Newsletter quotidienne n° 3980

Un système « tote-to-person » à grande échelle composé de 500 robots mobiles autonomes (AMR) qui manipulent 70.000 bacs sur des racks de stockage jusqu’à 5,5 m et les acheminent vers 27 stations de picking pour la préparation des commandes. C’est ainsi que GXO décrit la solution robotique inédite mise en œuvre sur plus de 12.000 m² d’un site opérer pour le compte d’un « important distributeur mondial d'articles de sport ». «Nous avons tiré parti de l'expertise et des ressources de notre réseau mondial pour soutenir cette première mise en œuvre sur un nouveau marché. Notre approche de la conception de solutions axée sur les opérations a joué un rôle déterminant dans la résolution des problèmes de nos clients et dans la poursuite de leurs objectifs stratégiques » a déclaré Adrian Stoch, Chief Automation Officer chez GXO. En revanche, le 3PL ne donne aucune information ni sur le fournisseur de la technologie ni sur le nom de ce client « mystère », dont il gère une part croissante de ses opérations logistiques en Europe. Nous savons de notre côté qu’il s’agit de Decathlon, et que l’installation concerne l’un des 4 CAC (Centre d’Approvisionnement Continental) qu’il compte dans l’Hexagone, en l’occurrence celui situé en région lyonnaise. Toujours selon nos informations, la solution mise en place à l’initiative de GXO se compose notamment de robots Geek+, que ce soient ceux de la série P pour le déplacement des bacs, ou des RoboShuttles qui peuvent les prélever dans des racks. Il est à noter d’ailleurs que le spécialiste chinois de l’automatisation intralogistique à base de robots mobiles a déjà travaillé directement avec Decathlon pour plusieurs projets en Asie et au moins trois en Europe (voir NL 3482). JLR

La stratégie d’Amazon pour développer ses infrastructures logistiques détonne souvent, et c’est cette fois le nom du prestataire que le géant du e-commerce va mobiliser dans l’Hexagone qui surprend : le géant des mers danois Maersk prend à bail les 100.000 m² de l’entrepôt flambant neuf de GLP à Denain, près de Valenciennes et de la frontière belge. C’est la maire de la ville Anne-Lise Dufour qui a annoncé cette implantation et révélé le nom du client final qui en bénéficiera, en se félicitant de l’impact attendu sur l’économie locale et de la création de plusieurs centaines d’emploi. Peu de détails ont filtré, sachant qu’Amazon exige de ses partenaires la plus grande discrétion, mais on rappellera que la plupart des grands brokers spécialisés en immobilier logistique avaient été mobilisés pour trouver un exploitant à cet entrepôt XXL livré à la rentrée 2023 à l’investisseur-développeur GLP (voir NL 3825), lequel avait acquis un an plus tôt ce programme alors en construction auprès du 3PL nordiste Log’S (voir NL 3598). La satisfaction affichée par la maire de Denain et la communauté d’agglomération de La Porte du Hainaut tient notamment au fait que ce projet repose sur le redéveloppement de longue haleine d’une friche issue d’un ex-site d’Usinor. Et l’arrivée de Maersk devrait permettre d’en tirer tout le potentiel : au-delà de ses 16 cellules et de sa centaine de portes à quai, le bâtiment bénéficie d’un embranchement ferroviaire avec l’aménagement d’un quai de 620 m le long d’une de ses façades. Et si l’armateur n’est pas un novice en logistique, on notera le potentiel fluvial du site, Denain permettant de relier le port de Dunkerque ou ceux du range nord-européen qui concentrent l’essentiel du trafic de conteneurs. La nature des opérations sur place n’est à ce stade pas évoqué, ni le rôle de ce vaste entrepôt dans le schéma logistique d’Amazon en France (qui compte notamment dans la région un entrepôt de stockage / préparation de taille quasi équivalente, ouvert il y a une dizaine d’années à Lauwin-Planque, près Douai). Quant au calendrier de lancement des opérations, on peut le déduire des annonces de recrutement lancées par Maersk, qui évoquent l’automne 2024. MR

Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire d’Urb-it France. Les juges n’ont pas jugé recevable l’offre de reprise déposée par le Parisien Miist group, un logisticien du dernier km, dirigé par ses fondateurs, Morad, Moïse et Hassane Sahbani (voir NL 3936). De son côté, Redspher avait retiré son offre, déposée dans le cadre du redressement judiciaire d’Urb-it France. De source syndicale, les 81 salariés en CDI ont été licenciés, à l’exception de six d’entre-eux, salariés protégés. Ni le dirigeant d’Urb-it France, Stéphane Toutin, ni Segro, le bailleur de l’entrepôt de 800 m² du logisticien qui opérait Porte d’Aubervilliers, à Paris, n’ont donné suite à nos sollicitations. En janvier 2024, la startup du dernier kilomètre Fin, basée à Londres, avait annoncé l’acquisition de la maison-mère d’Urb-it France. Créée en 2023 par un ancien de Google et de Bolt, Fin avait expliqué que l’acquisition de la société Urb-it lui donnait accès à des clients comme Zara, Shein et Aliexpress. VL

Sur le salon Automation Trade Show à Chicago (6-9 mai), le spécialiste de l’automatisation industrielle Comau a dévoilé sa solution MI.RA/Onepicker, MI.RA signifiant Machine Inspection Recognition Archetypes. Il s’agit d’un système de vision et de guidage basé sur l’IA qui peut être installé sur n’importe quel bras robotisé collaboratif (pas forcément ceux de Comau) pour lui permettre de prélever de façon autonome des objets hétérogènes placés de manière aléatoire, pour des opérations de dévracage, de préparation de commandes de petites pièces, de kitting, de tri, ou de réappro. « L’engagement de Comau en faveur de l’automatisation pour les entreprises de toutes tailles avec des solutions robotisées intelligentes s’étend désormais aux opérations complexes de préparation de pièces dans des secteurs tels que l’entreposage et la fabrication, entre autres » a déclaré Nicole Clement, directrice de la BU Solutions d’Automatisation Avancées de Comau. L’entreprise basée à Milan (Comau signifie COnsorzio MAcchine Utensili) a été fondée en 1973 au sein du groupe Fiat pour commercialiser la technologie industrielle de la marque auprès d’autres constructeurs mondiaux. Comau, qui fait désormais partie du groupe Stellantis, emploie aujourd’hui 3.700 personnes dans 13 pays, avec 12 sites de fabrication. JLR

Filiale du groupe de distribution automobile Jean Lain Mobilités depuis 2020, le fabricant de vélos-cargo Kleuster a confié sa direction générale à Okan Cavusoglu. Succédant à Gérard Têtu, le fondateur de l’entreprise, ce diplômé de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) est issu des rangs du constructeur de poids lourds et d’utilitaires Renault Trucks, qu’il a intégré en 2002, d’abord au sein du bureau d’études, puis à la stratégie, au développement produit et à la qualité. Ces trois dernières années, il était responsable d’une équipe dédiée à l’accompagnement des clients dans leur transition énergétique chez Renault Trucks France. Depuis fin 2022, cette filiale du groupe Volvo assemble à grande échelle le vélo-cargo à assistance électrique Freegônes de Kleuster dans son usine historique de Vénissieux (69) et le commercialise dans son réseau de distribution en France (voir NL 3641). Dans son nouveau rôle de directeur général, Okan Cavusoglu aura notamment pour missions de renforcer les synergies entre les deux sociétés, d’optimiser le parcours client de tous les acquéreurs du vélo-cargo, et d’animer le réseau de distribution de Renault Trucks. Actuellement disponible en plusieurs versions (cellule sèche, frigorifique, food, plateau et benne, notamment), le Freegônes a déjà séduit des centaines d’entreprises et de collectivités (Véolia, Métropole Grand Lyon, Transcan, Nicollin, Suez, Livrado, etc.). Sa commercialisation a en outre débutée à l’international, aux Pays-Bas au sein d’un show-room de la société Bluekens EV, un des distributeurs néerlandais de Renault Trucks « À travers cette nomination, nous entendons bien renforcer la place de Kleuster et de son Freegônes dans le paysage de la cyclo logistique française et européenne », souligne Jean-Michel Lain, le président de Kleuster et de Jean Lain Mobilités. AD

Le groupe Ryder, qui notamment propose en leasing des camions aux transporteurs, vient de publier un rapport sur la transition délicate vers les camions électriques. Sa comparaison entre véhicule électrique et diesel tourne à l’avantage du second. Le cout d’achat est trois fois supérieur, l'entretien des camions électrique est difficile, l’installation des centres de recharge se fait attendre. Et lorsque les équipements sont enfin là, il faut attendre plusieurs heures pour recharger les batteries. Conclusion du 3PL: les couts de fonctionnement d'un camion électrique en Californie sont 56% plus chers que ceux d'un diesel. CCT