Déjà net sur la seconde partie de 2023, le repli de la demande placée en immobilier logistique n’a pas été enrayé sur ce premier semestre, constate note CBRE dans son commentaire des chiffres Immostat portant sur les transactions >5.000 m² dans l’Hexagone. Avec un peu plus d’1,4 M de m² commercialisés, le recul est de -31% « par rapport à la moyenne quinquennale » (le choix de ce référentiel plutôt que celui de du 1er semestre 2023 dérogeant aux habitudes). Même si CBRE relève une « orientation à la hausse des volumes placés au 2ème trimestre », l’activité transactionnelle est bridée, note Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif Agence I&L France : « Les entreprises prennent toute la mesure des incertitudes, d’où davantage de prudence dans l’élaboration et l’exécution des stratégies immobilières. En outre, certains utilisateurs se retrouvent dans une situation de sous-exploitation de leurs surfaces logistiques en lien avec des niveaux de stocks plus bas face à une consommation qui peine à redémarrer ». Côté géographie des transactions, seuls les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire ont surnagé au-dessus des moyennes quinquennales en matière de demande placée, notamment pour avoir concentré les rares transactions XXL de plus de 50.000 m² du semestre, en lien avec des prestataires logistiques au service d’acteurs du e-commerce (à l’image des 100.000 m² pris à bail par Maersk pour le compte d’Amazon à Denain, voir NL 3880). Tentant de positiver, CBRE note en regard que l’offre disponible continue de progresser et atteint 3,1 M de m² à fin juin, soit +58% sur un an. Si c’est pour une bonne part lié à des libérations d’entrepôt d’acteurs en difficulté, cela permet de voir le taux de vacance national remonter vers le seuil de tension estimé à 5 %, même si la fluidité sensée en découler ne concerne pas les marchés structurellement déficitaires en offre comme les pôles marseillais, lyonnais, bordelais ou toulousain. En revanche, cela ralentit le renchérissement des loyers de ces dernières années. Des tendances qui devraient se prolonger, note CBRE, estimant un rattrapage d’ici la fin d’année « difficilement envisageable ». MR