Attention, l’adaptation du secteur transport et logistique aux mutations auxquelles il est confronté en matière environnementale, réglementaire, digitale et d’attractivité ne sera pas chose aisée et cela aura forcément un coût. C’est le message fort qu’ont fait passer hier certains des intervenants de la conférence inaugurale du salon SITL. Dans le domaine de la décarbonation, le Pdg de Ceva Logistics Mathieu Friedberg a ainsi souligné qu’il était nécessaire aujourd’hui de faire de l’évangélisation auprès des clients et des fournisseurs car cette adaptation va surenchérir de façon significative le coût des supply chains. « Il ne faut pas se leurrer, a expliqué le dirigeant du prestataire logistique filiale du groupe CMA CGM. Le coût de la soutenabilité des supply chains sera très très important ». De son côté, la présidente de France Logistique s’est risquée à une estimation de cet investissement : au moins une dizaine de milliards d’euros, ce qui nécessitera de définir le partage de ce surcoût entre acteurs de l’écosystème. « La décarbonation des supply chains passe notamment par une optimisation du maillage des entrepôts, une augmentation de la massification des flux et le recours à de nouvelles motorisations » a également rappelé Anne-Marie Idrac. Pour autant, malgré les efforts en cours et à venir du secteur transport et logistique, l’atteinte de l’objectif fixé par la COP21 de limiter à 2°C la hausse globale des températures au niveau mondial d’ici à 2100 ne va pas de soi. « La transition écologique n’est pas assez rapide au niveau global, a estimé Fabrice Bonnifet, directeur développement durable & QSE du groupe Bouygues. D’après les scientifiques du Giec, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et si on prenait vraiment conscience de qu’il conviendrait de faire pour éviter le pire dans quelques années, il faudrait baisser ces émissions en valeur absolue de plus de 5% par an. Cela correspond aux émissions annuelles d’un pays comme le Japon ». AD