Le risque réglementaire n’est pas une chimère
Manque de capacités, hausses des coûts, attaques cyber, crise géopolitique, et j’en passe. Mais j’ai beau chercher, le risque réglementaire ne figure pas dans le Top 10 de la quatrième édition du Baromètre des risques supply chain du cabinet Kyu Associés, publiée en début d’année. Et pourtant un changement de la réglementation dans un pays peut grandement fragiliser non seulement la Supply Chain, mais aussi le business model d’une entreprise. Getir France en a fait l’amère expérience, ce dernier ayant demandé à être placé en redressement judiciaire depuis jeudi. La procédure concerne aussi deux autres acteurs rachetés par la filiale du géant turc du quick commerce : Gorillas France et Frichti. Dans un communiqué, Getir évoque une décision spécifique à la France lié à une évolution réglementaire qui a créé des complexités supplémentaires. En l’occurrence, il s’agit du décret paru il y a un mois qui confirme que les dark stores sont considérés désormais comme des entrepôts et non des commerces, que leur implantation est régie par les mairies et qu’ils peuvent être contraints de fermer si le PLU ne prévoit pas ce type d’activité dans la zone concernée. Avec la mise en place des ZFE et les multiples charges financières à venir sur le secteur de TRM (dont le système d’échange de quotas d’émission SEQE II adopté par le Parlement européen le 18 avril), le risque réglementaire n’a pas fini de faire parler de lui. Figurera-t-il bientôt dans le Top 10 de risques Supply Chain ? Jean-Luc Rognon