Suite à l’injonction du tribunal judiciaire de Nanterre de limiter temporairement son activité e-commerce en France aux marchandises essentielles (voir NL 3119), Amazon a décidé hier de fermer temporairement, à compter de cet après-midi, ses six centres de distribution français pour une durée initiale de 5 jours (soit jusqu’au 20 avril inclus, les salariés étant placé en chômage partiel). L’e-commerçant estime que c’est pour l’heure la meilleure solution, au vu de l’amende de 1 M€/j par infraction imposée par le tribunal, et face à la complexité logistique du cantonnement de l’activité aux seules marchandises essentielles (produits alimentaires, médicaux et d’hygiène), sur un assortiment d’Amazon.fr comptant quelque 250 M d’articles. Amazon fait appel de cette décision judiciaire qui le laisse perplexe, compte tenu des « preuves concrètes apportées sur les mesures de sécurité (…) mises en œuvre » et de « l'énorme investissement (…) réalisé pour assurer et renforcer par des mesures additionnelles la sécurité de nos collaborateurs qui sont restés mobilisés pendant cette crise». Le communiqué d’hier soir indique en outre, sans donner plus de détails, que l’action syndicale qui a conduit à cette décision aura probablement des conséquences « à plus long terme » sur les milliers de collaborateurs d’Amazon en France et sur son réseau logistique dans l’Hexagone. Le géant du e-commerce envisagerait-il à mots couverts d’investir massivement dans l’automatisation de ses entrepôts, ou bien de s’appuyer plus largement encore sur ses plateformes des pays limitrophes pour préparer les commandes passées par les consommateurs français ? Mystère. « Nous travaillerons activement pour réduire l'impact que cette décision pourrait avoir sur les TPE et PME françaises qui s'appuient sur nos centres de distribution pour livrer leurs produits » conclut le communiqué. A priori, les commandes seront toujours enregistrées sur le site Amazon.fr et les agences de livraison, alimentées par les plateformes de son réseau de distribution mondial, sont toujours en opération, y compris pour les acteurs de sa marketplace dont les produits ne sont pas sur ses propres sites. JLR