Alors que l’Assemblée nationale est censée se prononcer aujourd’hui sur le budget de la Sécurité sociale, avec la forte probabilité d’un recours au 49.3 et l’épée de Damoclès d’une première motion de censure pour le gouvernement Barnier, une commission mixte paritaire se réunit dès demain pour rendre ses conclusions sur le Projet de Loi de Finances 2025. En ce qui concerne les filières logistique et transport, un certain nombre d’amendements sont théoriquement à l’agenda, notamment la taxe ciblant les entreprises qui n’atteignent pas les objectifs de verdissement de leurs parcs de 100 véhicules et plus (VUL compris), l'extension de la Tascom aux entrepôts de plus de 10.000 m², la majoration de la TFPB (Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties) sur les entrepôts et centres de distribution, ou encore la taxe exceptionnelle sur les grandes entreprises de fret maritime. Cela dit, même si toute la profession s’insurge face à ces coups de canif à la compétitivité du secteur, ces sujets pèseront au final bien peu dans la balance, si vote de censure il y a. Ce 21 novembre à l’occasion de la journée France Logistique, le gouvernement annonçait pourtant la feuille de route 2025-2026 du transport de marchandises et de la logistique. On y parle d’une « nouvelle impulsion » à la stratégie nationale logistique au service d’une France compétitive, résiliente, souveraine et acteur majeur de la transition écologique. Et parmi les 3 axes (développement économique et souveraineté, transition écologique, territorialisation) et 14 objectifs prioritaires, on peut notamment y lire qu’il convient de « veiller à la compétitivité du pavillon français de TRM » et de « développer une stratégie foncière pour accroître la performance économique et environnementale de l’armature logistique française ». N’y aurait-il pas comme un hiatus entre ces grands mots, qui se veulent rassurants, et le feu d’artifice de taxes évoqué précédemment ? « T’as qu’ces mots » chantait le groupe Téléphone dans les années 80… Jean-Luc Rognon
© S. Trouvé