Newsletter quotidienne n° 4172

C’est à La Brède, au sud de l’agglomération bordelaise, que Metro France a inauguré lundi son deuxième « dépôt 100% dédié à la livraison client » sur un entrepôt de 17.000 m² jouxtant l’A62. Le grossiste-distributeur au service des professionnels de la restauration avait introduit il y a un an ce nouveau format dans son schéma opérationnel avec l’ouverture d’un site similaire –y compris en taille– à Savigny-le-Temple, dans le sud-est francilien. Et une dizaine de ces dépôts sont au programme pour étayer l’accent de Metro France sur la livraison à ses clients, dans une optique multicanale. Jusque-là assuré via des préparations au sein de ses halles-magasins, la formule comptait pour 11% du CA lors de l’inauguration de mars 2024, avec l’objectif atteindre 25% dans les années à venir et de générer 1,6 Md€ de CA annuel à horizon 2030. Opérationnel depuis quelques jours, le dépôt girondin gère plus de 7.500 références de produits –secs, frais, fruits et légumes, surgelés, boucherie ou marée– sélectionnés pour répondre aux besoins des restaurateurs indépendants, traiteurs et hôteliers, en intégrant des produits régionaux en soutien aux filières locales et des savoir-faire du terroir. Il vise à desservir plus de 2.200 clients d’une large partie de la Nouvelle-Aquitaine, en complément des halles Metro de Bordeaux (Gradignan et Bx-Lac), Pau, Anglet ou La Rochelle. Déniché avec le concours de CBRE, cet entrepôt sec a été réaménagé pour opérer en 4 températures, et une centaine de création d’emplois sont prévues, sachant qu’aux côtés des propres équipes de Metro sur les volets ADV, pilotage de l’exploitation ou du transport, notamment, les opérations logistiques sont confiées à ID Logistics (comme sur le récent entrepôt classique de Metro à Cholet, voir NL 4149, tandis que le dépôt de Savigny recourt à Stef). « Ce deuxième dépôt marque une étape clé de notre ambition d’offrir aux restaurateurs un service de livraison optimisé et ultra-efficace, souligne Jérémie Sené, directeur SC de Metro France. Grâce à une supply chain modernisée et performante, nous renforçons notre capacité à livrer nos clients avec plus de rapidité et de précision, tout en intégrant des solutions logistiques durables ». Sur ce dernier point, une centrale photovoltaïque en autoconsommation est prévue, et le volet transport s’inscrira dans le programme de verdissement mené par Metro, engagé dans la démarche Fret21. MR

Suite à un appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par Laval Agglomération, c’est le consortium mené par le prestataire Groupe Charles André (GCA) qui a été choisi pour exploiter la future plateforme de transport combiné rail-route qui sera construite à Saint-Berthevin, en Mayenne. Accompagné par les groupes Coué, Breger et Lahaye Global Logistics, GCA pilotera le projet et opèrera dans le cadre d’un bail emphytéotique. Implantée sur une ancienne base de services de la ligne à grande vitesse, la future plateforme sera opérationnelle fin 2026 et servira à la fois au transport de marchandises de divers industriels locaux et à l’approvisionnement en châssis de véhicules des constructeurs mayennais de véhicules utilitaires et camping-cars Gruau et Rapido. « Le modèle opérationnel prévoit une montée en charge d’au moins trois trains hebdomadaires reliant Saint-Berthevin à Vénissieux, près de Lyon, avec un assemblage dynamique en gare de Laval », souligne l’agglomération. L’objectif est d’organiser un trafic de 240 trains minimum en année pleine, ce qui permettrait de retirer de la route quelque 12.000 poids lourds qui auraient rejetés dans l’atmosphère 10.000 tonnes de CO₂. AD

La chaîne nordiste de mode enfantine Okaïdi se lance dans la consigne pour sa gamme textile (hors chaussures, accessoires et sous-vêtements). Comme ses clientes revendent ses produits sur Vinted, sans doute seront-elles tentées demain de plutôt les rapporter (2 ans maximum après la date d’achat et en bon état, lavés et repassés) dans l’un de ses 350 magasins français, contre un bon d’achat de 15 à 20% de la valeur initiale (indiquée dès l’achat) à utiliser sur son site web ou en point de vente. C’est ce que propose l’enseigne pour les 2,4 millions de membres de son programme fidélité, en limitant les coûts logistiques de ce service au maximum : les produits seront replacés dans le magasin où ils ont été rapportés. « Pour l’instant, on ne les déplace pas car c’est ce qui coûte cher dans la logistique de la seconde main », explique Ludovic Leurent, responsable seconde main chez Okaïdi. En une semaine, 600 clientes avaient ainsi ramené 5.000 pièces. Les vêtements sont revendus moins chers (-50%), mais la marge est la même que sur le neuf. Pour Valérie Garnier, directrice Retail France, « ce service permet de recruter de nouveaux clients -car après 12 ans, nous n’habillons plus les enfants- et de créer une préférence de marque tout en répondant aux enjeux de pouvoir d’achat. C’est possible car nos produits sont faits pour durer, avec un style assez intemporel ». L’ambition est que la seconde main atteigne rapidement 5% du CA vêtements vendus en France. Cette formule s’ajoute aux bornes de recyclage pour les vêtements usagés de toutes marques dans son réseau et aux dépôts-vente saisonniers. Aussi présente à l’étranger pour un total de 567 magasins, l’enseigne affirme par ailleurs avoir réduit de 8% son total de références neuves comparé à 2024, et compte poursuivre en ce sens. VL

Baptisé « Alliance Haropa Port – SNCF Réseau pour une croissance décarbonée », un protocole a été paraphé sur le SITL par leurs dirigeants respectifs, Benoît Rochet, récemment nommé à la tête de l’ensemble fluvio-maritime de l’Axe Seine (voir NL 4154), et Matthieu Chabanel, le Pdg du gestionnaire des infrastructures ferroviaires de l’Hexagone. « Environ 6% des conteneurs transitant par les différents ports d’Haropa empruntent à ce jour le train en post ou préacheminement, et la perspective est de tripler cette part de marché d’ici 10 ans », nous a confié Benoît Rocher, en reliant l’objectif à l’alignement des planètes en termes de volontarisme des chargeurs, d’engagement de l’état, d’extension de la desserte du Havre par les grands armements et d’investissement dans les terminaux, portuaires comme multimodaux. « Le développement du fret ferroviaire se fait au départ des points de massification, et les ports d’Haropa sont à cet égard des pôles majeurs », a fait valoir Matthieu Chabanel, en précisant que les infrastructures et ressources actuelles permettent de répondre à la demande, avec des capacités et des itinéraires ralliant les différents grands pôles de l’Hexagone. Une convention avait été signée en 2009 entre les ports de l’Axe Seine et RFF, mais leurs organisations respectives ont depuis bien changé. Ce protocole entend redynamiser leur démarche commune en faveur du développement du fret ferroviaire pour les flux conteneurisés, avec cinq axes de travail, à commencer par le partage et la promotion de bonnes pratiques. Viennent ensuite un volet portant sur les capacités des infrastructures ferroviaires et leurs évolutions au regard des besoins actuels et futurs, accompagné d’un autre plus prospectif de suivi et de scénarisation réaliste du développement du trafic. Un 4^ème axe porte sur l’amélioration continue de la qualité du service, aussi bien côté ferroviaire que dans l’exploitation des terminaux maritimes ou fluviaux, et le dernier sur la réduction de l’impact environnemental de ces flux de marchandises. MR

Le suivi d’activité en temps réel avec remontée d’informations terrain via smartphone se développe chez FM Logistic. À l’occasion du SITL, le 3PL a rappelé avoir lancé un projet d’amélioration de sa visibilité dès 2023 via la plateforme Shippeo, et fait valoir qu’il comptait déployer la nouvelle mouture de l’application mobile de son partenaire auprès d’un maximum de conducteurs d’ici fin 2025. Co-développée avec FM Logistic et XPO Logistics, cette nouvelle version de l’application de Shippeo permet notamment de déclarer des livraisons, de prendre des photos et d’éditer des lettres de voiture électronique (e-CMR). « A ce jour, 60% de nos flux sont concernés par cette application, et nous aimerions atteindre rapidement les 80% », a précisé Axelle Ratte, directrice Procédés, Méthodes et Industrialisation chez FM Logistic. En déploiement depuis mi-2024 chez FM Logistic dans sa nouvelle version, l’application mobile équipe aujourd’hui 1.750 chauffeurs du prestataire et de ses différents partenaires transporteurs dans une quinzaine de pays (France, Espagne, Pologne, Roumanie, Bulgarie, République tchèque et Ukraine, notamment). En augmentant leur nombre, le logisticien souhaite consolider tous les bienfaits liés à une visibilité temps réel de l’activité : « Elle est synonyme de zéro papier, d’une diminution des litiges clients, d’un meilleur suivi des pools palettes et d’une amélioration des flux de trésorerie grâce à un rapprochement plus rapide des preuves de livraison et des factures », a rappelé Axelle Ratte. AD

Le 3PL Arvato a ouvert une nouvelle plateforme logistique de 20.000 m² près de Shanghai. Située au sud-ouest de la ville, à une soixantaine de km de l’aéroport international de Shanghai-Pudong, ce site multi-clients rassemble des activités jusque-là réparties sur plusieurs implantations de moindre importance, et répond à la demande croissante de clients des secteurs de la high-tech et des produits de grande consommation. « Ce nouveau centre logistique marque une étape importante dans notre stratégie d’expansion en Chine, souligne Raoul Kuetemeier, responsable de la zone Asie chez Arvato. Elle nous permet d’optimiser notre réseau logistique, d’améliorer notre efficacité opérationnelle et de continuer à proposer des solutions supply chain personnalisées à nos clients ». Le prestataire a transféré progressivement ses opérations vers le nouveau site il y a quelques semaines, et deux nouveaux clients du secteur technologique devraient y être intégrés d’ici fin juin. AD