COP en flop ?
Aurait-on définitivement jeté l’éponge sur l’atteinte des objectifs fixés par les accords de Paris en 2015 lors de la Cop 21 ? A l’époque, tout le monde s’était accordé sur l’impérative nécessité de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Mais l’eau a coulé sous les ponts, et les émissions de gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter au niveau mondial malgré les efforts engagés, entre autres, par les directeurs Supply Chain. Pourtant la Cop 28 de Dubaï en décembre a réaffirmé solennellement cet objectif à +1,5°C. Mais qui y croit encore ? Apparemment pas notre gouvernement. La semaine dernière, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu a réuni des élus, citoyens, experts, acteurs économiques et de la société civile dans le cadre d’une initiative intitulée « La France s’adapte ». Leur constat est clair : alors que les effets du réchauffement climatique vont continuer à s’aggraver, il ne faut pas baisser les bras mais d’ores-et-déjà préparer un plan d’adaptation du pays à une augmentation de +4°C en 2100 (+3°C au niveau mondial). Dans le dossier de presse, on apprend qu’à cet horizon de temps Lille sera sous le climat actuel de Bilbao, Paris celui de Montpellier et Marseille celui de Séville ! Toutes choses égales par ailleurs on pourrait s’en réjouir, sauf qu’il y aura de graves conséquences en termes de reculs du trait de côte du littoral, d’ampleur des inondations, de raréfaction des ressources en eau, etc. L’objectif des +1,5° ou +2°C était censé éviter le risque d’un emballement climatique irréversible. S’il n’est plus crédible, quelle nouvelle limite se fixera-t-on pour réduire ces émissions de GES ? Jean-Luc Rognon