Fabricant de produits et dispositifs médicaux distribués via les 22 000 pharmacies et parapharmacies françaises, Cooper a fortement revu ses process de production et son organisation logistique avec la crise du Covid-19. N°1 du marché des gels hydro-alcooliques avec sa marque Baccide (45 % de part de marché jusque-là), le laboratoire pharmaceutique a en effet dû composer avec une explosion de la demande, le marché du gel vendu en pharmacie étant passé de 0,5 million d’unités en décembre 2019 à 1 M le mois suivant, puis à 6 M en février 2020. Face à cette mise sous tension de son activité et de ses trois usines de Melun et Saint-Fargeau-Ponthierry (77), Cooper a rapidement décidé, d’une part de ne commercialiser provisoirement que 1 700 des 3 700 références proposées jusqu’ici par sa soixantaine de marques, et d’autre part d’internaliser la fabrication d’une solution hydro-alcoolique sur son site melunais tout en sollicitant en parallèle deux partenaires industriels lillois et stéphanois pour la production de gel avec de nouveaux flaconnages (de 50 ml à des bidons de 5 litres…). Horaires et process de travail ont été revus dans son entrepôt de 40 000 m² à Melun, qui dispose de 14 000 emplacements palettes et traite 25 à 30 000 lignes de commandes par jour, pour toutes les marques du groupe (ses livraisons étant assurées par Heppner et TNT Express). « Les plages horaires entre les prises de postes des deux équipes ont été rallongées afin que les opérateurs ne se croisent pas, et le temps de travail de ces derniers a été réduit de 20 % pour tenir compte de la réduction du nombre de références commercialisées, indique Hervé Leygnac, le directeur logistique de Cooper. Les taux de rotation de l’ensemble des produits que nous traitons actuellement ont tous fortement augmenté et la demande sur certaines références a été si forte que cela crée d’inévitables tensions sur les stocks. Mais malgré cela, nous livrons toujours régulièrement l’ensemble de nos clients sur tout le territoire ». Le laboratoire y parvient d’autant mieux que son sourcing s’appuie sur des fournisseurs français, à 85 %. « Cette crise nous a confirmé que l’agilité était nécessaire voire indispensable en logistique », conclut Hervé Leygnac. Rappelons par ailleurs que dans les jours suivant le début du confinement, le groupe Pernod Ricard avait fait don d’un stock de 70 000 litres d’alcool pur à Cooper pour lui permettre d’augmenter sa production de solutions hydro-alcooliques à destination des pharmacies (voir NL 3101), et que de son côté, le laboratoire a décidé d’offrir 80 000 litres des solutions en question aux personnels de santé et hôpitaux. AD
Cooper exploite un entrepôt de 40 000 m² à Melun, qui assure les opérations de stockage, de préparation de commandes et d’expédition pour sa soixantaine de marques.
Crédit photo DR