Newsletter quotidienne n° 4044

Dans une semaine, le 1er octobre, la quasi-totalité des ports de la Côte Est des Etats-Unis risque de se retrouver paralysée suite à une grève générale des dockers, pour la première fois depuis 1979. Comment les chargeurs peuvent-ils réagir face à cette menace ? Nous avons interrogé Mia Ginter, directrice des activités Export maritime Amérique du Nord chez le grand 3PL et freight forwarder américain C.H. Robinson. « Globalement, nous avons conseillé depuis plus d’un mois à nos clients qui le peuvent d’avancer leurs commandes ou leurs expéditions avant la grève, mais ce n’est pas toujours possible dans certains secteurs comme la pharma ou l’automobile par exemple ». Pour l’import maritime, CH Robinson suggère d’attendre de voir si la grève sera de courte durée ou non. « Si le conflit se poursuit au bout d’une semaine, les navires actuellement en route vont sans doute devoir quitter les ports concernés pour aller décharger les conteneurs au Canada ou au Mexique et retourner vers les ports d’origine pour charger d’autres marchandises. Les chargeurs pourront ainsi faire récupérer leurs marchandises stockées sur les ports canadiens et mexicains quand la grève sera terminée ». (voir suite). JLR

Côté export, les options envisagées par C.H. Robinson pour faire face aux contraintes de la grève portuaire qui s’annonce sur la Côte Est des Etats-Unis (voir article précédent) sont plus étendues. « Nous sommes en train d’arranger différentes solutions vers l’Europe, par exemple la possibilité de router via le Canada, via les ports de Montréal, de Halifax, ou de Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) en utilisant des liaisons ferroviaires via les hubs de Chicago, Detroit, ou Minneapolis. Et puis pour l’Europe, il y a aussi deux ports sur la côte Est qui ne sont pas syndiqués, celui de Portland dans le Maine (compagnie maritime Eimskip) et de Chester en Pennsylvanie (compagnie ICL) » nous précise Mia Ginter, directrice des activités Export maritime Amérique du Nord chez C.H. Robinson. Pour les autres marchés, notamment l’Asie et l’Océanie, la solution, à part le fret aérien, est de se tourner vers la côte Ouest. Le problème : les risques de blocages du fait des forts volumes de conteneurs et du goulet d’étranglement dû à la rupture de charge ferroviaire entre l’Est et l’Ouest des Etats-Unis (notamment à Chicago). « On doit se préparer aussi pour l’envoi de conteneurs par camions » souligne Mia Ginter. « Au début de ce mois de septembre, notre conseil à nos clients a été de commencer à changer la direction d’au moins une partie de leurs conteneurs afin d’être référencé sur cette route alternative avant qu’elle ne devienne complètement embouteillée ». D’autant que même si la grève n’est finalement que de courte durée, chaque jour d’arrêt provoquera sans doute dans chaque port une semaine de congestion pour résorber les files d’attentes et reformer les stocks de conteneurs vides utilisables pour l’export. JLR

Depuis le début du mois, Relais Colis a lancé sur l’agglomération rouennaise un pilote pour un nouveau service d’éco-collecte en points relais destiné à recycler les articles de sport et de textile, les chaussures et les petits appareils électriques hors d’usage, en partenariat avec les éco-organismes Refashion et Ecologic. Le dispositif repose largement sur la plateforme digitale de retour dématérialisé SMART. Pour le particulier, il suffit de se rendre sur le site Relais Colis rubrique « éco-collecte », de télécharger le QR code de la catégorie de produits à recycler et de déposer gratuitement son colis (moins de 20 kg et moins de 1, 70 m de développé) à son relais colis habituel. Une analyse est en cours pour un déploiement à grande échelle. JLR

Une cellule dédiée à la rénovation a été créée avant l’été par le contractant général GSE au sein de sa BU Logistique, et placée sous la gouverne de Clément Theillay en tant que directeur Activité Rénovation Logistique. Son équipe accompagnera la clientèle diversifiée de GSE face à la montée en puissance en immobilier des enjeux liés à l’urgence climatique, à l’évolution constante des réglementations ou des usages. Avec de nombreuses rénovations d’entrepôts à son actif ses dernières années, GSE a développé un spectre d’expertises auquel la création de cette cellule donne de la visibilité. A la tête d’une équipe qui compte quatre autres personnes, Clément Thiellay aura pour mission d’apporter aux clients des solutions sur une large palette de sujets relevant de la réduction des consommations énergétiques ou de l’empreinte carbone, de la transcription pratique du décret tertiaire, de la loi EnR ou de la loi ZAN, et bien sûr de la transformation et de l’adaptation du bâti à l’évolution des besoins des utilisateurs, qu’il s’agisse de mise en conformité ICPE, d’amélioration de la fonctionnalité des espaces ou du confort aux occupants. Âgé de 38 ans, il est diplômé de l’école d’ingénieur Polytech Savoie avec une spécialisation Environnement - Bâtiment - Energie Renouvelable, complétée par une formation dédiée à l’écoconstruction. S’il avait débuté sa carrière au sein de GSE en tant qu’ingénieur d’affaires à Grenoble, il a ensuite exercé pendant 7 ans en Polynésie que sein d’un bureau d’études puis d’une entreprise de construction générale, avant de fonder la société IDEO pour des prestations d’AMO ou de contractant général. Il avait regagné la métropole et les rangs de GSE en 2017, dans des fonctions projets ou développement sur des réalisations d’envergure associant par exemple Segro et Grand Frais, Goodman et Amazon ou C-Logistic, Immasset et Mabéo. MR

Une nouvelle opération de croissance externe se profile à l’horizon pour CMA CGM. L’armateur français a annoncé la signature d’un accord définitif et irrévocable portant sur l’acquisition d’environ 48% de Santos Brasil, principal opérateur d’infrastructures portuaires au Brésil. Réalisée via le rachat de titres détenus par le gestionnaire d’actifs brésilien Opportunity, l’opération doit être finalisée au 1^er trimestre 2025. Elle sera suivie ensuite par une OPA de CMA CGM lancée sur le capital restant de Santos Brasil, entreprise valorisée 1,8 Md€ qui va sensiblement renforcer la présence et les capacités de l’armateur français dans la région. Santos Brasil dispose de 8 actifs sur le littoral brésilien, dont 3 terminaux à conteneurs, 1 terminal pour véhicules, 1 terminal de vracs liquides et 3 plateformes logistiques opérées par sa filiale Santos Brasil Logistica. Situés dans les ports de Santos, Imbituba, Vila do Conde, Itaqui et São Paulo, ces actifs incluent le plus grand terminal à conteneurs d’Amérique du Sud, le terminal Tecon Santos, dans l’État de São Paulo (qui traite 40% des volumes brésiliens et a une capacité de 2,5 millions d’EVP pouvant aller jusqu’à 3 millions). « Cette acquisition marque une étape majeure dans notre stratégie de développement portuaire et renforce notre position d'opérateur mondial de terminaux multi-utilisateurs avec désormais près de 60 participations dans le monde », souligne CMA CGM. L’armateur opère au Brésil depuis plus de 20 ans où il compte 8 bureaux et plus de 10.000 collaborateurs, dont ceux de sa filiale de transport côtier intra-régional/intermodal Mercosul Line, et ceux de Ceva Logistics (7.500 collaborateurs sur 36 sites totalisant 530.000 m²). AD