Partenaire du programme d’envergure mondiale ITER depuis 2012 avec sa casquette de logisticien industriel, le groupe Daher s’est vu renouveler la confiance de la gouvernance de ce projet hors norme, centré sur l’installation internationale* de recherche toujours en construction à Cadarache, sur la commune Saint-Paul-lez-Durance (13). Le réacteur thermonucléaire expérimental entrepris vise à démontrer la faisabilité de la fusion thermonucléaire comme source d’énergie durable, à développer les technologies pour les réacteurs du futur et à en former les futurs spécialistes. Pour soutenir les prochaines étapes, un premier contrat concernant Daher est renouvelé pour la période 2024-2028 ; il relève de la logistique industrielle et in situ, en l’occurrence sur la gestion des composants –plus de 2 millions à ce jour– stockés sur les sites de Cadarache et l’entrepôt dédié ouvert par le logisticien près du port de Marseille-Fos (voir NL 2405). Le tout mobilise 60 collaborateurs, et inclut la gestion des flux entrants et sortants avec des impératifs liés à la sûreté nucléaire. Un second contrat couvre la période 2025-2031 et relève de la logistique internationale, pour l’acheminement des composants depuis les usines des États membres jusqu’à Cadarache (la construction repose sur un principe de « fournitures en nature » par les membres, chacun chargé de fabriquer tels systèmes ou pièces, et de les livrer à ITER qui les assemble et les installe). Côté Daher, cela implique des services de planification, d’emballage, de gestion douanière, d’assurance et de transport multimodal de bout en bout, avec une synchronisation essentielle pour respecter les échéances de construction. Or certains de ces équipements sont clairement hors norme : à l’image du prochain acheminement depuis l’Italie des secteurs de chambre à vide, pesant 600 tonnes chacun, ou des modules du solénoïde central depuis les États-Unis. Sur 2025, une vingtaine de convois exceptionnels sont ainsi prévus, et pour transporter et manutentionner de tels composants, Daher fait valoir l’emploi –en première mondiale– de remorques modulaires électriques (SPMT). Cette dimension innovation s’illustre aussi par le recourt à l’IA pour optimiser les besoins en espaces de stockage et anticiper les contraintes (les participants à notre Forum d’été 2019 consacré à l’IA se souviendront peut-être d’un témoignage de Daher aux côtés de DCbrain, voir NL 2958). MR
*Le programme ITER compte sept « membres » (Union européenne, Chine, Inde, Japon, Corée, Russie, États-Unis), réunissant 35 pays.
Une version électrique de remorque modulaire a été développée pour ITER et Daher par le spécialiste hollandais Mammoet, et utilisée la 1ère fois en février 2024 pour la manutention d’un aimant de 350 tonnes. © ITER