À l’occasion de la COP 28, les dirigeants de CMA CGM, A.P. Moller-Maersk, Hapag-Lloyd, MSC et Wallenius Wilhelmsen, ont publié une déclaration commune sollicitant l’adoption de mesures réglementaires destinées à faciliter et accélérer la décarbonation du transport maritime. L’enjeu est notamment de permettre aux armateurs d’atteindre les objectifs fixés par l’Organisation maritime internationale (OMI) en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) des navires à horizon 2030 (-20%), 2040 (-70%) et 2050 (zéro émission nette). Les cinq signataires demandent que soit fixé une date limite pour la construction de nouveau navires fonctionnant uniquement aux combustibles fossiles, mais aussi que cela s’accompagne d’un calendrier clair pour les nomes d’intensité de GES pour les nouveaux navires comme pour les infrastructures d’approvisionnement en carburant, notamment pour rassurer les investisseurs. Ils demandent également la mise en place d’un mécanisme de tarification des GES qui rende plus compétitif les carburants verts pendant la période où ils cohabiteront avec les combustibles fossiles. « Cela peut être fait en répartissant la prime pour les carburants verts sur tous les combustibles fossiles utilisés, suggère la déclaration commune. Avec de faibles volumes initiaux de carburants verts, les effets inflationnistes sont minimisés. Le dispositif doit aussi comporter une incitation réglementaire croissante à réaliser des réductions d’émissions plus importantes. Au-delà, les recettes générées par le mécanisme devraient être affectées à un fonds de recherche, de développement et de démonstration, ainsi qu’à des investissements dans les pays en développement afin d’assurer une transition juste qui ne laisse personne de côté ». Pour que les investissements se concentrent où ils auront davantage d’impact sur la baisse de l’empreinte carbone, les armateurs souhaitent aussi que l’appréciation de la conformité réglementaire en matière de GES puisse s’établir sur la base d’un groupe de navires, et non pas seulement à l’unité. Enfin, ils préconisent une base réglementaire en matière de GES sur tout le cycle de vie des navires afin d’aligner leurs décisions d’investissement sur les intérêts climatiques et d’atténuer ainsi le risque d’immobilisation d’actifs. AD