Newsletter quotidienne n° 3759

Mettre en place au niveau mondial un processus planification d’activité intégrée (en anglais IBP pour Integrated Business Planning), synchronisant le S&OP, le plan stratégique et la planification budgétaire, tel est le projet dans lequel se lance le groupe autrichien RHI Magnesita. Pour ce faire, le spécialiste des produits et solutions réfractaires (résistants à des très hautes températures) pour l’industrie (producteurs d’acier, de ciment, de métaux non ferreux et de verre) a choisi de déployer la plateforme o9 Digital Brain de l’éditeur américain o9 Solutions, dans le cadre d’un partenariat stratégique. « La complexité et la volatilité de ces dernières années exigent une plateforme de planification qui nous permette de construire un jumeau numérique de notre entreprise afin de créer des scénarios intelligents de simulation pour prendre des décisions éclairées pour toutes nos perspectives » a déclaré Azim Syed, vice-président sénior Supply Chain, IBP & End to End Value Chain chez RHI Magnesita. Du fait de l’intégration verticale de sa chaîne de valeur, des matières premières jusqu’aux produits et solutions, et le caractère mondial de son portefeuille clients, le groupe entend notamment s’appuyer sur la plateforme o9 pour favoriser une collaboration agile à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation, dans le but d'anticiper les risques futurs, d'améliorer la planification des stocks, de fournir des engagements fiables aux clients, de créer de la valeur et de numériser les activités de planification. Avec environ 3 500 employés, RHI Magnesita compte plus 70 bureaux de vente dans le monde et 33 sites de production, dont deux en France, à Valenciennes et Flaumont-Waudrechies. JLR

Cela va faire un peu plus 2 ans que Carrefour s’appuie sur des micro-fulfillment centers en France pour son activité ecommerce alimentaire. « Nous en avons entre 5 et 10 actuellement et nous continuons d’apprendre » a déclaré Thomas Agulhon, directeur des Opérations ecommerce France, lors du salon Retail Chain E-commerce à Paris La Défense. En restant volontairement flou sur leur nombre exact, leur localisation et une possible extension, ici ou à l’étranger. « Ils occupent entre 1000 et 2000m2, dans la réserve d’un magasin, plus souvent un hypermarché, mais pas uniquement, et sont constitués d’un dark store (avec bonne vingtaine de robots), d’une chambre froide, d’une zone de ventilation et d’équipements », explique cet ex-Amazon, recruté en août 2022. Ces micro-plateformes de préparation, équipées par Exotec, s’occupent de 50% à 75% de la commande en ligne (tous les produits à forte rotation), le reste - fruits et légumes, produits à la découpe, etc - étant « pické » dans les rayons du magasin. Ce modèle logistique hybride sert à 75% les drives de l’enseigne et à 25% la livraison à domicile. Il s’ajoute aux 2 modèles classiques dans la distribution alimentaire : l’adossé (picking en magasin) et l’industriel (entrepôt dédié ou pas). « Ce qui détermine le choix du modèle, c’est d’abord la volumétrie » a souligné Thomas Agulhon. « En adossé, chez Carrefour, on sait bien faire jusqu’à 200 commandes/jour. Quand on sert l’Ile-de-France, on est dans de l’industriel ». Pour son ecommerce alimentaire, en plus du picking en magasins, Carrefour s’appuie sur ses entrepôts de Saint-Quentin Fallavier et d’Aulnay-sous-Bois, mécanisés par Dematic, et du Plessis-Pâté, au sud de Paris, équipé par Exotec. VL

Référence du secteur textile français, le Groupe Eram a choisi la plateforme collaborative Winddle pour optimiser le suivi de bout-en-bout de ses flux d’approvisionnement produits, sachant que cet acteur toujours familial compte neuf marques et enseignes d’habillement, de chaussure et d’accessoires (pour un CA de l’ordre du milliard d’euros). La solution de Winddle va contribuer à simplifier et structurer les échanges quotidiens entre ses équipes approvisionnement, import, qualité et comptabilité, les bureaux de sourcing, en lien direct avec les différents fournisseurs et transitaires. L’enjeu est non seulement de gagner en productivité dans ces échanges, mais aussi d’améliorer la gestion des aléas (qu’il s’agisse de timing, de qualité, de quantité ou de coûts) et de mieux éclairer d’éventuels arbitrages opérationnels. Le déploiement de Winddle va s’échelonner sur les prochains mois et portera sur l’ensemble du suivi des flux, depuis la validation des commandes aux fournisseurs jusqu’à leur livraison en entrepôt, avec une intégration directe aux systèmes IT du groupe, et des liens à établir avec les partenaires supply des marques. Cette mise en œuvre s’inscrit d’ailleurs dans le droit fil d’un projet global de refonte IT, avec la mise en place d’un nouvel ERP (S/4Hana de SAP), et d’une solution de PLM (Centric Software) pour l’enseigne textile Gémo, l’une des 9 du groupe. « La dimension collaborative de la plateforme Winddle, ainsi que sa flexibilité pour tenir compte des spécificités des différentes marques et des divers métiers, ont fait la différence. Une solution capable de nous accompagner sur les défis d’efficacité opérationnelle est un vrai atout pour améliorer le pilotage de notre supply et rationaliser notre stratégie de sourcing », relève Jean-Michel Fabre, le directeur des opérations de Gémo. De son côté, la co-fondatrice et CEO de Winddle, Emilia Jevakhoff fait valoir que « connecté pour le Groupe Eram aux ERP, PLM et WMS des marques, notre solution est ici au cœur de sa mission de supprimer l’effet boîte noire de la chaîne d'approvisionnement ». MR

L’empreinte de Prologis continue de s’étendre sur la zone portuaire du Havre, avec la récente location au prestataire XP Log de 2 cellules sur le dernier en date de ses entrepôts, un bâtiment de 29 500 m² livré en janvier dernier. Baptisé Le Havre DC8 dans la terminologie maison, il jouxte le parc du Hode, où Prologis a constitué au fil des années un pôle approchant les 300 000 m². XP Log y compte d’ailleurs parmi ses locataires clés, avec des capacités réparties entre plusieurs des 7 bâtiments déjà réalisés. Filiale dédiée à la logistique contractuelle portuaire du groupe Sealogis (qui appartient à la galaxie SNCF / Geodis), XP Log est ancré depuis sa création en 1999 sur le port du Havre, où il est devenu le logisticien phare, avec un savoir-faire englobant aussi la gestion de parc et le pilotage transport. Il y compte désormais de l’ordre de 200 000 m² d’entrepôts (auxquels s’ajoutent les capacités ouvertes sur Fos ces dernières années dans une même logique portuaire, voir NL 3242). Montée avec le concours d’Entrepôts XXL France, conseil des deux parties, sa récente prise à bail porte sur 12 ans, dont 6 ferme. XP Log exploitera les 11 678 m² en question pour élargir son offre de prestations de stockage, en tirant parti des rubriques ICPE permettant par exemple de stocker des alcools ou certains produits dangereux. Trois cellules sont encore disponibles sur ce bâtiment certifié Breeam Very Good et bénéficiant d’un label BiodiverCity performant, développé dans une perspective multi-exploitants, avec une aire extérieure de stockage de conteneurs. « Le Havre DC8 est idéalement situé au cœur de la zone industrielle et portuaire qui dessert toute l'Europe, offrant à nos clients comme XPLOG des solutions capacitaires et techniques pour gérer la complexité de leurs flux logistiques », note ainsi Vincent Sadé, VP Head of Capital Deployment & Leasing chez Prologis France. Deux autres projets sont d’ailleurs à l’agenda sur la zone PLPN3 toute proche, pour plus de 125 000 m² au total, répartis entre ses entrepôts Le Havre DC9 et DC10. Prologis les annonce comme « disponibles sous 18 mois après accord ». MR

A l’occasion de la mise en service d’une troisième cellule, Rhenus Logistics a inauguré officiellement début avril sa nouvelle plateforme logistique pour produits de santé située dans le port de Strasbourg. Entièrement dédiée au stockage sous température dirigée (-20°C, +2/8°C et +15/25°C), cette installation de 20 600 m², dotée notamment de panneaux photovoltaïques et d’un éclairage LED, est labellisée Biodiversity, Breeam et HQE. Et elle confirme l’intérêt du prestataire pour la région : avant le lancement de ce projet en 2020 (voir NL 3060), ses capacités y approchaient déjà les 150 000 m² répartis sur une dizaine de sites. « Notre stratégie d’investissement pour accompagner le développement économique de nos clients va se poursuivre dans les années à venir, avec de futurs projets immobiliers à l’étude, en Alsace comme sur le reste du territoire français », souligne Laurent Schuster, président de Rhenus Logistics France. AD

Près de deux ans après son rachat (voir NL 3388), le conglomérat helvético-suédois ABB a absorbé Asti Mobile Robotics pour lancer sa propre offre d’AMR/AGV. Celle-ci comprend aujourd’hui un modèle d’AGV dénommé Flexley Stack et deux modèles d’AMR baptisés Flexley Tug et Flexley Mover qui permettent respectivement de déplacer palettes, rayonnages et autres trolleys d’un poids total de 1 500 ou 2 000 kg. « Le marché des robots mobiles autonomes est appelé à se développer de manière significative, avec un taux de croissance annuel d'environ 24 % sur la période 2021-2028, souligne Verónica Pascual, responsable mondiale de l'activité AMR chez ABB Robotics. Nous sommes bien placés pour y répondre en intégrant la gamme de notre partenaire et en créant un réseau mondial de fabrication et d'assistance. Nous offrons ainsi à nos clients de nouveaux moyens pour relever les défis de leur supply chains et répondre aux demandes de flexibilité et de rapidité accrues créées avec l’essor continu du e-commerce ». Via son partenaire intégrateur local Expert Technology Group, ABB a fourni récemment plusieurs de ces AMR à une start-up produisant des solutions pour véhicules électriques aux Royaume-Uni. AD

Sur le 1^er trimestre, le port d’Anvers-Bruges a vu son volume global de marchandises traitées reculer de 4,5 %, à 68,7 Mt. Quasiment tous les types de flux ont contribué à ce repli : si la volumétrie du seul segment du vrac liquide, porté par une forte demande en GNL, a progressé de 0,5 % (23 Mt), celles du vrac sec et des marchandises générales ont baissé de respectivement de 7,3 % (3,9 Mt) et de 19,8 % (2,5 Mt). Côté conteneurs, leur nombre a reculé de 5,7 % (3,1 M d’EVP). « L’incertitude économique et l’inflation ont entraîné un ralentissement mondial de la demande de transport par conteneurs et l’annulation de traversées, notamment en provenance d’Extrême-Orient », souligne le port belge. Le conflit persistant en Ukraine a entraîné dans le même temps une baisse des deux tiers du trafic lié à la Russie. « Ces résultats révèlent que nous nous trouvons, en tant que port mondial, au milieu des défis permanents qui découlent du contexte géopolitique et macroéconomique, analyse Jacques Vandermeiren, CEO du port d’Anvers-Bruges. Malgré ces chiffres décevants, les perspectives 2023 restent positives. La baisse des prix de l'énergie, l'amélioration de l'économie chinoise et les signes de reprise du marché des paquebots sont autant de raisons d'être confiant dans l'avenir. De plus, la complémentarité des deux plateformes portuaires nous permet de mieux répondre aux changements dans les flux de marchandises. » AD