La quatrième conférence inspirationnelle sur Supply Chain Event la semaine dernière (voir Une) était surtout l’occasion d’entrer dans le détail de No Chain Planning, une nouvelle approche qui complète le MRP afin que chaque acteur de la chaîne soit connecté à la vraie demande du client pour garantir une meilleure performance globale. Cette méthodologie et ses outils associés (opérables avec SAP) reposent sur le calcul (non trivial) de deux signaux essentiels : le "doit-faire" et le "sait-faire". Le "doit-faire" donne la même date et la même priorité à toutes les fonctions de l’entreprise qui peuvent se synchroniser en tenant compte de la demande idéale du client. Le « doit faire rupture » est la date limite où l’on peut encore livrer le client dans le délai prévu, mais en ayant consommé toutes les sécurités. « Dépasser cette date implique un impact direct sur le CA et sur la marge de l’entreprise que l’on est capable de calculer » note Florent Saucias, le directeur général de No Chain Technologies, la société ad-hoc créée par Argon&Co. Le deuxième signal, le "sait-faire" désigne la date à laquelle l’entreprise sera en mesure de fabriquer la commande compte tenu de ses stocks, de son plan d’approvisionnement (en remontant tous le niveaux de nomenclature) et de ses contraintes internes (maintenance, congés, arrêts de fabrication). En complétant le résultat du MRP par l’affichage à tout instant de ces deux signaux et de ces différentes dates, l’objectif est de focaliser toutes les équipes sur les bonnes priorités compte tenu de l’impact client et en évitant toutes les vibrations de niveaux intermédiaires. « Quand on prend les problèmes de livraison par exemple dans l’aéronautique, on parle toujours de planification charge capacité mais le problème est multifactoriel, il vient des appros, de la qualité, du bureau d’étude, des méthodes, etc » note Florent Saucias. Selon lui, la solution déjà testée chez des clients notamment en aéronautique, cosmétique et horlogerie peut faire gagner jusqu’à 15 points d’amélioration sur le taux de service et CA non servi et jusqu’à 30% de réduction des stocks, sans oublier une meilleure efficacité des équipes qui se focalisent sur les bons sujets. Il ajoute : « c’est une transformation métier un peu significative car c’est une autre façon de penser la charge capacité ». JLR