millions de produits. Ses équipes ne sont pas dimensionnées pour absorber de tels pics et le recours à l’intérim est délicat dans un secteur aussi sensible que celui de la santé. A la recherche d’une solution lui permettant de lisser son activité, le répartiteur a ainsi retenu le module SCOP Capacity Planning d’Eurodecision, entreprise experte dans les mathématiques décisionnelles (optimisation, intelligence artificielle, recherche opérationnelle). Directement intégré dans le fichier Excel des lignes de commandes quotidiennes, ce module permet de repérer les sous-capacités de préparation de commandes ou de livraison et de suggérer des « coupes » en fonction de paramètres prédéfinis par OCP. Les opérateurs réintègrent ensuite la nouvelle liste dans le WMS, et la préparation peut commencer avec la prise en compte des contraintes de PCS et de celles des dépôts d’OCP. « Grâce à ces suggestions de coupe, nos équipes gagnent du temps et peuvent se concentrer sur d’autres tâches », souligne Pierre-André Lamongie, directeur supply chain d’OCP. Après une phase de test et un PoC, la solution a été déployée en moins de trois mois sur l’ensemble du réseau OCP. « L’outil nous permet aussi de mieux anticiper notre besoin en camions, de mieux les remplir et par conséquent de réduire notre empreinte carbone », note Pierre-André Lamongie. AD

Le récent partenariat signé entre Isilog et Timcod a pour objet de mieux répondre aux enjeux métiers du marché de la technologie RFID. Il s’agit pour les deux sociétés nantaises de capitaliser sur la complémentarité des savoir-faire, métier d’une part pour le spécialiste de l'ITSM (IT Service Management) et la GMAO (Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur) Isilog et technologique d’autre part pour l’intégrateur de solutions informatiques pour la logistique et la Supply Chain Timcod. « Les savoirs métiers sont de plus en plus complexes et la vision qu'apporte Isilog sur les enjeux de la GMAO et de l'ITSM sont essentiels. La force de ce nouveau partenariat allie les compétences métier d'Isilog à l'expertise technique des équipes Timcod… pour le bénéfice de nos clients communs ! » développe Jacques Deckert, le directeur Stratégie Business et Innovation au sein de Timcod. A l’origine, Isilog recherchait pour ses clients SDIS (Services Départementaux d'Incendie et de Secours) une solution plus efficace et plus fiable que les codes-à-barres pour gérer la traçabilité des entrées/sorties d'équipement, notamment pour le cas des vestes de feu en retour d'intervention (emballées dans un sac hermétique) et des bouteilles d'air (l'identifiant est caché sous une housse protectrice). Le fruit de cette réflexion a débouché sur l’alliance du logiciel Isilog (conçu pour les intervention terrain) embarqué sur les smartphones professionnels fournis par Timcod et dotés d'antennes RFID. JLR

Le 3PL GXO Logistics va ouvrir prochainement une plateforme logistique de 20 000 m² dédiée à l’industrie pharmaceutique à Caleppio di Settala, près de Milan. Dotée de panneaux photovoltaïques et d’éclairages LED, cette installation multi-clients comprendra plusieurs zones de stockage sous température dirigée, avec diverses solutions d’automatisation. Parmi celles-ci, il y aura notamment un système de picking automatisé et des chariots tridirectionnels filoguidés. « L'industrie pharmaceutique et des sciences de la vie représentent des secteurs de croissance clés pour nous », souligne Richard Cawston, président Europe de GXO Logistics. AD