A compter d’aujourd’hui, le mouvement de grève qui impactait gravement la plupart des ports français depuis plusieurs mois est suspendu. C’est la Fédération nationale CGT des ports et docks (FNPD) qui l’a annoncé vendredi après-midi à l’issue d’une discussion avec les représentants des ministères des Transports et du Travail, de Matignon, et des fédérations patronales (Unim et UPF). Dans l’immédiat, c’est une nouvelle rassurante pour tous les chargeurs, transitaires, commissionnaires et logisticiens, très inquiets des conséquences désastreuses de cette grève (voir NL 4150) sur le business et la crédibilité des ports français, puisque l’opération « port mort » qui devait commencer demain (72 heures d’arrêt de travail) n’aura pas lieu. Mais suspension ne veut pas dire annulation : la FNPD reste sur ses positions en exigeant que la réforme des retraites ne s’applique pas aux dockers et aux travailleurs portuaires et « alerte sur sa capacité à engager de nouvelles modalités de lutte pour avril ». Une assemblée générale est programmée le 25 mars prochain pour faire un point sur l’ensemble des négociations en cours. Quant à la CNPTA-CFDT, qui a lancé une grève de 48 h sur le port de Dunkerque jeudi dernier (une première depuis plus de 30 ans), elle poursuit de son côté les discussions avec les ministères concernés. Espérons que le contexte conjoncturel des grands ports français, qui se retrouvent déjà dans la « zone de relégation » européenne du fait des reconfigurations des alliances maritimes, pèse un jour dans la balance pour éviter l’irréparable. A l’heure où la souveraineté est mise en exergue, rappelons que d’après leurs performances opérationnelles, les ports à conteneurs d’un grand pays comme la France sont respectivement classés 217ème (Bordeaux), 262ème (Nantes Saint-Nazaire), 354ème (Marseille) et 372ème (Le Havre) sur 405 selon l'indice CPPI 2023 de la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence… Jean-Luc Rognon
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