Newsletter quotidienne n° 3821

Amplifiée par les obligations de reporting extra-financier de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) à partir de l’exercice 2024, la démarche de décarbonation se heurte aujourd’hui dans les entreprises à une inquiétante perte d’efficacité dans l’utilisation des modes de transport décarbonés (estimée à 40%), en raison d’une mauvaise intégration dans la supply chain globale. C’est pour s’attaquer à ce problème que DCbrain s’est lancé sur le projet Green Mode First, récemment lauréat de l’appel à projet PIA 4 - Logistique 4.0, dans le cadre du plan « France 2030 » piloté par l’Ademe. « Face à l’instabilité, la planification logistique est malmenée. Des choix court-termistes amènent à reconfigurer vos supply chains et ce n’est plus viable. Je suis convaincu que notre IA est la meilleure réponse pour dynamiser et décarboner votre supply chain » a déclaré Arnaud de Moissac, le CEO de DCbrain, lors de la présentation de son projet conduit avec le laboratoire DAVID de Paris Saclay (Données et Algorithmes pour une Ville Intelligente et Durable). L’objectif est de développer un outil d’aide à la décision, de planification et de pilotage des flux (basé sur l’IA et sur un jumeau numérique du réseau) qui permet de faire au quotidien des propositions d’optimisation concrètes et de définir une trajectoire vers une supply chain adaptative plus verte, « basée sur KPIs éco-logistiques suivis ». « En allant au-delà de la notion de pilotage par les coûts, DCbrain propose d'ajouter la notion de risque et le suivi de l'empreinte carbone du transport sur l’ensemble des scopes » indique la startup. La solution en développement intègre donc les différentes sources d’énergie décarbonées, leurs contraintes et leur spécificités (localisation des bornes de recharge par exemple), dans une logique d’optimisation et de massification des flux multimodaux, de maximisation des taux de remplissage et d’adaptation de la répartition des stocks. Le tout au service de la décarbonation, c’est ce que DCbrain nomme l’IA engagée ! JLR

Kuehne+Nagel annonce le renouvellement –dans des conditions non précisées– du partenariat tissé depuis 2018 avec l’enseigne Action dans l’Hexagone. À l’époque, le 3PL avait remporté la mise pour opérer le site de près de 60 000 m² que le discounter non-alimentaire néerlandais se faisait construire à Belleville, au nord de Lyon (voir NL 2888). Et cette relation s’était approfondie fin 2020 avec la prestation montée par K+N sur un nouvel entrepôt Action flambant neuf de 70 000 m² implanté à Verrières-en Anjou, près d’Angers (voir NL 3234). Respectivement chargés d’approvisionner ses magasins dans le sud-est et l’ouest de la France, et mobilisant près de 400 collaborateurs du 3PL au total, ces deux sites s’inscrivent dans un schéma logistique qu’Action ne cesse d’étoffer pour couvrir efficacement son premier marché : sur ses 1 300 magasins dans 11 pays d’Europe, environ 750 ont été ouverts en France en une décennie. « Cette expansion fulgurante a posé de nombreux défis logistiques, et Kuehne+Nagel a apporté sa fiabilité en logistique, son sens du service client pour accompagner cette croissance et servir toujours plus de magasins à partir des sites de Verrières-en-Anjou et de Belleville », souligne Éric Szwaicer, Excellence Client Manager chez Kuehne+Nagel France. La flexibilité et « l’adaptabilité » étaient aussi de mise, souligne le 3PL, en mentionnant que l’enseigne propose 150 à 200 nouveaux produits chaque semaine, renouvelant sans cesse les 6 000 références d’un assortiment à bas prix couvrant 14 catégories, des indispensables du quotidien aux produits d’hygiène et de beauté jusqu’à l’univers maison / décoration. En pratique, la relation client entre Action et K+N repose sur des réunions quotidiennes sur l’opérationnel, hebdomadaires sur l’organisation des deux sites, et mensuelles sur les KPI, avec un accent sur l’amélioration continue. On notera toutefois que le discounter n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier en France, puisque sur ses 5 entrepôts à date, GXO s’était vu confier les deux premiers, et Geodis le dernier en date, dans les Bouches-du-Rhône. Qu’en sera-t-il sur son 6^ème entrepôt qui semble déjà se profiler, sur 80 000 m² près de Valenciennes (voir NL 3803) ? MR

Afin d’améliorer la résilience de la supply chain mondiale de son activité instruments de musique, le groupe Yamaha a opté pour deux solutions de visibilité dédiées au transport maritime signées Project44 (Ocean Visibility et Port Intel). Intégralement déployées depuis quelques mois, celles-ci doivent permettre au fabricant nippon de disposer d’une visibilité temps réel sur tous ses flux maritimes en disposant d’une multitude d’informations et d’analyses (niveau de performance des ports et ETA, notamment). Chaque année, ce sont environ 15 000 conteneurs maritimes qui sont expédiés par Yamaha au titre de son activité instruments de musique. « Plutôt que d’envisager un retour à la normale du fonctionnement des supply chains au lendemain de la crise sanitaire, nous avons préféré revoir notre façon de travailler en fonctionnant comme une tour de contrôle logistique, explique Tomohiro Kawami, directeur général de la division logistique de Yamaha. Grâce à une visibilité temps réel des flux et à la mise à disposition de nombreuses données, tous les membres de mon équipe travaillent désormais en mode proactif ». AD

La filiale française du promoteur-investisseur et gestionnaire d’entrepôts P3 Logistic Parks annonce l’acquisition d’un portefeuille d’actifs logistiques de 148 000 m² auprès de fonds gérés par Blackstone (pour un montant non dévoilé). Tous sont situés sur des marchés très prisés, en région lyonnaise (à Saint-Quentin-Fallavier et Dagneux), en vallée du Rhône (Saint-Rambert-d'Albon et Saulce-sur-Rhône), et dans l’ouest francilien à Rosny-sur-Seine. Ces sites sont entièrement loués à des prestataires logistiques ou des « expéditeurs de premier choix », et P3 entend procéder à des investissements complémentaires pour en améliorer la qualité ou l’empreinte carbone, et les aligner ainsi sur ses propres standards. « Grâce à cette acquisition, P3 France complète son portefeuille avec des actifs stratégiquement situés sur des marchés très concurrentiels. Notre capacité d’investissement nous permet de renforcer notre implantation sur les centres de gravité logistiques les plus importants en France, et de poursuivre notre dynamique de croissance sur l’hexagone », commente Adrien Beuriot, le directeur général de P3 France, qui voit son parc ainsi approcher les 500 000 m² dans l’Hexagone. MR

La robotique mobile devient incontournable en entrepôt comme en usine et ses spécialistes sont convoités, à l’image du canadien Clearpath Robotics, qui fait l’objet d’une offre de rachat par Rockwell Automation. Grand nom américain de l’automatisation industrielle et de la transformation numérique (7,7 Md$ de CA, 28 000 collaborateurs et des clients dans plus de 100 pays), ce dernier annonce la signature d’un accord avec la jeune pousse fondée en 2009 en Ontario, qui a développé une gamme d’AMR couvrant de nombreux champs d’application –indoor comme outdoor– et qui s’emploie à en perfectionner les technologies, notamment les volets logiciels et d’intégration. Clearpath Robotics propose notamment sous la marque Otto Motors des robots mobiles autonomes dédiés aux bâtiments industriels et aux entrepôts. On notera qu’avant l’été, la société avait déjà fait l’objet d’une prise de participation de la part de Mitsubishi Electric Corporation, géant japonais dont l’offre couvre un large spectre de matériels et d’équipements électriques. Le vent semble finalement avoir tourné en faveur de Rockwell Automation, qui devrait consacrer à cette acquisition une partie du montant qui devraient être tiré de la revente –mis à l’agenda avant l’été– de ses parts dans PTC, l’éditeur leader en matière de PLM (Product Lifecycle Management). Quant à l’acquisition programmée de Clearpath Robotics, sa finalisation est annoncée pour la fin d’année ou le début 2024, Rockwell comptant ainsi approfondir l’accompagnement de ses clients industriels dans leur transformation et l’automatisation de leurs opérations, y compris logistiques. Et des synergies sont évoquées avec les propres technologies et solutions logicielles de Rockwell (côté contrôleurs programmables ou MES, par exemple), ou celle de ses partenaires, notamment en matière de bras robotisés. MR

Conçu pour des entrepôts où l’optimisation de l’espace et la productivité sont des facteurs prépondérants, le nouveau préparateur de commandes PXV que Still met sur le marché est adaptable selon les besoins de chaque client, de la largeur du châssis à la longueur du mât, en passant par la hauteur du toit de protection. Avec une hauteur de préparation de commandes de 14,5 m et une capacité de charge de 1 200 kg, Still le présente comme l’un des chariots les plus performants de sa catégorie. A noter notamment ses barrières inclinables qui réduisent la distance entre le chariot et le rayonnage pour éviter toute torsion de la colonne vertébrale du cariste lors de la préparation de commandes en hauteur. Des protections pour les genoux et aux différents appuis peuvent être ajoutées en option. Ces engins peuvent également bénéficier de l’interface iGo pilot navigation, qui communique avec le WMS pour déterminer automatiquement, sans intervention du magasinier, le parcours optimal dans les allées jusqu’au prochain emplacement. JLR

Après deux ans de travaux, Arvato Supply Chain Solutions a inauguré un centre de distribution pour l’enseigne de parfumerie allemande Douglas, qu’il a fait construire à Hamm, au nord-est de Dortmund (38 000 m²). Destinée à approvisionner les magasins de son client ainsi qu’à traiter ses commandes e-commerce à la fois sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, l’installation est dotée de nombreuses solutions technologiques qui ont nécessité un investissement de plus de 70 M€. Arvato Supply Chain Solutions, qui triple ses capacités pour le groupe Douglas en Allemagne grâce à ce nouveau centre de distribution, a déployé un système de stockage à navettes OSR Shuttle Evo de chez Knapp (plus de 130 000 emplacements, 500 navettes), adossé à huit kilomètres de convoyeurs, trois trieurs à bande, 32 stations de picking et plusieurs machines d’emballage automatisé. En pleine exploitation, le site sera capable d’expédier quotidiennement quelque 114 000 colis. « Avec ce nouveau site, nous franchissons une étape décisive en associant nos activités magasins et e-commerce dans une installation ultra-moderne pour répondre aux attentes de nos clients et fournisseurs sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse » a déclaré Sander van der Laan, le Pdg du groupe Douglas. AD

Encore un nouveau partenaire pour le chinois Hai Robotics : en l’occurrence l’éditeur / intégrateur britannique Logistex, qui avait déjà déployé en début d’année ses solutions à base de robots autonomes chez le distributeur John Lewis à Fenny Lock, dans l’agglomération de Milton Keynes (voir NL 3760). Spécialiste de plus en plus en vue de l’automatisation intralogistique, Hai Robotics étoffe ainsi une liste déjà longue de partenaires intervenant uniquement en local ou au niveau mondial (Savoye, SSI Schäfer, Körber Supply Chain, Breathe Technologies, Invar Group, etc.). Fort de cet accord, Logistex pourra proposer ses solutions de stockage et transfert de bacs reposant sur des robots mobiles autonomes dits ACR (Autonomous case-handling robot). « Ce partenariat représente une étape importante dans notre volonté de devenir le principal fournisseur de solutions robotiques intégrées parmi les entreprises évoluant dans la même catégorie que nous, indique Tony Gruber, directeur général de Logistex. Les solutions de notre partenaire renforcent notre portefeuille d’offres susceptibles de répondre aux attentes de nos clients ». AD