Newsletter quotidienne n° 3815

(Rétro de l’été) La startup Stokelp a bouclé en juillet une levée d’amorçage de 3 M€ qui va dynamiser son initiative innovante pour éviter le gaspillage au sein de l’industrie agroalimentaire. Alors que les surstocks de matières premières de ces industriels sont jusqu’ici détruits, Stokelp a développé depuis 2021 une plateforme permettant de revendre ces produits encore consommables, ou de se les procurer à un tarif intéressant : environ -30% par rapport au prix de marché, relève la startup dont la marketplace lancée il y a 18 mois a enregistré plus de 2 000 utilisateurs au sein de TPE/PME ou de grands groupes. À charge pour Stokelp de vérifier les annonces, sécuriser les transactions et le contrôle qualité, et d’organiser transport et livraison. Dans l’hexagone, la formule cible a priori plus de 17 000 industriels qui pourraient ainsi repenser leur gestion des approvisionnements et des stocks, avec de nouvelles pistes en matière de sourcing. Ce nombre est même de 300 000 entreprises à l’échelle de l’Europe, où 1,6 millions de tonnes de ces surstocks finissent incinérées chaque année. Soit l’équivalent de 50 000 camions complets, estime Stokelp en soulignant le non-sens industriel, économique et environnemental. « Les atouts de notre solution sont multiples pour nos utilisateurs : réduction du gaspillage, diminution des pertes, optimisation des achats et renforcement de leur démarche RSE…, font valoir Tanguy De Cottignies et William Launay, les cofondateurs de la startup, tous deux passés par l’agroalimentaire. Bouclée auprès des fonds et investisseurs OneRagtime, AFI Ventures, Better Angle et une fondation dans l’orbite de Rothschild & co, leur récente levée vise un objectif ambitieux : devenir le leader européen de la gestion des surstocks agroalimentaires. « D’ici 3 ans, nous souhaitons contribuer à réduire de 50% ce gaspillage de matières premières, ce qui équivaudrait à 800 000 tonnes de matières sauvées et 2 Mt d'émissions C02 évitées chaque année », annonce le tandem. Leur feuille de route passe par le doublement de l’équipe, avec une dizaine de recrutements au programme (profils techniques, commerciaux ou expertise produit), ainsi qu’un développement à l’international qui s’amorce par l’Allemagne ou les Pays-Bas. Il s’agira aussi de consolider les verticales déjà développées sur la plateforme (fruits et légumes, viandes et poissons) et d’en explorer de nouvelles (huiles, produits secs). MR

Depuis l’implantation en mars dernier de son nouveau centre sud-francilien de préparation de commandes de 25 000 m² à Moissy-Cramayel, le néerlandais Picnic est sur un rythme soutenu d’ouvertures de petits hubs de livraison dans le Sud parisien : Moissy-Cramayel (qui est aussi un hub) et Champlan (91) début avril, Brétigny-sur-Orge (91) et Saint-Thibault-des-Vignes (77) en mai puis Montgeron (91) le 23 août (1 400 m²) et Sucy-en-Brie (94), qui ouvre aujourd’hui 30 août (sur 1 200 m²). Le supermarché en ligne qui livre en voiturettes électriques ne cache pas son ambition : couvrir d’ici fin 2024 tous les foyers de la région parisienne, y compris Paris intra muros. « Nous recherchons actuellement des emplacements de hubs pour nous permettre de couvrir la petite couronne et Paris intra-muros » nous a confié Grégoire Borgoltz, directeur des opérations Picnic France. « Nous envisageons également d’implanter un centre de préparation de commandes dans l’Ouest parisien, nous avons une option non signée entre Versailles et Cergy » a-t-il ajouté. JLR

(Rétro de l’été) Jusqu’ici actionnaire de l’entreprise à hauteur de 21,7 %, Jungheinrich a intégralement pris le contrôle de Magazino en rachetant les titres qui étaient détenus par ses fondateurs et co-actionnaires (Cellcom, Fiege Logistik, et Körber, notamment). Filiale de Jungheinrich, la société munichoise spécialiste des robots mobiles de préparation de commandes poursuivra son activité de manière indépendante, pourra bénéficier du réseau mondial de vente et services de sa maison-mère, et continuera d’être dirigée par son trio de co-fondateurs et responsables Frederik Brantner, Lukas Zanger, et Moritz Tenorth. Pour Jungheinrich, l’opération représente une nouvelle étape dans sa stratégie d’enrichissement de son expertise en solutions d’automatisation, déjà matérialisée par le rachat de la société allemande Arculus fin 2021 (voir NL 3464). Créée en 2014, la société Magazino emploie 130 collaborateurs et a déjà équipé des distributeurs, des marques et des industriels comme Zalando, Asics, Schuurman Schoenen et ZF Friedrichshafen avec ses robots Soto et Toru (voir NL 3704). « L’entreprise possède d’excellentes compétences en matière de logiciels et a développé des solutions susceptibles de façonner l’avenir de l’intralogistique à long terme », souligne Lars Brzoska, président du conseil d’administration de Jungheinrich. Elles seront logiquement intégrées au catalogue produits de Jungheinrich. AD

(Rétro de l’été) Comme le gouvernement l’avait annoncé en décembre dernier (voir NL 3685), le programme InTerLUD -piloté depuis quatre ans en partenariat avec l’Ademe par le Cerema, Logistic Low Carbon et le cabinet de conseil en performance énergétique Rozo- laisse place à un nouveau chapitre, InTerLUD+, qui a débuté officiellement en juillet. Après avoir été prolongé de 4 mois jusqu’à fin avril 2023, InTerLUD a dressé cet été son bilan de facilitateur et d’accélérateur d’une logistique urbaine plus durable. Plus de 150 EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) ont ainsi été sensibilisés (ainsi que plus de 7 000 acteurs publics et privés), 41 ont signé une convention d'accompagnement et de financement par InTerLUD (dont 22 couvrent des villes avec des ZFE-m). Au final, seules 5 chartes de logistique urbaine durable ont été signées, mais 27 collectivités ont entamé leur concertation en vue de la mise en place prochaine de leur plan d’actions en s’inspirant de la méthodologie proposée par InterLUD. En partenariat avec le CNFPT, le Cerema a organisé 3 sessions de formation des acteurs publics avec quelque 130 techniciens formés pour faciliter la mise en oeuvre des chartes. Et Logistic Low Carbon a développé 2 applicatifs, DeliveryPark (gestion des aires de livraison) et ZFE.green (voir NL 3718), ainsi que trois ressources pédagogiques pour la formation des professionnels de la logistique : les clés du référent LUD, le jeu Vis ma Livraison et des modules de sensibilisation pour les métiers de l’exploitation. Pour les quatre années à venir, InTerLUD+ aura pour mission de poursuivre cette dynamique en accompagnant une vingtaine de nouveaux territoires, et en développant des outils d'évaluation, des expérimentations et des solutions à l’échelon non plus local mais national. JLR

(Rétro de l’été) En France, la facturation électronique pour toutes les entreprises (en réception) devait être rendue obligatoire à partir du 1er juillet 2024, mais cet été, le 28 juillet, la Direction Générale des Finances Publiques a annoncé que cette entrée en vigueur était reportée à une date ultérieure qui serait définie dans le cadre de la Loi de Finance 2024. Motif invoqué : le manque de préparation des entreprises. En complément du Portail Public de Facturation (PPF), les entreprises privées qui désirent proposer des plateformes de dématérialisation partenaire (PDP) peuvent déposer depuis le 2 mai 2023 leur candidature auprès de la Direction générale des finances publiques. Generix a notamment annoncé en juillet qu’il avait déposé un dossier pour être immatriculé PDP et pour participer à la phase pilote, prévue initialement en janvier 2024, avec 45 entreprises. JLR

(Rétro de l’été) Tous types de trafics confondus, le port de Marseille Fos a traité 35 millions tonnes de marchandises au 1^er semestre, en baisse de près de 8 % sur 2022 (38 Mt). Impacté comme d’autres segments de marché par le ralentissement économique mondial et les mouvements sociaux français liés à réforme des retraites, son seul trafic conteneurs a dévissé de 12,5 %, avec 700 000 EVP traités (800 000 en 2022). Malgré le maintien de son activité Ro-Ro (110 000 véhicules neufs traités), l’activité marchandises diverses du port s’est contractée au global de 18,2 %. Côté vracs solides, la baisse a été de 25 %, résultat des effets conjugués de la diminution de la consommation, de la décarbonation des industries, et de l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie (4,5 Mt). Portée par une forte demande en produits raffinés sur la fin de la période, l’activité vracs liquides s’est pour sa part stabilisée (21 Mt). « Malgré la transformation structurelle du marché, avec notamment une envolée des prix des matières premières, nous pouvons nous réjouir de quelques solides performances, telles que l’importante hausse du nombre de voyageurs accueillis ou le maintien du trafic de voitures neuves », souligne Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille Fos. AD

(Rétro de l’été) DHL Supply Chain a nommé Nico Schütz au poste de Pdg de DHL Supply Chain France. Jusqu’ici à la tête de la filiale moyen-orientale du prestataire, Nico Schütz a pris ses nouvelles fonctions début juillet et succède à Jan Willem Winkelhuijzen, désormais directeur des opérations de la joint-venture créée au printemps entre le prestataire et le groupe pétrolier saoudien Aramco afin de développer un hub d’approvisionnement et de logistique de bout-en-bout dans la région. Agé de 44 ans, Nico Schütz a fait toute sa carrière au sein du groupe DHL. Il a d’abord travaillé comme associé chez DHL Consulting de 2006 à 2012. Il a rejoint ensuite DHL SC, où il a été successivement vice-président transformation stratégique zone EMEA, directeur général de la Slovaquie, directeur général de la Hongrie, et directeur de BU en Allemagne. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il continue de reporter à Hendrik Venter, Pdg de DHL Supply Chain EMEA, et reste membre du board de DHL Supply Chain EMEA. AD

La collaboration transalpine engagée en 2018 entre Campari Group et FM Logistic se voit étoffée et prolongée via un contrat renouvelé en logistique contractuelle dans le Piémont : 13 000 m² de l’entrepôt du 3PL à Capriata sont désormais dédiés aux spiritueux produits par le site du groupe Campari situé à 5 km, à Novi Ligure (l’un des 22 que compte cet acteur aux nombreuses marques dans le monde). Réorganisé en deux zones, selon le degré d’alcool des boissons concernées et les normes d’entreposage qui s’y appliquent, le site va pouvoir accompagner l’augmentation des besoins du groupe italien avec une capacité portée à 18 000 palettes. « Cette collaboration marque une étape importante dans notre parcours de croissance. Avec FM Logistic, nous nous concentrerons sur l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement, la réduction de ses coûts et émissions de C02, ainsi que sur notre intégration technologique », commente Mattia Gottardo, directeur service-client et logistique EMEA du Gruppo Campari. Pour accueillir de nouvelles gammes, le 3PL a su rapidement adapter ces conditions de stockage grâce à sa branche d’activité construction et gestion de bâtiments, un atout différenciant dans le secteur. « Ce duo FM Logistic-Batilogistic réunissant propriétaire et exploitant permet d’imaginer les entrepôts du futur et d’être particulièrement agile pour accompagner les évolutions de nos clients », souligne Jean-Christophe Machet, le président de FM Logistic. MR

Ceva Logistics a pris une nouvelle dimension en Inde. Le 3PL du groupe CMA CGM a annoncé le rachat à 96 % du géant indien de la logistique contractuelle Stellar Value Chain Solutions (Stellar VCS), jusqu’ici majoritairement détenu par une filiale de la société de capital-investissement Warburg Pincus. Basé à Mumbai et créé en 2016, Stellar VCS compte près de 8 000 collaborateurs et dispose de 600 000 m² d’espaces de stockage répartis sur plus de 70 sites dans 21 villes en Inde. Dans le pays, Ceva Logistics totalise de son côté quelque 3 800 collaborateurs et 75 sites (environ 250 000 m²). « Avec cette entreprise, nous nous étendons à davantage de segments de marché clés tout en renforçant notre présence dans ce pays stratégique », souligne Mathieu Friedberg, directeur général de Ceva Logistics. Stellar VCS opère en mode omnicanal pour des clients de secteurs aussi variés que l’alimentaire, le textile, l’électronique, le e-commerce, l’automobile, la santé, et l’industrie pharmaceutique. « Nous poursuivons notre croissance stratégique dans le but de devenir l'un des cinq premiers acteurs mondiaux de la logistique », conclut Mathieu Friedberg. AD