Faute notamment d’un cadre réglementaire clair et d’un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène par électrolyse, la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné est aujourd’hui en cale sèche. Cette énergie n’en fait pas moins partie des options de décarbonation du groupe Sogestran : l’armateur fluvial a baptisé ce mardi à Paris une nouvelle barge fonctionnant à l’hydrogène vert baptisée Zulu 06, conçue pour répondre aux défis de la livraison urbaine. Première unité de ce type en Europe, elle a une capacité d’emport de 400 tonnes et une autonomie de 500 km grâce à deux piles à combustible de 200 kW alimentées par 300 kg d’hydrogène décarboné stocké à 300 bars. Opérée par la Compagnie Fluviale de Transport, la filiale de Sogestran spécialisée dans le transport fluvial industriel, cette barge fera office de démonstrateur pendant plusieurs mois en attendant de trouver les clients qui accepteront le surcoût de ses frais de navigation (l’hydrogène décarboné est plus coûteux que celui produit à partir d’hydrocarbures). « Si la filière hydrogène reste en construction, chaque pierre apportée à l’édifice joue un rôle dans sa démocratisation et permettra in fine de structurer une chaîne de valeur complète, souligne Pascal Girardet, Pdg du groupe Sogestran. Avec le Zulu 06, nous franchissons une étape essentielle pour le transport fluvial. Ce bateau incarne l’excellence technologique mais aussi notre engagement en faveur d’une mobilité durable et performante ». Il est le fruit de six années de recherche menées par l’armateur dans le cadre du projet européen Flagships visant à promouvoir les solutions zéro émission sur les fleuves en Europe. À ce titre, il a bénéficié d’un soutien financier et technique de l’UE via le Clean Hydrogen Partnership, ainsi que de VNF via le Plan d'aide à la modernisation et à l'innovation co-financé par l’Ademe et la région Île-de-France. AD