L’immobilier logistique continue de pâtir d’un faible niveau de transactions sur le marché locatif, avec seulement 1,6 millions de m² placés sur les 9 premiers mois de l’année, selon le bilan à fin septembre d’EOL*. Soit un volume en chute de 38% par rapport à une année 2023 qui n’avait pas été si florissante. Le broker et conseil a ainsi recensé seulement 67 transactions, contre 115 l’an passé sur la même période. « Les bâtiments de 10.000 à 20.000 m² demeurent les plus prisés, mais on observe un rééquilibrage avec une augmentation des transactions pour ceux de plus grande taille », note Jean-François Mounic, le directeur général d'EOL. Côté géographie de la demande placée, le Top 3 des régions reste inchangé, le Centre-Val de Loire devançant les Hauts-de-France et l’Ile-de-France (qui reste très en deçà de sa moyenne quinquennale, tandis que le marché s’avère particulièrement atone dans la moitié sud de l’Hexagone). Quant au profil des preneurs, ce sont les prestataires logistiques qui continuent de prédominer, qu’il s’agisse de grands groupes, d’ETI ou de PME, devant les grossistes et les industriels. « Alors que le niveau d’offre a beaucoup augmenté, un certain nombre de projets ayant été livrés et des bâtiments libérés, et vu que la demande reste contrainte, le taux de vacance a grimpé pour atteindre 7,1%, niveau le plus élevé depuis plusieurs années », poursuit-il, tout en relevant que l’offre à venir et le nombre de projets avec PC obtenus sont en hausse. Cette atonie côté demande contraste d’ailleurs d’autant plus avec la dynamique qui s’est réenclenchée côté investissements : ils ont plus que doublé par rapport à la même période en 2023, pour atteindre 2,2 Md€ sur les trois premiers trimestres. « La logistique est une classe d’actifs privilégiée par les investisseurs, tout comme les locaux d’activités, certains pariant sur une reprise du marché locatif et sur la valeur à long terme de projets sécurisés aux localisations prime dans un contexte de raréfaction du foncier économique », conclut Jean-François Mounic. MR
*L’analyse d’EOL porte sur le marché des entrepôts à partir de 10.000 m² sous le régime des activités classées ICPE.
Jean-François Mounic, directeur général d’EOL ©EOL