Il y a encore un an, Mc Cain France, la filiale du géant canadien des frites surgelées, gérait l'échange de ses palettes Europe par extraction de données de son ERP (en l'occurrence SAP) vers Excel, puis envoi à chacun de ses 50 transporteurs, du décompte du nombre de palettes chargées et rendues (à confronter avec leurs propres données). Le dispositif était chronophage et entraînait un décalage de 1 à 3 mois entre le moment où les transporteurs prenaient en charge la marchandise et la réception de leurs décomptes de palettes. C'est pour cette raison que Mc Cain France a choisi fin 2016 de se faire accompagner par la start-up lilloise Opalean, qui a développé une plate-forme commune de partage d'informations en temps réel pour optimiser la gestion de leurs supports de manutention. Les transporteurs peuvent ainsi valider ou émettre immédiatement une alerte en cas de désaccord sur le décompte palettes. En 2017, Mc Cain France signe avec elle un contrat de 5 ans. Le bilan d'étape s'avère apparemment très positif. « Nous avions une dette palettes assez importante vis à vis de nos transporteurs, et après un an d'utilisation, nous avons diminué cette dette de plus de 50% » a déclaré Didier Gradel, Responsable projet logistique chez Mc Cain France. Chaque année, environ 1 millions de palettes Europe sont expédiées depuis les 3 usines Mac Cain France dans le Pas-de-Calais (à Harnes et à Béthune) et dans la Marne (à Matougues et des 10 sites de stockage. Elles sont prises en charge par 50 transporteurs différents. Dans la liste des références mises en avant par Opalean, figurent Cultura, Adéo, Panapro, Labeyrie, Daunat, Lahaye, Stef, XPO Logistics, Olano, ou encore Geodis. JLR Photo : Didier Gradel, responsable projet logistique chez Mc Cain France Le site de Mc Cain France à Harnes, dans le Pas-de-Calais
Mi-octobre, nous avions évoqué l'intérêt appuyé de Hopps Group pour la reprise de Dispeo, le prestataire logistique axé préparation de commandes (voir NL n°2574). Son propriétaire 3SI Services cherchait à s'en séparer, après l'avoir structuré pour assurer la logistique de son enseigne 3Suisses, notamment, et suite à la cession de l'ensemble par le distributeur allemand Otto Group. Courant 2017, des logisticiens s'étaient intéressés au dossier de Dispeo, qui avait élargi son portefeuille de clients au-delà du créneau de la mode et propose des services englobant préparation de commandes, gestion des flux, contrôle qualité et gestion du transport. Son rachat a bien été finalisé avec Hopps Group, holding créée début 2017 par les actionnaires du spécialiste de la livraison à domicile Colis Privé, entre autres. Un communiqué indique qu'une nouvelle filiale dédiée à la logistique e-commerce et baptisée Log'Hopps est même créée. Elle chapeautera notamment Dispeo et ses centaines de salariés répartis entre quatre entrepôts de la région lilloise, dont le plus emblématique situé à Hem avait été largement automatisé. Avec cette acquisition, Hopps Group peut désormais faire valoir une approche de bout-en-bout des process de distribution e-commerce, du premier au dernier km. « Il s'agit d'une vraie évolution, voire révolution sur le marché du e-commerce. Par cette acquisition, nous devenons le seul acteur réellement capable d'offrir à ses clients des solutions totalement intégrées autour de la logistique, de la distribution et de la communication de proximité. Nous souhaitons accompagner tous les acteurs de ce secteur dans la gestion externalisée de leurs process de supply chain, de la sortie d'usine à la livraison à domicile. Nous sommes convaincus de la pertinence de cette initiative qui nous place dès maintenant comme le partenaire idéal de tous les e-tailers, et plus globalement de toutes les entreprises qui réalisent des opérations de logistique et de transport, et qui souhaitent le faire de manière fiable, rapide et économique », explique Frédéric Pons, co-Président de Hopps Group (et ancien dirigeant du distributeur d'imprimés Adrexo, autre filiale du groupe et maison-mère historique de Colis Privé). MR Photo : Frédéric Pons, Hopps Group
Fin janvier, Jungheinrich organisait sa première conférence de presse internationale à Hambourg, afin de faire le point sur son développement et sur l'évolution de son offre. Premier rappel : celle-ci ne se résume pas à sa gamme de chariots. Jungheinrich entend être le fournisseur et l'interlocuteur unique de ses clients en matière d'intralogistique, d'où la formule « Intralogistics from a single source» répétée en anglais par Klaus-Dieter Rosenbach, membre du comité exécutif de Jungheinrich. « La démarche résulte d'un choix stratégique fait en 2004, mais le vrai coup d'accélérateur a été l'acquisition 5 ans plus tard d'un fournisseur de WMS, l'indispensable cerveau de tout système », a-t-il retracé, en soulignant que même la production de racks est jugée stratégique. Une activité que Jungheinrich assure depuis 50 ans, même s'il s'agit plutôt aujourd'hui de les concevoir et d'en sous-traiter la fabrication à des partenaires en Europe, en Turquie ou en Russie. Cette production au plus près des marchés limite les questions de transport, sachant qu'en 2017 pas moins de 80.000 tonnes d'acier ont été utilisées pour les seuls racks à palettes. Mais la division Logistics Systems, dont Herr Rosenbach a la tutelle, peut tout autant fournir un bâtiment autoportant et ses transstockeurs, à charge pour les autres branches du groupe de fournir l'ensemble des chariots, ou même le middleware Logistics Interface qui assure le dialogue de tous les équipements, du WMS et de l'ERP, quel qu'il soit. En pratique, l'activité systèmes logistiques a dépassé les 500 M€ de CA et compte une centaine de projets en cours. C'est même celle qui croît le plus vite au sein du groupe, qui vise le cap des 4 Mds€ de CA en 2020, et pourrait même l'atteindre avant vue la fourchette de 3,3 à 3,4 Mds€ annoncée pour 2017 (en l'attente des résultats définitifs publiés début mars). Sur les 5 dernières années, sa croissance atteint 50% et son effectif a augmenté d'un quart, à 16.000 collaborateurs. Jungheinrich a désormais une présence directe dans 39 pays, avec ses récentes filiales ouvertes en Amérique du Sud. MR (voir suite)
Les silos de stockage de Jungheinrich peuvent atteindre 45m.
Pour répondre aux attentes en matière d'efficacité en entrepôt, Jungheinrich poursuit l'automatisation de ses chariots. Elle peut être partielle, comme pour les préparateurs de commandes horizontaux de sa gamme ECE. Ces derniers peuvent désormais bénéficier du système de commande EasyPilot Follow : via une télécommande, l'opérateur programme l'engin pour qu'il se positionne derrière lui à chaque arrêt de son parcours de picking. L'automatisation est aussi poussée jusqu'au stade de l'AGV pour son chariot tridirectionnel EKX 516a : la version lancée il y a un an et demi pour les préparations en grande hauteur et en allée étroite peut désormais fonctionner sans cariste pour le piloter. Ce créneau des AGV est porteur selon Jungheinrich, qui assure en avoir écoulé plus d'un millier tous modèles confondus, depuis le 1er lancé en 2011. Et le ROI peut être très rapide : moins d'un an chez BMW, qui en a déployé 14 sur un de ses sites il y a trois ans. Mais le pari technologique sur lequel Jungheinrich est le plus engagé est celui des batteries Lithium-Ion, qui devraient rapidement supplanter les versions Plomb-Acide sur la plupart des engins de manutention. Au-delà de la R&D, le groupe s'est doté de moyens de production en propre de ses batteries, et ses contrats long terme d'achat de cellules laissent augurer des baisses de prix à deux chiffres ces prochaines années. L'avantage est à la fois opérationnel et économique : le temps d'une recharge complète est fortement réduit, avec des infrastructures plus légères qu'une salle de charge classique, et les batteries en question sont particulièrement adaptées à une utilisation en «biberonnage », via des recharges d'opportunité à chaque pause. Jungheinrich lance d'ailleurs toute une palette de chargeurs, dont certains adaptés aux différentes technologies de batterie. D'autres innovations sont par ailleurs annoncées, tant sur le versant des chariots que sur celui des systèmes intralogistiques, mais elles seront rendues publiques début le 13 mars, à l'ouverture du salon Logimat. MR Photo ci-contre : l'EKX516a prend de la hauteur en mode AGV
Les préparateurs ECE dotés d'EasyPilot Follow suivent l'opérateur à la trace.
L'année 2018 est une année charnière selon l'Union TLF, combinant la reconnaissance par les administrations publiques de la dématérialisation des documents de transport et la construction d'un marché digital européen en transport et logistique. La semaine dernière, au menu de la journée d'informations organisée à Paris par la commission « Digital » (nouveau pôle transverse TLF & TLF Overseas), il y avait en premier lieu le règlement européen général pour la protection des données (RGPD), auquel nous consacrerons d'ailleurs un article détaillé dans le numéro de mars de Supply Chain Magazine. Les entreprises vont être appelées à établir une gouvernance de la protection des données à caractère personnel, conforme aux nouvelles exigences. Principaux conseils de TLF et de l'expert Jacques Velot de l'Imprimerie Nationale : tout nouveau système d'information devra être nativement conçu pour l'intégrer, tandis qu'il faut établir des priorités pour mettre progressivement aux normes le SI existant. La deuxième actualité est le règlement européen eIDAS, applicable depuis le 1er juillet 2016, et qui porte sur l'identification électronique et les services de confiance pour les transactions électroniques. L'objectif est de démocratiser la digitalisation des processus pour booster le marché européen, de mettre en place des identités électroniques fiables et interopérables ainsi que des services de confiance sécurisés mais simples à déployer. En lien avec la signature électronique, la réunion s'est poursuivie avec la lettre de voiture (CMR) électronique : la loi française de 1999 a été récemment actualisée, et le protocole européen additionnel eCMR a été ratifié par la France fin 2016. La CMR électronique a pour avantage de partager en temps réel l'information à tous (donneur d'ordre, transporteur, conducteur, destinataire). « J'ai beaucoup de difficultés à faire adopter l'eCMR par les entreprises adhérentes » remarque toutefois Anne Sandretto, Déléguée Générale TLF Overseas. CC
Vitronic France SAS, filiale du fabricant allemand Vitronic GmbH, présentera sur le salon SITL (20-23 mars, Paris Nord Villepinte) deux nouveaux produits dans le domaine de l'identification automatique au haute vitesse. Le premier est le système de mesure du volume tridimensionnel Volumec HD, qui combine une technologie de vision par caméra et une technologie laser. Utilisé notamment pour aider à la planification des volume de livraisons, il calcule automatiquement et en continu, avec une grande fiabilité, le volume des objets transitant sur les convoyeurs et les trieurs. Les objets peuvent être de forme parallélépipédique, comme les colis, ou de forme irrégulière, comme les enveloppes transparentes en polyéthylène. Il peut également détecter des déformations sur les colis (renflements ou creux). L'autre nouveauté concerne la dernière génération de caméra linéaire Vicam 3S, dotée d'une technologie intégrée d'exploitation des images lui permettant de lire rapidement et avec fiabilité, en mode « plug & play » (sans nécessiter d'ordinateur supplémentaire) les codes-barres et codes 2D apposés sur les articles. Selon Vitronic, il s'agit de la caméra linéaire la plus compacte du marché (argeur de 45 cm pour un poids de 10 kg). Elle est dotée d'une fonction d'archivage intégrée permet d'enregistrer les informations acquises à des fins d'analyse. JLR A voir sur la SITL 2018, sur le stand F103, Hall 6 Système de mesure 3D Volumec HD La caméra linéaire Vicam 3S
HellermannTyton, fabricant français de produits de fixation, d'identification, de protection des câbles et de leurs outils de pose, annonce la sortie d'un nouveau logiciel de gestion HTrack pour compléter son offre RFID lancée en 2016, basée sur des colliers et accessoires intelligents. La solution s'adresse aux industriels qui veulent garantir la traçabilité et enregistrer l'historique des étalonnages et de la maintenance de leurs matériels, identifiés à l'aide de colliers RFID. HellermannTyton proposait jusqu'à présent d'enregistrer les entrées/sortie sur une base de données Excel, alors que le logiciel HTrack, décliné en application mobile sous Android 5.1 et intégré à une tablette, peut donner accès à davantage de fonctionnalités (rapports de contrôle, plans de câblage, fiches techniques, etc). JLR
Afin de livrer de façon efficace les régions méridionales de la Corée du Sud, le retailer sud-coréen A-Sung Daiso est en train d'ériger le plus grand centre de distribution automatisé du pays. Situé à Busan et d'une superficie de 73.600 m², il aura une capacité de 70.000 palettes dont 18.000 en stockage manuel et 52.000 dans un palettier automatisé. L'automatisation a été confiée à Knapp qui y installera notamment son WMS KiSoft, son système OSR Shuttle sur la partie picking. La préparation des commandes « goods-to-man » s'effectuera via 54 postes de travail de la gamme Pick-it-Easy. La gamme du distributeur compte plus de 30.000 références : articles ménagers mais aussi produits cosmétiques, articles de sport, jouets, produits de santé et équipement pour le jardin. Avec plus de 1.200 magasins « Life Style » A-Sung Daiso se veut être le chef de file du marché sud-coréen des articles ménagers. Livré en juillet prochain, cet entrepôt high tech représente un investissement de 120 M€. PM
Les branches australiennes de DB Schenker et de DP World se sont associées à la startup locale TBSx3 ainsi qu'à un transporteur maritime dont le nom n'a pas été dévoilé pour former un consortium visant à déployer la technologie blockchain au sein de leurs opérations. Le but ? Lutter contre la contrefaçon. « Le volume de produits contrefaits représente un problème d'une ampleur incroyable. Travailler avec TBSx3 et nos partenaires va nous permettre d'y répondre de manière durable » commente Paul Scurrah, Chief Executive de DP World Australia. « En formant cette alliance, notre but est de ramener la confiance sur chaque maillon de la Supply Chain et de créer un écosystème de commerce international plus transparent et plus éthique » ajoute Pieter Vandevelde, Directeur Commercial de TBSx3. Cet accord fait suite à un pilote mené un 2017 durant lequel des cargaisons de vin en provenance de Coonawarra, dans le sud du pays, ont été tracées grâce à la Blockchain jusqu'à leur destination, à savoir le port de Qingdao, au nord-est de la Chine. PM