Avec quasi 640.000 m² placés via 26 transactions signées au 1er trimestre, le marché de l’immobilier logistique n’a pas rompu, relève Arthur Loyd Logistique dans son analyse du début 2025*. Alors que l’année précédente a fini en repli de -29% par rapport à la moyenne quinquennale, ce démarrage surpasse même de +13% celui de 2024. « Le signal est positif, même si des transactions ont glissé sur 2025 et contribué à gonfler ce volume trimestriel, note Didier Terrier, directeur associé d’ALL. Les utilisateurs semblent s’adapter à la nouvelle donne économique : les délais de signature s’allongent et, si une partie des opérations est abandonnée, un certain nombre d’entre elles finissent par se signer ». Si l’activité reste « très calme » sur la plupart des pôles clés de la dorsale (IdF, Aura ou Paca), un certain dynamisme prévaut dans les Hauts-de-France ; et c’est hors dorsale que se dissémine près de 50% de la demande placée (vs. plutôt un tiers par le passé), avec en région n°1 un Centre-Val-de-Loire qui confirme sa percée (21% de part de marché, contre 8-10% historiquement). Quant au profil des preneurs, les prestataires restent en pointe même s’ils font preuve de prudence et privilégient le remplissage de leurs plateformes plutôt que de nouvelles prises-à-bail, relève ALL en tenant compte d’un biais lié à de récentes transactions d’envergure de chargeurs. Parmi ces derniers, on notera la place prise par les industriels, avec notamment la signature XXL de Seb à Noeux-les-Mines (voir NL 4121), celles d’Airbus en région toulousaine ou de LVMH à Malissard dans la Drôme. « Bien qu’il s’agisse de fleurons industriels français et non de nouveaux entrants, le message envoyé est fort et positif, considère Didier Terrier. Il relève par ailleurs que les aléas géopolitiques ont remis en marche une économie de la défense en Europe, sachant que la France est le 2ème exportateur d’armement mondial : « je ne serai pas surpris de voir des entreprises comme Thalès, Dassault ou Safran confirmer de nouvelles implantations courant 2025 et 2026 », note-t-il. MR
*La méthodologie d’ALL prend en compte les transactions sur les entrepôts ≥10.000 m², d’où un total moindre que d’autres bilans.

Didier Terrier, directeur associé d’Arthur Loyd Logistique. ©Arthur Loyd Logistique