Le 3ème Comité interministériel de la logistique (Cilog), qui s’est tenu hier au port de Gennevilliers, a acté la Stratégie Nationale Logistique, visant à « faire de la France un territoire d’excellence de la logistique durable au service des transitions écologique et économique ». Ce document de 23 pages compte 8 grands objectifs pluriannuels et un total de 23 actions qui feront l’objet d’un suivi continu chaque année lors du Cilog. Pour le premier objectif, «doter la filière d’une gouvernance structurée », pas de présidence du Cilog par le Premier Ministre ni de portage politique parlementaire via un groupe d’étude (comme France Logistique le proposait dans son livre blanc), mais une gouvernance à trois niveaux, national (Cilog), régional (CRLog) et communal (CTLLU collectivités et professionnels), et la mise en place d’un dispositif d’intelligence économique adapté aux besoins de la filière (d’ailleurs, une étude de la demande de TRM à moyen et long terme doit être réalisée au premier semestre 2023). Le deuxième objectif, « mettre en place les chaînes logistiques au service de la reconquête industrielle nationale et européenne » vise notamment à identifier les moyens d’actions pour massifier et mutualiser le transport de fret et pour accompagner la production des nouvelles filières en France (batteries, éoliennes, nucléaire). Objectif n°3 : « améliorer la compétitivité des chaînes logistiques pour relocaliser les bassins de production au plus près des bassins de consommation » porte sur des efforts en matière douanière, portuaire, routière, et aéroportuaire. Pour l’objectif n°4, « créer les champions mondiaux de l’innovation logistique », il est notamment prévu de poursuivre les démarches en cours de l’AIT (agence d’innovation pour le transport), de la direction générale des entreprises (ateliers SupplyTech) et du programme Logistique 4.0 de France 2030 (voir article plus bas). Pour le n°5, « utiliser le foncier pour favoriser des chaînes logistiques plus écologiques », les indicateurs pertinents seront l’augmentation d’au moins 10% du ratio entre m3 utiles et m² de terrain mobilisés entre 2020 et 2027, et l’atteinte des 50% en moyenne de la surface utile des entrepôts couverte avec des panneaux photovoltaïques d’ici à 2025. Pour les projets d’entrepôts, il s’agit d’abaisser les délais moyens d’instruction à 5 mois pour l’enregistrement (pour les dossiers sans aménagements) et à 10 mois pour l’autorisation. Le n°6, « augmenter l’utilisation des modes les plus écologiques et articuler les différents modes de transport », s’attache à trois indicateurs : la part modale du fret ferroviaire à 18% en 2030 (contre 9,5% actuellement, ndlr), augmenter dans le même temps celle du fluvial de 50% (elle est à 2,1% aujourd’hui) et franchir le seuil de 5% de l’ensemble des trajets urbains réalisés en vélos cargo en 2027. Pour le 7ème objectif, « accélérer la décarbonation du mode routier du TRM » (qui porte sur un stock à renouveler de quelque 600 000 poids lourds et 6 M de VUL), l’ambition est de dépasser les 10% de poids lourds équipés de moteurs non diesel fossile dans les immatriculations neuves d’ici 2025, de réfléchir à de nouvelles aides financières publiques et de poursuivre l’AAP « Ecosystèmes des véhicules lourds électriques » (voir article plus bas). Quant au huitième et dernier objectif, « soutenir des solutions locales pour une logistique du dernier km plus durable », il prévoit de lancer un nouvel appel à projets « Logistique du dernier km » d’ici 2025 et de déployer la numérisation des arrêtés de circulation et aires de livraison, avec notamment l’aide de la « startup d’Etat » Dialog, qui mettra en œuvre début 2023 un cadre national qui devra être pris en compte par les logiciels d’itinéraires poids lourds dès le 1er mars. Dans un communiqué, France Logistique s’est félicité de la publication de la stratégie nationale logistique, en précisant qu’elle sera très attentive à sa mise en œuvre opérationnelle. JLR
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