C’est un partenariat sur 5 ans, le plus long qu’il ait jamais signé avec une grande école ou une université, que Renault Group a officialisé vendredi dernier avec l’École des Ponts ParisTech et son laboratoire de mathématiques appliquées de renommée internationale, le Cermics. Comme pour souligner le caractère stratégique de cet accord, c’est le nouveau directeur Supply Chain monde de Renault Group, Denis Le Vot (également CEO de la marque Dacia) qui l’a paraphé aux côtés d’Anthony Briant, le directeur de l’École des Ponts ParisTech. L’objectif : travailler activement à l’optimisation de bout en bout et à grande échelle de la supply chain de Renault (en pleine transformation du fait de l’électrification des véhicules) : network design, planification intégrée inbound et outbound, planification de production « end-to-end », traçabilité, etc. Comment ? En faisant appel à l’expertise des chercheurs et doctorants du Cermics en matière d’outils mathématiques et numériques tels que la recherche opérationnelle, les méthodes stochastiques, la théorie des jeux, le machine learning, apprentissage sur graphe et l’IA générative, afin de résoudre des problèmes combinatoires extrêmement complexes, à partir de volumes massifs de données. « Nous avons un jumeau numérique sur la supply chain amont et nous sommes en train de l’étendre sur l’aval et l’arborescence de fournisseurs de rang 1 à n. Mais comment s’organiser pour mettre de l’intelligence dans ces volumes colossaux de data ? C’est là que nous avons besoin de la recherche car il n’existe pas de solutions toutes faites, c’est la Terra Incognita » a déclaré Denis Le Vot. Ce partenariat va se concrétiser par une collaboration étroite entre le Cermics et les équipes de la transformation digitale de la SC de Renault (placée sous la direction de Sébastien Liorzou) pour définir des sujets d’études et de thèses issus de problématiques concrètes. A l’image d’une première thèse lancée il y a deux ans sur le dispatch en temps réel d’une vingtaine de types d’emballages réutilisables et mutualisés entre 3 usines Renault et 1 500 fournisseurs. Un « use case » qui a donné lieu à un passage à l’échelle opérationnel en mars 2023, avec des gains significatifs : augmentation du taux de service, division par deux du coût d’emballage, réduction de 10% des émissions CO2. « Principalement, l’IA va nous aider sur trois volets, le change management de la supply, la mise en place d’une SC autonome où certaines décisions seront automatisées, et le chantier du mur mathématique pour trouver des algorithmes évolutifs et prédictifs afin de renforcer notre agilité et notre résilience » a par ailleurs déclaré Ludovic Doudard, General Manager Process Engineering Supply Chain chez Renault Group. JLR