Mardi dernier, jour de mise en œuvre des mesures de confinement en France, Airbus avait mis à l’arrêt ses sites de production et d’assemblage français et espagnols pour quatre jours, dans une logique de « stop and fix » (voir NL 3099). Dans un communiqué diffusé hier soir, la direction de l’avionneur annonce une reprise partielle de ces activités ce lundi, malgré les fortes réticences syndicales exprimées ces derniers jours côté salariés. L’avionneur fait valoir les « importants travaux visant à garantir la santé et la sécurité de ses employés, tout en assurant la continuité de ses activités » menés dans l’intervalle, et son soutien aux « personnes qui, dans les services de santé, d’urgence et autres services publics, s’appuient sur ses avions, hélicoptères, satellites et services pour accomplir leurs missions critiques ». En pratique, il s’agirait de relancer une partie des opérations sur des sites aussi bien dédiés à l’aviation commerciale que militaire ou spatiale, y compris du côté de Stelia, sa filiale à 100% qui conçoit et fabrique des aérostructures. En France, seraient concernés ses sites de Loire-Atlantique et des régions toulousaine et parisienne, mais aussi de la Somme (pour Stelia) ou des Bouches-du-Rhône (Airbus Helicopters). « Seuls seront rouverts les postes de travail en totale conformité avec les nouvelles mesures de santé et de sécurité en matière d’hygiène, de nettoyage et d’auto-distanciation, tout en améliorant l’efficacité des opérations dans de nouvelles conditions de travail », assure Airbus, qui met en avant l’expérience développée sur sa chaîne d’assemblage de Tianjin, en Chine, fermée en février mais à nouveau opérationnelle. Dans sa communication financière, l’avionneur indique sa volonté d’assurer la continuité de ses activités « en maintenant la production, en gérant son carnet de commandes résilient, en soutenant ses clients et en garantissant la flexibilité financière de ses opérations ». Du côté des syndicats, le sentiment domine qu’il est « trop tôt » pour engager cette reprise, et l’on précise qu’environ 10% des effectifs devraient effectivement être à nouveau à leur poste en ce début de semaine sur le millier de personnes que mobilise un site d’assemblage comme celui de Toulouse, selon une estimation livrée par Jean-Sébastien Seigné, secrétaire général FO d’Airbus Operations, à nos confrères de la Dépêche. Les syndicats mentionnent la réception de 20 000 masques pour assurer les opérations en France et la réorganisation du travail en cycles de six heures, pour permettre un nettoyage et une désinfection dans l’intervalle entre chaque équipe. MR
La reprise d’une partie de l’activité était annoncée ce lundi sur les sites de production et d’assemblage d’Airbus en France et en Espagne (ici les opérations en lien avec le programme A330neo sur le site de Toulouse, en 2016).
Crédit photo Airbus / P. Masclet / master films